Un incident a été enregistré lundi entre des habitants de Vamorodou, localité située dans la sous-préfecture de Foumbadou et des éleveurs peuls de Bassano. Chassés par les autochtones suite à cette tension, les éleveurs et leurs bœufs ont trouvé refuge dans les locaux de la sous-préfecture.
En 2017 plusieurs habitants de ce village ont été jugés et emprisonnés à Lola, suite à un conflit lors duquel, des villageois avaient tué des bœufs. C’est suite à un accord avec la coordination konia, qu’ils furent ensuite libérés.
L’information faisant cas de l’incident de ce lundi a été confirmée par le sous-préfet de Foumbadou, le lieutenant-colonel Mila Camara.
Dans son témoignage, il a tenu à rappeler ce qui suit: « Il y a eu deux événements successivement tous contre les éleveurs. Le premier c’est un ancien dossier de 2017 qui a rebondi. Ce sont eux-mêmes qui ont fait installer les éleveurs devant le conseil danois et signé un contrat officiel avec des éleveurs, qui leur payaient 8 millions de francs guinéens par an aux villageois. Après, ils sont venus encore en novembre pour dire qu’ils ne veulent plus renouveler leur contrat avec les éleveurs. Et que ceux-ci n’ont qu’à partir. J’ai informé alors les éleveurs, que les citoyens de Vamorodou disent qu’ils ne veulent plus renouveler le contrat et qu’ils ne veulent plus les voir, donc de partir.
J’étais sur ce dossier, et voilà que le chef de secteur qui était là et qui était d’accord avec les éleveurs, a mobilisé ses citoyens pour qu’ils s’opposent au départ des éleveurs », a tenu à camper le sous-préfet.
Selon le sous-préfet, l’installation des éleveurs à Vamorodou fait suite à un accord entre des éleveurs et la coordination Konia en 2017. Cet accord a été signé par les habitants, non pas avec les autorités. Le vendredi dernier, ils ont pris les bœufs des éleveurs jusqu’à Foumbadou dans la cour du domicile du sous-préfet et ils se sont présentés à moi. Nous avons envoyé les bœufs jusqu’au pont et j’ai remercié ces gens. Le lendemain matin, les Peuls de Bassano qui sont avec eux depuis plus de 20 ans, sont partis chasser les bœufs de ces gens, et les beaufs de 5 parcs sont en divagation aujourd’hui dans la nature. C’est ainsi que j’ai appelé le préfet qui a pris ses responsabilités », a-t-il expliqué.
Et d’ajouter: « ce matin un ressortissant d’un village voisin est parti accusé un éleveur peul qu’il a été braqué par celui-ci, et que des jeunes de Bassano auraient des armes dans la brousse. J’ai détaché deux agents sur le terrain qui ont sillonné parc par parc avec le président du district et l’intéressé, mais il n’a pas pu trouver ni montrer quelqu’un. Hier lundi, les agents ont pris quatre personnes, le chef du village et trois femmes. Mais je me suis engagé et ils ont été libérés par les gendarmes. Lorsque les gendarmes sont arrivés, tous les éleveurs Bassano avaient été chassés par les habitants de Vamorodou. Ils sont tous hébergés pour le moment à la préfecture », a-t-il révélé.
Contacté par notre reporter, le maire de Foumbadou Alpha Kabinet Kourouma a affirmé que ‘’rien n’est clair pour le moment, les éleveurs sont chassés mais ce n’est pas un fait nouveau. Nous avons fait appel aux deux communautés pour trouver une solution favorable. En ce moment même une réunion est en cours autour de cet incident’’, a-t-il indiqué.