Le Centre de gestion des environnements des monts Nimba et Simandou (CEGENS) a présenté ce mardi 28 mai 2024 le rapport du premier trimestre de l’année 2024, avec un résultat positif au niveau faunique : 250 espèces découvertes autour des premiers mois de l’année, malgré la menace anthropique dans certains endroits.
Cette présentation qui s’est déroulée dans la maison des jeunes de Gbakoré, située au pied des monts Nimba a connu la présence des responsables des deux instituts de recherche, des conservateurs, des organisations non gouvernementales (ONG), des comités villageois de gestion, de la presse locale et les autorités locales de Tounkarata, N’Zoo et Bossou ainsi que les villages riverains.
Interrogé par la rédaction locale basée dans la localité, le lieutenant Maoro Zoumanigui, conservateur en chef des monts Nimba et chargé de la coordination des activités au compte du Centre de gestion des environnements des monts Nimba et Simandou (CEGENS) a déclaré : « aujourd’hui, nous avons jugé nécessaire de rassembler tous les acteurs impliqués dans la gestion des réserves de biosphère des monts Nimba, surtout les acteurs locaux qui sont autour des Monts Nimba. Nous les avons invités pour exposer le résultat du travail des trois premiers mois de l’année 2024. Et à ce niveau, nous avons touché deux grands programmes. Le premier programme, c’est la protection et la surveillance. Le deuxième programme, c’est l’information, l’éducation et la communication. Donc, sur ces programmes, nous avons étalé, de façon succincte, les résultats de chacun d’eux, que nous avons pu atteindre durant le premier trimestre. Nous avons présenté les résultats obtenus de la patrouille, sur les observations de la faune. Les résultats obtenus sur les activités anthropiques ou les agressions liées aux activités humaines. Quand nous prenons la faune aujourd’hui, nous pouvons dire que le nimba est en train de se porter mieux. »
Parlant du résultat, notre interlocuteur a indiqué que « les indicateurs montrent que dans les différentes observations, il y a eu au moins 250 espèces observées durant les trois mois d’activités. Et donc, les 250 espèces sont réparties dans les observations de façon directe et indirecte.
Nous avons observé en grand nombre, des espèces de chimpanzés, de cephaloph, de singes qu’on appelle le cercutopus de Diana. Il y a d’autres espèces qui ont été observées. Ceci nous a montré qu’il y a effectivement des espèces qui sont gardées. Ils sont dans la Réserve de façon paisible. Au-delà de ça, nous avons présenté les résultats sur les agressions. Malgré la présence de ces espèces, il y a des agressions par-ci par-là de la part de la communauté riveraine ». Selon lui « il était question de leur présenter les agressions et les degrés de ces agressions. Et de leur dire quelle solution ensemble, il faut prendre pour vraiment palier ces agressions. Ces agressions sont, entre autres, les défrichements qui ont été constatés sur les limites de la réserve. Nous avons les prélèvements par rapport à certaines espèces telles que les petits colas, le slopia, le poivre de Guinée, le poivre noir. Ces espèces qui subissent la pression de la part de la communauté à leur utilisation. Nous avons attiré l’attention des participants pour leur dire que nous pouvons développer les activités génératrices de revenus que nous pourrons valoriser à la périphérie de l’aire centrale. Nous pouvons faire la promotion, la mise en valeur de ces espèces qui sont souvent utilisées par nos communautés riveraines. Au-delà de ça, nous avons présenté les résultats des séances de sensibilisation que nous avons eu à faire. Nous avons ciblé en amont certaines thématiques sur lesquelles, la communication ou l’animation était basée, comme le feu de brousse, la carbonisation, le respect des limites, le braconnage et autres.
Vous savez, la direction du Centre de gestion des environnements des monts Nimba et Simandou avait mis des garde-fous à tout ça. Parce qu’au début de l’année, il y a eu un feu qui a ravagé toute la prairie d’altitude des Monts Nimba. Mais comme vous venez de souligner, le feu fait partie des écologies des monts Nimba. Ça a été démontré dans les études qui ont été faites, mais ses feux doivent être maîtrisés et doivent être contrôlés. C’est dans ce sens d’ailleurs que nous avons mis en place le Comité de gestion des feux dans les différents villages. Pour accompagner le CEGENS dans la mise en œuvre de ses activités et dans les zones sensibles. Nous avons mis en place des comités, pour que désormais, en cas de cas, ils puissent prendre des mesures avant que nous ne soyons là ».
Il faut retenir que la communauté riveraine demande la délimitation physique et matérielle du patrimoine mondial ainsi que l’accroissement de l’accompagnement efficace.