La pourriture brune des cabosses du cacaoyer est une maladie cryptogamique qui affecte les plantations dans toutes les régions de production. Elle est due à plusieurs espèces de pseudo champignons (Oomycota) du genre Phytophthora, Phytophthora megakarya qui est l’une des plus agressives et entraîne des pertes de rendement considérables, pouvant dépasser 50 %, et la mort de 10 % environ des arbres.
Elle se manifeste par des taches évolutives brunes. À Nzoo, cette maladie est l’une des causes de la perte de production.
Pour lutter contre la pourriture brune, nous avons interrogé Jules Palé. Selon lui, « la lutte contre la pourriture de brune est un combat perpétuel. Après avoir déposé les larves sur les cabosses, c’est la période d’incubation qui commence. Les larves attaquent d’abord les cabosses qui ne sont pas encore formées.
Il faut passer dans la plantation pour enlever les cabosses pourries sur les cacaoyers et les jeter, afin d’éviter la contamination des autres plants. »
À la question de savoir les méthodes de lutte contre Oomycota, il affirme que « si vous constatez la présence de ces cas, il faut pulvériser avec les insecticides appropriés. Ces produits là qu’on achète en Côte d’Ivoire. Si tu pulvérises avec ça, c’est la seule solution. »
Poursuivant son explication, il indique que « c’est le manque de moyens qui nous fatigue trop. Cette période de juin, juillet et août est une période de soudure. Il faut choisir entre chercher les moyens pour pulvériser ta plantation ou préserver ta nourriture. »
Pour Sory Traoré, président des planteurs de cacao de N’Zoo, il faut plus de 6 millions pour entretenir sa plantation.
« En plus de la brune, nous avons encore les insectes nuisibles qui rongent les plantes. Il faut entretenir tout ça avant de dire que j’ai une plantation. Si vous ne luttez pas contre tout ça, n’espérez pas avoir une production de qualité. La terre est propice à la culture de cacao mais il faut l’encourager. Il faut un vrai investissement dans le secteur.
Si on s’intéresse beaucoup à la culture des céréales, c’est parce qu’on ne connaît pas l’importance du cacao. Nous demandons au gouvernement guinéen de mettre en place une politique de développement durable de la filière cacao dans notre pays.
Le prix des intrants de cacao est cher et c’est grâce à la Côte d’Ivoire qu’on arrive à nous en sortir.
Les véritables producteurs de cacao se trouvent le long de la frontière ivoirienne », a-t-il conclu.