« Pour connaître votre ennemi, prenez le miroir, mettez devant vous, vous saurez qui est votre ennemi. Celui qui vous pousse d’aller voler, c’est celui que tu vois dans le miroir, celui qui vous pousse d’aller couper la forêt, c’est lui que l’on voit mais souvent nous voulons imputer la faute aux autres, alors nous sommes fautifs »
Une réunion de sensibilisation regroupant les autorités administratives, la direction du centre de gestion environnemental des monts Nimba et Simandou (cegens), le directeur de l’Institut de recherche environnemental de Bossou (IREB), ainsi que des experts en environnement, sur la protection des forêts autour des monts Nimba et les chimpanzés de Bossou s’est tenue ce jeudi 22 octobre dans la salle de réunion du bloc administratif de la préfecture de Lola.
Prenant la parole à cette occasion, le lieutenant-colonel Ousmane Diallo s’est réjoui de la tenue de cette rencontre sur le problème épineux de la protection des monts Nimba et les chimpanzés de Bossou. « Nul n’ignore aujourd’hui la menace qui pèse sur l’humanité face au réchauffement climatique et la perte des grandes forêts. J’invite tout le monde à s’impliquer pour trouver une solution durable ».
Pour sa part, le colonel Cécé Papa Condé, le directeur du centre de gestion environnemental des monts Nimba et Simandou a mis l’accent sur l’entente entre les différents acteurs. « Je m’adresse aux communautés riveraines. Beaucoup parmi ces populations riveraines sont très bien mais certaines au contraire, sont des créateurs des problèmes. Il y a tellement de problèmes que nous avons des difficultés à défendre nos intérêts qui est le mont Nimba, les monts Nimba, c’est pour la Guinée plus particulièrement, c’est pour Lola. Dans beaucoup de parties, elles ne veulent pas comprendre que la réserve là c’est pour eux, c’est votre mont Nimba que nous devons conserver durablement dans notre intérêt et l’intérêt des générations à venir. Si nous ne prenons pas de disposition nos petits enfants n’auront pas de chimpanzés mais ce n’est pas seulement les chimpanzés mais toutes les autres espèces animales. »
Selon lui, il y a des années, la préfecture de Lola était la plus boisée du pays mais aujourd’hui elle est devenue une savane », a-t-il déploré.
« Si on ne fait rien, on cessera de dire la Guinée forestière mais plus la Guinée du sud. Mais il est possible que les forêts reviennent si on change nos comportements de destruction. Avant, personne ne pouvait entrer dans la réserve, mais les conservateurs ont vu, il fallait que les monts Nimba, aient des labels qui permettent à la communauté de tirer profit. Elle est devenue en 1980 la réserve des biosphères. L’aire centrale est une zone où aucune activité ne doit être faite. Ce n’est pas des actions de recherche scientifique et dans les zones que nous avons des chimpanzés de Bossou.
À lire aussi
Notre objectif est la contribution à la gestion durable des ressources naturelles renouvelables des écosystèmes, de la diversité biologique de la réserve de Biosphère des monts Nimba. Appuyer la communauté riveraine dans la lutte contre la pauvreté pour garantir la protection.
Vous les associations et regroupements qui sont formés pour la sensibilisation c’est d’informer les populations de quitter dans les réserves des monts nimba« , a-t-il conclu.
Pour le directeur de l’IREB, le docteur Gaspard Soumah, l’état des lieux en 2009, a démontré qu’il y avait une superficie de 18 hectares qui avait été coupée à Bossou pour l’installation des cultures.
« Avec l’aide de Cegens et la sensibilisation, nous avons gardé cette superficie de 320 hectares de forêts mais à l’intérieur de la forêt, il y a les plantations de bananes d’ananas. Aujourd’hui les gens continuent à faire des plantations, ils font des Plants dans les sous bois de la forêt quand ça grandit, il essaye de larguer certains arbres pour régler la lumière. On a constaté une autre technique comme les gens savent quand ils coupent, ils ont appréhendé, ils utilisent les produits chimique, ils creusent un trou dans le bois ils mettent le produit chimique. La principale cause de la diminution des chimpanzés est la maladie, la déforestation ainsi que la fragmentation des habitats. Le feu de brousse est une véritable menace pour nous, surtout les feux qui viennent de Ziguépo où les éleveurs sont installés.
Qu’ils comprennent d’elles mêmes que les ressources que nous défendons l’eau, la forêt, l’eau c’est pour eux et s’il n’y a pas de forêts ni d’eau, il est difficile de vivre« , a-t-il dit.
Quant à Radar Nishuli, expert en gestion des aires protégées à l’Unosp, il a indiqué au cours de cette réunion que « pour connaître votre ennemi, prenez le miroir, mettez devant vous, vous saurez qui est votre ennemi. Celui qui vous pousse d’aller voler celui que tu vois dans le miroir, celui qui vous pousse d’aller couper la forêt c’est lui que tu vois mais souvent nous voulons imputer la faute aux autres, alors nous sommes fautifs. Ce qui est arrivé au monde aujourd’hui surtout nous conservateurs, le même allié que nous avons, c’est le même ennemi que nous avons. Nous protégeons pour les hommes, c’est l’homme qui vient détruire ce que nous protégeons pour lui, c’est ça le danger et je vais dire vous, dire que la nature est inséparable de l’agriculture. Si vous aimez la culture forestière, il faut aimer la nature forestière sinon vous n’existez pas », a-t-il conseillé.