Voir une moto avec trois personnes là-dessus, est l’une des choses les plus banales aujourd’hui. Personne n’y prête attention. Ça passe inaperçu. C’est lorsqu’ils sont quatre, voire cinq sur la moto, que cela commence à attirer l’attention. On se dit alors que le conducteur peut s’attendre à être interpellé et sanctionné par la police routière ou la gendarmerie, en rase campagne. Pourtant, dans les deux cas, le problème est le même. Il s’agit d’infractions au code de la route qui sont prévues et punies par les textes en vigueur. Et en cela, il n’y a rien d’exagéré à relever. Cette disposition est claire qui prévoit, qu’hormis les side-cars ou les tricycles, une moto ne peut et ne doit prendre, qu’un seul passager. Tout cela est facile à comprendre et s’applique à tout le monde. Même aux agents ! C’est le cas de le souligner.
Les agents ou pour tout dire, les porteurs de tenue, sont à considérer comme des donneurs d’exemple, en raison de leur statut, On n’a point besoin d’insister, pour le comprendre. L’uniforme leur confère une autorité qu’ils exercent, au nom des lois de la République et dans l’intérêt des citoyens. Ces derniers, à leur tour, observent les faits et gestes de ces mêmes agents, lorsqu’ils sont dans la circulation. Et forcément, ils sont tentés de les imiter, convaincus qu’ils seront toujours de bons exemples à suivre. Tout ce qu’ils font est scruté, dans les moindres détails. Tant que c’est bon et bien, il n’y a rien à en dire. Mais, dès lors que c’est en porte à faux avec le code de la route, alors, il y a problème. Parce que, si jamais, l’imitation de ces mauvais comportements prend de l’ampleur et s’étend à tous les usagers, alors, elle devient source d’anarchie et de risques d’accident. L’effet d’entraînement qui en résulte est rapide à se propager. Il induit de nombreuses conséquences collatérales qui perturbent la circulation.
Tenez, sur la photo qu’on voit là, trois agents sont sur la moto : deux gendarmes et un policier (on reconnaît leur corps d’origine à l’uniforme endossé). Ils sont en surcharge, donc en infraction. Ajoutons à cela, le fait que le pilote ne porte pas de casque protecteur, comme l’exige le règlement. Il se contente de son béret. Cela protège-t-il sa tête, en cas d’accident ? Est-ce un bon exemple à suivre, pour les autres ? Assurément, non ! On retiendra que cet exemple n’est pas unique, dans le genre. On en compte de nombreux autres qui sont semblables à celui-ci. On le voit tous les jours dans la circulation, tant à Conakry, qu’à l’intérieur du pays. Sur cette même image, d’autres motos conduites par des civils sont visibles. Mais là, tout le monde porte le casque. Si, à tout hasard, ce n’était pas le cas, il y a fort à parier que les agents de la police routière les auraient interpellés et verbalisés. Peut-être même que, pour défaut de casque et surcharge, (deux infractions cumulées), ils risqueraient plus gros. Jusqu’à l’immobilisation et le placement en fourrière. Pendant que les civils s’inquiètent des risques qu’ils peuvent encourir, ces mêmes agents qu’on voit là, vont rouler tranquillement, jusqu’à leur destination finale. Personne pour les sermonner, encore moins, les arrêter. La routière les laisse passer, sans murmures. En pareil cas, les conséquences sont doubles. L’agent de police est gêné d’interpeller le civil et laisser le porteur de tenue. Et quand il le fait, il suscite de la frustration et de la désapprobation. Il érode la confiance et la considération que les usagers ont pour lui, en tant qu’homme intègre défenseur de la loi et de l’ordre public. Et au bout du compte, c’est l’image de l’autorité de l’Etat qui prend un coup. Voilà pourquoi, le sommet doit toujours donner à la base, le bon exemple à suivre. Ainsi les choses doivent-elles se passer, en tout lieu et en tout temps, dans notre société.