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Loi de finances rectificative 2019 : voici pourquoi les libéraux-démocrates ont accordé un vote négatif

Comme annoncé dans une de nos précédentes dépêches, au terme des travaux de la session extraordinaire consacrée à l’examen et à l’adoption du projet de loi de finances rectificative de l’année 2019, les députés ont adopté, mercredi 4 septembre, le volet recettes et le budget rectifié, excepté ceux de l’alliance républicaine qui se sont abstenus et les libéraux-démocrates qui ont voté contre.

 Dans son explication de vote dont Guinéenews s’est procuré copie, le groupe des libéraux-démocrates, par l’entremise de son président est largement sur les raisons de leur vote négatif.

 D’entrée de jeu, Dr Fodé Oussou Fofana a fait remarquer qu’à fin juin 2019, l’exécution du budget dans son volet dépenses a été marquée par un faible taux de réalisation des dépenses d’investissement sur BND (11,9%) alors que celle des dépenses courantes se monte à 99,91%.

Selon lui, relativement aux prévisions initiales, l’ajustement a été opéré au niveau des dépenses d’investissement qui porte sur les minuscules fonds de contre parties BND dû par la Guinée au niveau des projets d’investissement publics en cours de réalisation.

 De l’avis du député, cette pratique traduit une mauvaise gestion des finances publiques à travers une allocation non efficiente des ressources budgétaires, qui se fait sentir aujourd’hui par, entre autres, l’état calamiteux du réseau routier guinéen. « De mémoire de Guinéen, jamais nous n’avons assisté à une si forte dégradation des voiries urbaines et du réseau routier de notre pays. Paradoxalement à cette situation, jamais aussi autant de ressources financières n’ont été englouties pour le secteur des  infrastructures dont les images macabres, désolantes qui inspirent la profonde pitié à l’endroit des populations guinéennes sont aujourd’hui à la une dans les réseaux sociaux », a indiqué Dr Fodé Oussou Fofana.

 Au titre de la protection de l’environnement, il regrette que la Guinée soit incapable de payer les contributions au près du système des Nations Unies de 250 mille dollars US pour pouvoir bénéficier des ressources importantes de financement pour la restauration de l’environnement qui se dégrade à une allure inquiétante pour reprendre ses propres termes.

Faut-il souligner, les prévisions de dépenses pour la loi de finances rectificative 2019 se montent à 23 mille 221 milliards 979 millions contre 22mille 313 milliards 428 millions  de GNF, soit une augmentation de  908 milliards de GNF équivalent à 4,07% de la prévision initiale.

De la hausse des fonds spéciaux de la Présidence de la République

Pour les libéraux-démocrates, le fait remarquable de cette révision budgétaire c’est la hausse des dépenses courantes au détriment des dépenses d’investissements. « Au moment où on enregistre une baisse de 26 milliards 700 millions au niveau de l’agriculture, 67 milliards à l’enseignement supérieur et  109 millions à l’enseignement technique, nous assistons à une augmentation vertigineuse des fonds spéciaux de la présidence à hauteur de  114 milliards de GNF. En d’autres termes, une autre raison de cette révision budgétaire est de permettre une augmentation des dépenses de fonctionnement de la présidence au détriment de l’agriculture avec une baisse de 26 milliards 700 millions  de GNF, qui peine à atteindre les 10 % au moins des prévisions budgétaires conformément aux accords de Maputo. A cela s’ajoute la forte baisse des crédits budgétaires de l’enseignement supérieur pour 67 milliards de GNF. Une autre augmentation remarquable porte sur la subvention accordée à EDG pour un montant de mille 273 milliards 500 millions   de GNF. A notre avis, il est grand temps de s’assurer de la bonne utilisation de ses ressources eu égard à la qualité de la desserte en électricité surtout à l’intérieur du pays », a dénoncé Dr Fodé Oussou Fofana

Il estime que la baisse des prévisions budgétaires au titre des investissements publics pour le reste de l’année est préoccupante au regard du niveau de dégradation du réseau routier comme déjà indiqué plus haut.

Le député a dépeint l’état de dégradation des routes interurbaines, avant de faire savoir que le peuple ne peut plus croire aux promesses du pouvoir. « Nous disons que la confiance n’existe plus », a-t-il martelé. Et de conclure : « Enfin, peut-on cautionner un budget rectificatif complètement en déphasage avec le PNDES que le gouvernement a vanté partout comme étant la solution pour sortir les citoyens du désespoir ? Nous disons non ? ».

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