Huit mois après la saisie de plus de 200 conteneurs de médicaments, l’affaire est encore pendante devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) contre 18 présumés propriétaires desdites cargaisons. Sur les 18 présumés commerçants de médicaments jugés impropres à la consommation, seuls deux ont comparu depuis le début de la procédure. Il s’agit notamment de Alpha Amadou BARRY et Mamadou Alpha Diallo. Ils sont poursuivis pour ‘’exercice illégal de la profession de pharmacien, usurpation du titre de pharmacien et atteinte à la santé publique’’.
Le premier reconnaît les faits à lui reprochés et plaide la clémence de la Cour alors que le deuxième, Mamadou Alpha Diallo nie toute implication dans cette affaire.
A l’effet de concourir à la manifestation de la vérité, un transport judiciaire a été effectué au port conteneurs, des OPJ en charge de l’enquête ont comparu ainsi que des pièces physiques et électroniques communiquées par la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale.
Dans la même logique, le Président National de la Chambre de Commerce, d’Industries et de l’Artisanat de Guinée (CCIAG), a été appelé à comparaître ce lundi 23 janvier 2023 en tant que témoin. A la barre, Elhadj Mamadou Baldé dit ne connaître aucun des prévenus. Selon lui, le Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, de commun accord avec sa direction des investigations, se serait servie de lui pour atteindre les prévenus.
» J’ai été invité par le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, le général Balla Samoura, lui-même. Aussitôt, je lui ai fait savoir que ce domaine ne relevait pas de moi. Sur son insistance pour selon lui aider à régler cette affaire avec la sensibilisation… Mais à ma grande surprise, le jour où nous nous sommes présentés au Haut commandement, les agents de la DCIJ sont venus cueillir le groupe. Et cela m’a vraiment peiné qu’on se soit servi de l’image de la chambre de commerce pour avoir ces personnes. Car dans le lot, il y avait des personnes qui représentaient d’autres qui ne sont pas directement liés au dossier » a dénoncé le Président de la Chambre de Commerce et d’industries qui nie par ailleurs avoir participé ni aux perquisitions encore moins à l’incinération des produits saisis dans ces conteneurs. Il a insisté aussi sur le fait qu’il ne peut pas terminer si effectivement toutes les personnes renvoyées par devant la CRIEF, ont effectivement un lien avec les conteneurs saisis.
Pour une question de clarification, l’avocat de la défense, Me Mory Doumbouya, a formulé la demande que les pharmaciens qui auraient servi de relais à l’importation des produits puissent être aussi cités dans ce dossier.
Une demande que le ministère public n’a pas trouvée opportune. Car, selon le procureur Moustapha Diallo, ‘’cela s’apparente à une volonté de faire perdre du temps’’ à la Cour dans ce dossier et qu’au moment venu, les diligences se feront dans une autre procédure si nécessaire.
La Cour dans son délibéré a rejeté la demande de la défense quant à la comparution d’autres… Le président de la Cour Francis Kova Zoumanigui a, par ailleurs, invité la société Maersk et toute autre société ayant intervenu dans le transport des conteneurs à l’effet d’identifier les propriétaires desdits conteneurs.
Par conséquent, le dossier est renvoyé au lundi 6 février 2023 pour la suite des débats.