Les locaux de la gendarmerie de Lola a servi de cadre hier mardi à la remise de 4 Ivoiriens d’origine burkinabé aux autorités ivoiriennes. Ces 4 personnes ont été interpellées il y a dix jours dans la forêt classée de Déré par les agents guinéens des Eaux et Forêts guinéennes. (photo d’archives)
Cette cérémonie s’est déroulée en présence du préfet de Lola, Sâa Yola Tolno, du Directeur adjoint de CEGENS (Centre de Gestion du Nimba et Simandou), du commandant adjoint par intérim de la gendarmerie territoriale de Lola et le chef secteur des monts Nimba de Danane et directeur de l’oipr (l’office ivoirienne de parcs et réserves, le commandant Mobio Adéké Marxisme Antoine.
Prenant la parole, le directeur adjoint du CEGENS à, au nom de son directeur, loué les efforts des autorités ivoiriennes non sans souligner leurs apports pour la réussite des opérations de déguerpissement sur le site de la forêt classée de Déré.
« L’un de nos devoirs c’est de livrer ces délinquants à la partie ivoirienne… La forêt classée de Déré est inscrite sur la liste des patrimoines en péril. Nous nous battons pour que d’ici si peu de temps que notre site quitte dans cette situation déshonorable », a-t-il expliqué.
Selon le commandant par intérim de la gendarmerie de Lola, « ces gens sont poursuivis pour des faits frauduleux et la réalisation des plantations de cacao dans la réserve de Déré. Pendant la patrouille du 9 au 13 août par une équipe d’agents des Eaux et Forêts du Centre de Gestion des monts Nimba et Simandou dans le secteur de Kogota à la frontière ivoirienne, ces quatre personnes ont été arrêtées. »
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Pour le commandant Mobio, c’est la première fois qu’il arrive à Lola au nom des conservateurs de la nature de la préfecture de Danané. « Je ne suis pas à mon premier séjour ici en Guinée. Je viens pour collaborer avec mes collègues guinéens afin d’éradiquer la destruction de la biosphère des monts Nimba, pour lutter contre la destruction de la forêt de Déré », a déclaré le commandant Mobio.
« Nous enregistrons deux choses : le sens de la collaboration entre nos deux pays frontaliers à travers les deux préfectures pour la protection de l’environnement et la lutte pour la biosphère des monts Nimba et la lutte contre les destructeurs de la Forêt de Déré. Je remercie les ministres de l’Environnement de la Côte d’Ivoire et de son homologue de la Guinée mais aussi les deux ministres de l’Administration de la Côte d’ivoire et de la Guinée dans le cadre du maintient de la paix et la libre circulation des biens entre les deux pays. Votre engagement à lutter farouchement contre les occupants illégaux de la forêt de Déré, constitue notre trésor pour les deux pays malgré que la forêt se trouve en Guinée. Nous allons encourager les patrouilles et décourager les occupants par des actes de sanctions pour que désormais cette forêt puisse retrouver sa forme comme dans un passé récente », a-t-il promis.
Quant au préfet de Lola, il a félicité les conservateurs de la nature avant de les exhorter à redoubler d’efforts pour traquer ceux qui s’entêtent.
« Aujourd’hui, nous sommes en pleine saison pluvieuse mais nous constatons une forte chaleur dans la préfecture de Lola. Cela prouve que toutes les forêts qui nous protégeaient contre cette chaleur, sont détruites », a-t-il rappelé avant d’exhorter le commandant Mobio à transmettre au préfet de Danané Karim Diarra ses vives salutations et de sensibiliser les habitants de Guizéré de cesser de faire venir les gens dans la forêt.
« Ces 4 personnes arrêtées sont venues d’un village situé à plus de 7 kilomètres, à la frontière guinéo-ivoirienne. Cela va nous permettre de faire une économie de déplacement. S’ils sont informés, d’autres ne viendront plus et s’ils ne sont pas informés, ils vont venir et ils seront mis aux arrêts… Tous les villages riverains de la forêt de Déré doivent être visités par les autorités préfectorales pour les sensibiliser, les informer pour que personne ne s’installe dans cette forêt classée de Déré », a lancé le préfet Sâa Yola Tolno.
Il faut retenir qu’en Côte d’Ivoire toute personne prise dans une forêt classée est passive d’une peine de prison de un à 6 mois assortie d’une amende de 100 mille francs CFA, soit un million cinq cent mille francs guinéens.