A l’occasion de la visite de Mme la Ministre de l’environnement et du développement durable sur le terrain, le directeur du centre de gestion des environnements des monts Nimba et Simandou (CEGENS), colonel Justin, est revenu sur la situation actuelle des monts Nimba, les difficultés, l’afflux des sociétés minières, l’atteinte du retrait du mont Nimba, parmi les sites en péril.
Selon lui, « les monts Nimba s’étendent sur 145 200 hectares et correspondent à la partie Guinéenne du bassin fluvial du haut Cavally. C’est l’une des véritables réserves de la chaîne montagneuse de l’Afrique de l’Ouest et constitue un site exceptionnel au plan écologique. Se présentant dans sa globalité, comme un milieu de vie unique, dans le paysage du golfe de Guinée, avec ses caractéristiques au confort contraignant saisonnier et ses altitudes qui lui confèrent une riche variété de microclimats.
Tous ces facteurs et biens contribuent explicitement à sa juste valeur, pour lui attribuer le statut de réserve naturelle intégrale en 1944 ; réserve de biosphère en 1980 ; site du patrimoine mondial en 1981, » a-t-il indiqué.
C’est à la demande de la Guinée que le comité du patrimoine mondial avait accepté une révision des limites du site du patrimoine mondial des monts nimba à sa dix-septième session à Carthagena, en 1993 ; de couper une partie de cette réserve pour concéder aux miniers, le droit d’exploitation, afin de réduire la pauvreté dans le pays.
En 1993, cette révision des limites a consisté à déduire une enclave de 1550 hectares de la superficie du bien, au bénéfice du projet minier, tout en conservant son intégrité écologique. Suite à cette mesure en 1992, le site du mont Nimba a été placé sur la liste du patrimoine mondial en péril.
Conformément aux recommandations de la mission du patrimoine mondial en 1993, le gouvernement guinéen a créé en 1995, par décret, le CEGEN. Sa mission a été étendue à Simandou, du fait que la société Rio Tinto s’intéresse au gisement de fer de ladite chaîne et il est devenu le centre de gestion des environnements des monts nimba et Simandou (CEGENS). Sa mission régalienne est la coordination des actions de conservation des biosphères des monts nimba, en tant que site du patrimoine mondial, en raison de la valeur universelle exceptionnelle de la réserve. Les activités de protection du site du patrimoine mondial, la valorisation rationnelle des ressources biologiques et végétales de la chaîne des monts nimba et Simandou. Les activités réalisées ou en cours de réalisation du CEGENS sont, entre autres, la construction de la base vie, où nous sommes, la patrouille anti braconnage, la lutte contre les feux de brousse, la lutte contre l’exploitation forestière illégale, l’appui au développement communautaire riverain et la réalisation des activités génératrices de revenu. Ces activités sont réalisées, grâce aux partenaires au développement, notamment, l’Union européenne, l’UNOPS ; le projet PAPFOR et la société des mines de fer de Guinée (SMFG). Nous n’avions jamais bénéficié d’une subvention de l’état guinéen. C’est en 2023, que nous avons eu un comptable de la part de l’état, pour la gestion des revenus du CEGENS. En général, les principaux enjeux auxquels notre centre fait face sont les suivants : le changement climatique et la pression anthropique. Cependant, depuis l’acceptation de la demande de la Guinée de déduire 1550 hectares de la superficie du bien de patrimoine, il a été constaté que la région des monts Nimba vit l’avènement d’un afflux des permis miniers. De nos jours, nous dénombrons, plus de huit permis miniers inscrits aux monts nimba, pour l’exploitation des ressources. Aujourd’hui, ces permis miniers rencontrés sont inscrits dans le portefeuille cartographique du cadastre minier. Ce sont:
1 Fer Europe Nimba SMFG.
2-Fer, West Africa ou Nimba développement Compagny
3-Graphite Sama ressource
4-Fer société Guipro, sarl.
5 -Fer société Cheikh Hamed D’al Mouktoum.
6 -Fer West Africa sarl.
7 Graphite AIS, international Guinée.
8 Simha ressource.
Madame la Ministre, nos besoins et notre vision principale sont les suivants : l’ameublement et l’électrification ainsi que l’approvisionnement en eau potable, des nouvelles installations ; le financement du CEGENS, dans le cadre des investissements du budget national du développement ; l’acquisition des matériels de travail pour l’équipe ; l’augmentation de l’effectif ; la formation et le renforcement des capacités techniques et technologiques infrastructurelles du personnel de CEGENS ; les besoins urgents, le maintien de l’écologie de la biosphère des monts Nimba, surtout des aires centrales et des collines des chimpanzés de Bossou ainsi que la forêt de Déré ; l’accompagnement efficace de CEGENS dans la mise en œuvre du PTA de cette année.
L’organisation de la lecture finale du plan d’aménagement et de gestion de la réserve des biosphères des monts Nimba par le comité de lecture mis en place par le ministère de l’environnement et du développement durable.
L’organisation de la restitution nationale et la validation du plan ; la signature du protocole d’accord et des conventions de collaboration avec les partenaires miniers évoluant dans le site.
La vision principale du CEGENS, c’est le retrait définitif du site des monts Nimba, parmi les sites mondiaux en péril,» a-t-il conclu