C’est le cas de le dire ! Nous avons personnellement vécu la scène. En compagnie de M. Momo Sakho, Directeur du département études, planification, évaluation et statistiques à l’agence guinéenne de la sécurité routière (AGUISER), nous avons emprunté la nouvelle route qui quitte Cosa et longe les rails en direction de Bomboly, Koloma ou Kipé. Là, à la bifurcation qui mène à ‘’rails-rails’’, dans le quartier Kipé, il y a un passage à niveau non aménagé. Avant de le franchir, M. Sakho serre à droite et range le véhicule. La manœuvre m’étonne dans un premier temps et je lui demande pourquoi il s’arrête. Il me répond avoir aperçu quelque chose qu’il voudrait vérifier. Une fois à terre, il se dirige vers la petite surélévation sur le bas-côté de la route. Là, se trouve un panneau de signalisation routière, un peu tordu, aux deux extrémités (base et sommet). Il est posé à terre, au milieu des cailloux et détritus. Ce qui donne à croire qu’il fait partie des ordures disséminées alentour, au milieu desquelles, il est placé, voire jeté. Sur le champ, M. Sakho décide de gérer la situation. Il est le 1er responsable de la planification de l’implantation de la signalisation routière à l’AGUISER.
Il demande à des jeunes de prendre le panneau fixé à sa tige pour le placer dans son véhicule. Après quoi, il fait l’état des lieux pour savoir comment ce panneau, auparavant implanté, en bordure de route, se retrouve ainsi à terre. C’est dans ces prospections qu’il aperçoit, non loin de là, un camion benne transportant des agrégats, immobilisé, tout contre une tige servant de support à un panneau de signalisation. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un autre cas de panneau, mis à terre.
La trace d’arrachage du tout premier que M. Sakho a trouvé, est nettement visible sur le trottoir. La torsion des boulons de fixation au sol, montre qu’il y a eu une forte poussée qui a entrainé l’arrachement et la chute du panneau, de la gauche vers la droite. Il reste à savoir qui est à l’origine de ce dommage causé à l’infrastructure routière ? S’agit-il de l’un des camions qui sont sur les lieux actuellement, pour évacuer la terre et les blocs de pierre extraits d’un chantier de construction immobilière ouvert tout à côté, ou alors, des autres engins qui étaient là, le mois dernier, pendant trois semaines, quand la société chinoise qui a construit la route est intervenue pour mettre du béton armé sur la chaussée, au même endroit ?
La question reste posée. Il appartient à ceux qui en ont la charge d’y répondre. Dans tous les cas, la loi sur la protection du patrimoine routier est promulguée. Il y a lieu de la vulgariser pour que chacun s’en approprie. Pour changer de comportement vis-à-vis de nos infrastructures.