Cette image présente deux situations qui se cumulent. La première tient d’une illusion d’optique qui nous rend un peu confus, à vouloir faire la part des choses que nous voyons. La seconde nous montre une facette de la circulation, telle qu’elle se déroule au quotidien, dans la capitale.
Commençons par l’illusion d’optique. Le passager au crâne rasé, porte en bandoulière, un rouleau de tuyau PVC. Si on peut admettre que celui-ci est bien accroché à son épaule, n’est-ce pas qu’on peut également penser que le vrai porteur du tuyau soit la dame au boubou rose, qui a la main levée ? Lequel des deux est le vrai porteur du tuyau ? Une telle question peut sembler désuète à première vue. Surtout, s’agissant de la dame pour laquelle cette probabilité est à exclure, aucun esprit ne pouvant envisager un seul instant que cela soit possible. Mais, ne nous y trompons pas, c’est l’illusion d’optique qui crée cet effet qui mène à la confusion. On en tire néanmoins un avantage : celui de nous pousser à mieux réfléchir, à observer attentivement les choses qu’on voit, pour mieux les discerner. Ce qui évite les mélanges et l’embrouillement. C’est un peu comme dans le ‘’jeu des 7 erreurs’’.
Dans une telle situation, que peut-il se passer, si la moto du porteur de tuyau continue de rouler ? On voit bien qu’une partie de l’entrelacement déborde sur le flanc droit, plus qu’il n’en faut, pour constituer un réel danger. Le tuyau risque fort d’accrocher un usager ou un objet, au passage. Ce qui pourrait entraîner une chute de l’un ou l’autre, ou des deux à la fois. Avec des dégâts corporels ou matériels, proportionnels à la vitesse des engins, au moment de l’impact.
La seconde observation que nous faisons porte sur l’anarchie qui prévaut dans la circulation. Des motocyclistes circulent à gauche et leur trajectoire montre clairement qu’ils ont l’intention de tourner dans la même direction, sans effectuer la manœuvre requise dans ce cas de figure. A une intersection comme celle-ci, ils ne doivent changer de direction, qu’au rond-point situé, à peu de distance de là. Mais, vous avez dit code de la route et règles de la circulation ? Cela s’adresse à deux catégories d’usagers : les premiers qui n’en savent rien, parce que peu ou mal formés, quelquefois même, pas du tout. Ils ont appris par eux-mêmes, sur le tas, avec les défauts et insuffisances que cela implique. Les seconds sont ceux qui ont correctement appris, mais n’ont pas acquis le sens civique qui va avec. Ils sont certes, habiles dans la conduite de leur engin, mais n’ont cure du respect du code de la route et des règlements en vigueur. Ils ne respectent rien, même quand le seul bon sens suffit à leur rappeler à leur devoir de conducteur qui allie le sens civique à la courtoisie et à la solidarité envers autrui. Ils semblent se dire que la loi est faite pour les autres et non pas pour eux. Ils font ce que bon leur semble dans la circulation, sans tenir compte de rien d’autre. D’où le désordre ambiant, l’indiscipline et l’anarchie qui prévalent, de partout.
Pourtant, rassurons–nous ! Tout cela n’est pas que le fruit exclusif d’actes délibérés, mais plutôt une résultante du manque de formation chez la grande majorité des usagers.
L’espoir est donc permis de voir tout cela changer au mieux, avec entre autres, les projets mis en place par l’AGUISER (Agence Guinéenne de la Sécurité Routière) pour couvrir l’essentiel des besoins de formation des conducteurs en activité ainsi que des élèves, de la maternelle au supérieur. Quelques citations nous permettent de mieux comprendre l’intérêt que revêt la formation pour une meilleure sécurité routière : « Personne n’est né conducteur, on le devient en apprenant » ; « II n’y a pas de mauvais conducteurs, il y a des conducteurs qui ont mal appris » ; « Qui apprend bien, conduit bien !»