En audience correctionnelle au tribunal de première instance de Lola ce mardi 27 avril, la dame Nowai Lamah poursuivie « pour proxénétisme » par le tribunal de première instance de Lola a été retenue dans les liens des faits de proxénétisme et l’accusée a écopé d’une amende de deux millions de francs guinéens. Une peine clémente motivée par l’état de grossesse de la proxénète, a-t-on appris sur place.
Interrogé comme témoin à la barre ce mardi 27 avril, l’une des victimes Mamy Kolié, âgée de 21 ans, apprentie couturière témoigne : « quand je suis arrivée à Bokaria notre tutrice m’a montré une chambre et ce que je devais faire. Alors j’ai demandé mon retour à Lola mais elle a refusé et elle a pris mon téléphone, parce que si je retournais à Lola, j’allais dévoiler le secret de ce qui se passait à Bokaria », a-t-elle expliqué.
Puis de poursuivre : « lorsque j’avais commencé, j’avais gagné 100 mille francs que je lui avais remis. Chaque matin, elle nous donnait des préservatifs. Les cinq rangs des préservatifs étaient évalués à 500 mille francs. Et un jour j’ai reçu 500 mille francs guinéens par jour du matin jusqu’au soir. Elle ne nous payait pas mais elle donnait de la nourriture. Si on tombait malade, elle ne s’occupait pas de nous et elle nous donnait des piqûres pour ne pas que nous tombions malades, ou en grossesse. C’est mon amie Seny Goumou qui s’occupait de moi », déplore-t-elle.
La deuxième victime du nom de Seny Goumou, venue d’un petit village de la sous-préfecture de Lainé raconte à son tour le calvaire vécu : « c’est Nowai Lamah qui a envoyé mon transport. J’ai reçu mon transport à Kankan, comme je faisais le commerce de manioc, j’ai payé mon transport jusqu’à Kankan. Nowai Lamah m’a dit que le transport Nzérékoré-Siguiri c’est 240 mille francs guinéens avec les frais de route. Je suis rentrée le mercredi, je suis allée chez son tuteur là-bas et il y avait un baptême là-bas. Elle m’a présentée à ses amis, j’étais assise à côté d’une dame qui m’a appelée. Elle m’accompagne et me présente les préservatifs. Tu es venue pour la même cause.
La nommée Tanite m’a dit : « si tu dévoiles ce problème, il y a un fétiche ici au village, tu vas mourir. Quand quelqu’un vient dire « anta » c’est-à-dire allons en dialecte malinké, il faudra suivre dans la maison. J’ai demandé à Mamy Kolié si elles avaient des capotes à me présenter, elle a dit oui », accuse-t-elle.
Ces filles utilisaient des produits dopants, leur permettant de rapporter près de 500 mille par jour, en couchant avec une multitude clients.
L’accusée Nowai Lamah a nié les faits : « je n’ai employé personne dans la prostitution à Bokaria », s’est-elle défendue.
Le juge a lu la déclaration des témoins par appel téléphonique. Seny Haba, elle, a dit qu’elle n’a jamais organisé une tontine de 30 millions et qu’elle a quitté Bokaria il ya de cela un peu longtemps.
La nommée Agnès, citée comme témoin par les deux filles avait dit aussi que les deux filles Seny Goumou et Mamy kolié étaient utilisées dans la prostitution. Elle vient pendre les filles pour aller les employer dans la prostitution, a-t-elle révélé.
Le tribunal déclare Nowai Lamah coupable de proxénétisme et condamne Nowai au payement de deux millions de francs guinéens. Vu sa grossesse, elle a bénéficié d’une situation atténuante.