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Lola: le prix historique de 60 mille francs guinéens booste la production de cacao

 La production de cacao connaît une nette augmentation dans la préfecture de Lola. On peut observer de véritables producteurs de cacao avec des étendues de 15 hectares, des groupements et des coopératives, mais le secteur est respecté, malgré le manque de ressources. Monsieur Sory Traoré qui est le président des cultivateurs de cacao et l’un des premiers planteurs de la région, expose les défis liés à cette question : « les réfugiés ivoiriens ont introduit la culture du cacao en Guinée. Je fais partie des premiers producteurs à planter plus de 8 hectares de cacao. En Côte d’Ivoire, j’étais établi dans la région de Douekoué. Quand nous sommes arrivés, j’ai été le premier tuteur des Ivoiriens.

Aujourd’hui, afin d’obtenir la semence, il est nécessaire de te rendre en Côte d’Ivoire, depuis la frontière à Danané. Je suis bien connu dans le milieu. Le défi est extrêmement élevé. Tout d’abord, il faut des produits agricoles pour favoriser la croissance des jeunes plants. Les plantations ont été créées par les jeunes Ivoiriens et Burkinabés qui travaillaient dans les champs. Il s’agit de véritables aventuriers sur le terrain. Le problème demeure le manque de personnel qualifié. En outre, il s’agit d’un travail permanent. Le processus de balayage du cacao est nécessaire deux fois par an. Des engrais sont nécessaires pour soutenir la croissance des jeunes plants. Le manque de ressources nous pousse à utiliser des engrais biologiques. La fiente de poulet et les résidus de son de riz sont utilisés pour l’ajout.

Pas de répit, comme les autres travaux. C’est un secteur qui n’est pas développé en Guinée autant qu’il l’est en Côte d’Ivoire. Chaque année, on améliore les semences, mais il faut te rendre en Côte d’Ivoire pour avoir les bonnes semences et les produits de traitement des plants et des cabosses. Nous avons des variétés différentes dans les plantations. Le genre ghanéen, le genre français et le genre Mercedes. Il y a la variété ghanéenne rouge qui est prolifique. Nous avons ces variétés à cause des hauts rendements qu’elles donnent. Le premier problème que nous avons, c’est le manque d’appui, surtout au moment des entretiens. C’est pendant la période juin, juillet et août que nous souffrons. Chez les producteurs de cacao, c’est la période la plus difficile : il n’y a rien comme ressource économique. Il faut entretenir les plants et les cabosses. Où prendre l’argent ? Qui pourra vous aider à acheter les intrants agricoles ? Il faut te rendre chez les collecteurs pour vous endetter avec intérêt. »

Pour Daniel Palé, la culture du cacao est une histoire d’héritage chez nous. Nous avons appris ça auprès de nos parents. Nous sommes venus pour aider d’abord nos frères guinéens. Il faut la diversification de l’agriculture. Le cacao Mercedes est une opportunité pour les producteurs. Avant, il n’y avait rien ici comme plantation. Ce n’est pas la monoculture que nous faisons. Quand nous plantons le cacao, il faut planter la banane, le taro et le manioc. En première position, le taro et la banane ont une humidité. Ça donne l’eau, même pendant la saison sèche aux jeunes plants. C’est une alimentation encore et source de revenus. Aujourd’hui, beaucoup ont des plantations et les jeunes continuent à en avoir. C’est un moyen rapide pour lutter contre les feux de brousse. Nous cherchons un grand acheteur ou exportateur. Si on gagne ça, en cette période, ils peuvent nous aider pour avoir les intrants. Nous faisons face à un problème, c’est au niveau des collecteurs. Ils nous empêchent d’aller vers les grands commerçants.»

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