Les monts Nimba constituent un important vivier pour le développement de l’écotourisme, ou tourisme vert qui attire de plus en plus de clients, au moment où les défenseurs de l’environnement ont le vent en poupe. Ainsi dans la sous-préfecture de Bossou où se dresse cette chaîne de montagnes, le potentiel ne manque pas, comme a pu le constater notre reporter.
« L’écotourisme se définit comme étant une sorte de voyage responsable dans un milieu naturel qui vise à préserver le patrimoine culturel et naturel et à contribuer à l’économie locale tout en veillant au bienêtre de la population et à minimiser l’empreinte écologique laissée sur le lieu de destination. Il est souvent pratiqué en groupe par le biais de petites structures et chaque participant est responsable de ses actes ».
Bossou regorge de nombreux sites écotouristiques qui attirent du monde, tant sur le plan local qu’au niveau international.
Il y a tout d’abord ces fameux chimpanzés de Bossou dont le mode de vie s’apparente à celui de l’homme.
Ensuite ce palmier à ramification de 14 têtes, le mont Richard mollâ, le plus haut sommet de l’Afrique de l’ouest, le plateau de Kalazé et le pont naturel.
Dr Aly Gaspard Soumah, Consultant spécialiste en biodiversité des Mammifères, basé sur le site, affirme que si la nature est bien protégée, elle attire les gens, et c’est ça l’écotourisme.
« Ici à Bossou les gens viennent de partout à l’intérieur de la Guinée et de l’extérieur, pour regarder les chimpanzés. Cette visite est payante ici à Bossou, et est à hauteur de 500 mille francs guinéens par personne et par visite. Les recettes récoltées sont partagées avec la communauté villageoise », révèle Dr Soumah.
Sur la clé de répartition de cette manne, notre interlocuteur note que ‘’50% des revenus sont donnés à la communauté comme une sorte de compensation pour la perte des terres de culture qui sont devenus la réserve forestière. Ensuite il y a les guides qui prennent soin de rechercher les chimpanzés, de conduire les touristes auprès d’eux, et après la visite de ramener les touristes à la base. Ceux-ci aussi reçoivent 20%, et le reste des 30% revient à l’IREB.’’
« C’est ça que nous injectons dans le reboisement pour agrandir le domaine vital des chimpanzés », assure Dr Soumah.
Il est donc établi d’après le chercheur ‘’que le tourisme rapporte que les mines, et la preuve est que pour voir seulement les chimpanzés, quelqu’un qui vient pour une visite guidée d’une ou deux heures de temps, quand il regarde les chimpanzés, il paye 500 mille francs.’’
Ajoutant que ‘’c’est un avantage pour la Guinée, pour développer l’écotourisme. Mais pour mettre les structures en place, il faut d’abord des routes pour accéder aux sites touristiques, soit par voie terrestre, soit par le transport aérien, ensuite des structures d’accueil dont des hôtels sont nécessaires aussi pour le développement de l’écotourisme.’’
Pour le moment reconnait le chercheur, rares sont des gens qui manifestent le désir de visiter le sommet des monts Nimba.
Cette année par exemple, il n’y a eu que deux personnes dont le dernier était venu en décembre, un ressortissant polonais. Qui était allé jusqu’au sommet des monts à 1752 m.
« En dehors du sommet, il y a d’autres sites qui sont pittoresques et qui constituent une sorte de panorama. Comme les plateaux de Kalazé, à partir des quels on peut voir toute la ville de N’Zérékoré, la ville de Lola, la ville de Danané en Côte d’Ivoire, une partie du Liberia », indique Dr Aly Gaspard Soumah.
Tout ceci est très important pour l’écotourisme. Il faut ajouter à cela en plus la plaine de Kalazé, et le pont naturel, très magnifique qui est un véritable chef d’œuvre de la nature.
Il y a aussi le fleuve cavaly qui prend sa source dans les monts Nimba dans le Gah et le Youmabé. Fleuve qui arrose une partie de la Côte d’Ivoire.