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L’œil de guineenews: deux pas séparent la vendeuse de fritures du coiffeur, une frontière largement franchie…

Quelquefois, nos rues ne manquent pas de nous servir des situations insolites, assez inattendues. Encore faut-il les voir, pour en cerner tous les contours. En effet, beaucoup parmi nous regardent sans voir ou voient sans distinguer. C’est selon !

Il reste entendu que les facultés d’observation ne sont pas les mêmes chez tout le monde. On s’en rend compte dans la vie courante et surtout dans la circulation, où l’attention de chaque instant doit se doubler d’une capacité à anticiper les faits et gestes des autres. Cela étant l’un des facteurs clés de la prévention.

Mais, après cette digression, venons en à cette image que nous montre guineenews. Elle va sans doute, amener certains de nos lecteurs qui résident à Kaloum ou qui y travaillent, à se dire : « eh, j’emprunte pourtant, chaque jour, ce chemin, mais je dois avouer que je n’ai jamais remarqué cet atelier de coiffure, juste à côté de cette vendeuse de bananes frites. » D’autres vont vanter les fritures servies: « c’est pourtant là que j’achète de la banane frite et je peux vous dire que cette femme sait le faire. Je lui en achète tous les jours.»  Le troisième groupe comprend ceux qui viennent chez le coiffeur. Ceux-là, une fois qu’ils ont leur tête devant le miroir et que le barbier  apprête sa tondeuse ou son rasoir, plus rien ne compte que la coupe de cheveux ou le rasage qu’ils veulent s’offrir. Qu’on vende des fritures à côté ou pas, ne les concerne en rien.

Pourtant, voici deux activités dissemblables, à tous points de vue, qui sont menées au même endroit.  Elles sont antinomiques et doivent être pratiquées séparément. Rien ne justifie qu’on les exerce sur le même lieu, comme c’est le cas ici.

Pour ce fait  précis, à  partir du moment où c’est le trottoir, un domaine public par essence, il y a forcément une autorité à un niveau donné de la hiérarchie, qui a accordé à chacun des deux prestataires, de s’installer à cet endroit. Sans intégrer, dans les préalables d’avant décision, les réserves que nous exprimons ici et les risques encourus par les populations. Peut-être bien qu’après avoir trouvé son compte dans l’opération finalisée, le reste lui a semblé secondaire et il ne s’en est apparemment, pas soucié. On peut cependant dire qu’il s’est fourvoyé.

Ici, les dommages et risques à encourir, tiennent plus du vent, que de tout le reste. Quand celui-ci souffle vers le coiffeur, c’est pour faire des ‘’heureux’’. Il transporte les effluves de la friture vers celui-ci et ses clients, dont les narines sont chatouillées par les senteurs agréables qui leur arrivent. Et même, s’ils ne s’en nourrissent pas, personne n’est incommodé par l’odeur qui sent bon. Et qui sait, l’eau qui vient à la bouche  des citoyens assis chez le coiffeur, peut même inciter certains d’entre eux, à lancer commande chez la vendeuse. Et c’est tant mieux !

Disons que, c’est loin d’être ce qu’une odeur pestilentielle pouvait avoir sur les mêmes personnes regroupées en cet endroit. Elle aurait certainement incommodé tout le monde, au point de les contraindre à se disperser.

Et ce qui se produit dans le second cas de figure est autrement plus grave. En effet, quand le vent tourne dans l’autre sens (en direction de la vendeuse), la partie, la plus fine, des cheveux coupés par le coiffeur, est inévitablement transportée vers les fritures ou grillades exposées sur l’étal. Et c’est bien ce que les clients achètent, puis consomment. On peut dire, qu’ils ingurgitent ainsi, dans une certaine proportion, ces microns de cheveux qui voltigent, poussés par le vent. Allez savoir ce que cela entraîne comme conséquences pour la santé des consommateurs de ces en-cas. Surtout, qu’en plus, s’y ajoute,  la poussière des agrégats déposés, juste à côté, sur le trottoir, pour les besoins d’aménagement urbain, dont les travaux se poursuivent.

Cette situation, telle qu’elle se présente, pose un problème de santé publique. Pour la résoudre, il suffirait, pour peu que notre avis retienne l’attention, de réinstaller ailleurs, celui des deux (la vendeuse et le coiffeur) qui a trouvé l’autre sur les lieux.

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