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Littérature: L’Harmattan Guinée édite l’ouvrage « Focy » de l’ambassadeur Fodé Cissé

« Focy ». C’est le titre d’un livre écrit par M. Fodé Cissé et édité par l’Harmattan Guinée. Le roman de 208 pages a été présenté au public ce weekend, à Conakry. C’était en présence de nombreux invités, dont des hommes de lettres.

Il retrace l’histoire d’un guinéen né dans un petit village de la Basse Guinée où il passera une enfance heureuse, au milieu d’un ensemble de traditions qui ajoutent une note pittoresque à la vie. Un beau jour, son oncle paternel, contre toute attente, l’arrachera à ce monde plein de rêves et de délices pour aller l’inscrire à l’école française à Forécariah. Même si ses parents, ce jour-là, avaient réussi à se contenir, en ne laissant transparaître aucun signe de tristesse sur leur visage, cette séparation inopinée n’a pas dû les laisser indifférents.

Aux dires de l’auteur, la mère semblait partager totalement la décision du jeune frère à son époux. « Elle n’avait, de toutes les façons, pas de choix, la tradition ne lui offrant- en pareilles circonstances – aucune possibilité de s’y opposer ouvertement. L’on peut donc imaginer qu’elle avait dû en souffrir, du moins au départ, jusqu’à ce qu’elle eût la force de se réfugier dans le principe de la prédestination qui voulait que son fils, un jour, la quittât. D’ailleurs, plus tard, elle ne cessait de le répéter que son destin n’était pas à Focy, mais ailleurs », a fait noter l’ancien ambassadeur de Guinée en Roumanie, Fodé Cissé.

Au même moment, « le père, de son côté, insistait par orgueil, à la suite des menaces de son petit frère que l’enfant s’en alla parce que, selon lui, il n’était pas à lui seul. Mais il supportait mal sa douleur. Car, il est insupportable de se séparer de son unique enfant de cette manière. Le choc, très dur, avait pourtant été bien amorti et sublimé. L’on peut, là aussi, supposer qu’en tant que grand marabout, il ne pouvait peut-être pas connaitre avec certitude le jour de la séparation, mais devait comprendre par intuition que son unique fils allait le quitter tôt ou tard », a-t-il poursuivi.

Concluant par la suite que la religion constitue un excellent moyen de consolation et de renoncement pour le croyant dans des situations difficiles, l’auteur mentionne dans son roman que l’enfant s’en était allé sans état d’âme, n’ayant au départ aucun souci de la séparation. On le verra donc partir avec son oncle. Dès lors, commence pour lui, une série d’aventures charmantes qui le conduisent de Focy à Conakry, en passant par Forécariah et Kindia, le tout se terminant par la rencontre avec la compagne de sa vie.

L’ouvrage est compartimenté en quatre grandes parties: Focy, Forécariah, Kindia et Conakry. La première dresse une peinture des mœurs mettant en relief jeux d’enfants, tribulations enfantines, sorcelleries, transformation des métaux à la forge, tragique scène de chasse, pratiques champêtres, offrandes aux divinités, contes, proverbes, danses au clair de lune, etc. entretenant un climat de bien-être social et de bonheur inépuisable.

Dans la deuxième partie, Forécariah apparait à l’auteur comme la cité des merveilles, où tout commence à la plantation du Libanais Mahmoud Zayatte. Là, il verra pour la première fois une automobile à bord de laquelle il va s’embarquer avec son oncle. Il va d’émerveillements en émerveillements, avec la ville et ses décors, le mode de vie à la fois traditionnel et moderne, l’école française avec ses vertus transformatrices, l’école coranique et ses rites, les blancs, le nouveau groupe de camarades, les fêtes de Ramadan et de Tabaski rehaussées par les notes mélodieuses de la voix de l’imam Fodé Fanguèmodou, Fodé Adafodé ou Arianna Fodé, la joie et la panique dans les activités du bac sur le fleuve Kissi Kissi, l’initiation ou le mikhigbéya, la rigueur et la générosité des adultes.

A Kindia, le remarquable geste des Kaniakas ayant consisté à héberger gratuitement des collégiens venus d’ailleurs pour étudier là, remplit Fodé Cissé d’espoir. Et un court séjour dans une prison dorée au Camp Kémé Bourama ne le traumatise pas. Il croit en la puissance des valeurs traditionnelles et demeure convaincu que malgré les conflits politiques qui éclatent çà et là.

A Conakry, qui marque la quatrième partie, c’est d’abord le lycée et l’université caractérisés par d’intenses activités intellectuelles autour des débats philosophiques, idéologiques et politiques. Ensuite, la rencontre avec la dulcinée. Contrairement aux épreuves peu tendres des trois premières parties, ce dernier épisode se termine par un grand bonheur: celui d’être en compagnie de l’être aimé et de voyager ensemble avec sa dulcinée à Focy. Ce voyage sera marqué par un rêve où Sayon Fodé, le sage protecteur du village lui apparaitra pour la dernière fois en proférant des paroles fortes consacrant comme pour mettre en garde les esprits maléfiques face à l’étrangère, épouse de l’auteur.

Selon Fodé Cissé, le message du roman Focy est une sorte d’invite au retour à nos sources dans le but de nous replonger dans notre passé qui continue de conserver intactes les matrices culturelles de notre peuple et dont nous avons tant besoin aujourd’hui.

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