Beaucoup de jeunes abandonnent l’école faute de moyens financiers. Puis, ils fuient les villages pour les centres urbains afin de se trouver un emploi. D’autres, sans espoir, prennent la route du désert ou la mer dont le seul but est de trouver le paradis, l’eldorado qu’ils n’ont pas gagné chez eux.
Pour donc retenir les jeunes au pays, il faut leur trouver de l’emploi. Ce qui nécessite de la formation. Les 30 et 31 janvier, l’Agence du service civique d’action au développement (ASCAD), qui œuvre pour la formation et l’insertion socioéconomique des jeunes déscolarisés, fait une retraite stratégique afin de mieux aider sa cible.
Le directeur pays PNUD, Lionel Laurens, reconnait que la Guinée a un immense potentiel économique, et regrette le fait que les couches vulnérables que sont les jeunes, les femmes et les personnes handicapées, ne bénéficient pas des retombées de la richesse du pays.
«La Guinée est un pays riche doté de nombreuses ressources naturelles, d’énormes potentialités économiques. Dans ces dernières années, nous avons pu mesurer les avancées significatives et nombreuses, une croissance économique en progression. Cela étant dit, il reste des défis en Guinée. L’un d’entre eux concerne les couches vulnérables notamment les jeunes, les femmes, les personnes en situations d’handicap qui, malheureusement, ne jouissent pas encore systématiquement des retombées économiques issues des richesses du pays », a indiqué Lionel Laurens.
Pour inverser cette malheureuse situation afin de permettre aux jeunes de trouver de l’emploi, M. Laurens lance une invite à l’ASCAD : « Cette retraite offre une opportunité à l’ASCAD de réfléchir à une possible mise à l’échelle de ne pas se limiter aux zones urbaines, mais également embrasser le reste des régions du pays. Il faut s’attaquer aux besoins immenses des zones rurales. Les zones enclavées souffrent de l’exode rural, les jeunes ne voient pas leur avenir dans ces zones et viennent à Conakry. Ici même à Conakry, ils veulent partir du pays pour tenter la chance ailleurs. »
Pour Mouctar Diallo, ministre de la jeunesse et de l’emploi jeune, il y a nécessité de permettre aux jeunes d’avoir des opportunités d’insertion socioéconomique : « Compte tenu du fait que l’économie guinéenne est essentiellement informelle, nous considérons que permettre aux jeunes, qui sont généralement indépendants, d’avoir des opportunités d’insertion pour évoluer vers l’entrepreneuriat, est un défi important. C’est aussi un levier pour permettre la promotion des jeunes et leur insertion dans les tissus socioéconomiques et leur permettre de jouer un rôle dans le développement économique de notre pays. »