La culture potagère est de nos jours une activité génératrice de revenus pour plusieurs familles. Surtout avec la production de l’aubergine et du gombo dont des dizaines de véhicules, chargés de ces produits, quittent régulièrement Lola, en direction du Liberia, où la consommation de « töbögui », sauce à base d’aubergine, est très prisée par la population.
Les autres destinations de ces condiments sont la région de la Haute Guinée, notamment Siguiri, Kankan ainsi que Conakry. C’est dire que la culture de gombo et d’aubergine constitue aujourd’hui la principale activité des hommes et des femmes du monde paysan de Lola.
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Madame Doré Espoir Théa, l’une des agricultrices qui excelle dans la filière, dispose d’un vaste domaine dans cette préfecture du sud-est de la Guinée.
Pour elle, le jardinage est une activité lucrative de revenus qui rapporte plus que la plupart des activités agricoles.
« Moi je fais du jardinage ici à Lola mais cette année j’ai fait la culture d’aubergines qui est en maturité. La semence que j’ai actuellement est une semence améliorée par moi même. J’ai eu cette semence grâce à un pasteur ivoirien qui m’a donné la semence depuis plus de 4 ans et je continue à cultiver. J’ai eu la semence à N’zoo depuis quatre ans. J’ai gardé les graines des aubergines mûrs et aujourd’hui les gens courent vers moi pour me demander cette variété d’aubergines que j’ai et qui donne plus que les autres variétés », a-t-elle indiqué.
« Si chaque semaine tu as 10 sacs qui coûtent chacun 200 mille francs, en tout tu as 2 millions. C’est de l’argent ça, et tu es plus que les fonctionnaires. Avec quatre semaines dans le mois, tu auras plus d’ argent . Et actuellement les femmes sont beaucoup impliquées dans la culture potagère ainsi que les hommes. Avec le manque d’activité, chacun se cherche », reconnaît notre interlocutrice.
Pour sa part, Cécé Joseph Thé affirme que la terre ne trahit pas son homme. « Aujourd’hui beaucoup de nos amis ont terminé les études et ils sont en train de marcher à Conakry et sans rien faire. Aujourd’hui moi je préconise des solutions parce que j’ai fait des expériences, celui qui fait deux carrés de champs d’aubergines, tu peux avoir plus de 20 sacs d’aubergines par semaine, et chaque sac coûte 200 mille. Et pendant deux mois, tu vas avoir plus de 22 millions de francs guinéens. Celui qui fait ça trois fois par saison aura plus de revenus qu’un fonctionnaire. Moi j’ai toujours encouragé les jeunes au lieu de chômer à Conakry, il vaut mieux prétendre à un auto emploi dans l’agriculture », a-t-il conseillé.
Un avis partagé par les autres agriculteurs, interrogés par notre reporter.