Dernières Nouvelles de la Guinée par les Guinéens
Pub Elysian

Littérature : le juriste fiscaliste débarque dans la prestigieuse arène des écrivains

« Résoudre la crise politique en Guinée : la longue marche vers la démocratie ». C’est l’intitulé d’un ouvrage de 138 pages édité par L’Harmattan France et diffusé en Guinée par L’Harmattan Guinée. Il est rédigé par le juriste fiscaliste Mamadou Dian Diallo.

Le livre s’articule autour de deux grandes parties compartimentées en cinq chapitres. La première contient deux chapitres, retraçant les différentes sources des différentes crises politiques que la Guinée traverse depuis la réapparition du multipartisme dans les années 90 à nos, et en particulier depuis la modification de la Constitution en 2011 par le président de la République d’alors, feu le Général Lansana Conté, pour lui permettre de briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de 2003.

La deuxième partie, avec ses trois chapitres, tente d’apporter des pistes de solutions. Parmi celles-ci, l’auteur insiste beaucoup sur l’équilibre des institutions de la République.

Dans le premier chapitre, dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, l’auteur propose le type de régime politique qu’il faudrait adopter pour permettre à la Guinée d’avoir une stabilité politique.

« Dans le cadre de la rédaction d’une nouvelle Constitution, je rappelle les Constitutions que ce pays a connues depuis la première qui date du 10 novembre 1958 jusqu’à celle d’avril 2020. Donc, les cinq Constitutions qui donnaient une primauté de l’Exécutif sur le reste des institutions de la République. En terme clair, des pouvoirs exorbitants du président de la République par rapport aux autres institutions, à l’exception de la Constitution du 14 mai 1982 qui donnait une primauté du parti-Etat sur le reste des institutions de la République », a expliqué M. Diallo.

Dans ce cadre-là, le juriste fiscalité insiste beaucoup sur l’inclusivité pour ce qui est de la rédaction d’une nouvelle Constitution qui, de son avis, reste extrêmement important, du moins, si nous aspirons à un Etat stable politiquement.

« Il faudrait qu’il y ait une inclusivité dans le cadre de l’élaboration de cette nouvelle Constitution, sachant que toute Constitution doit porter sur la solidité des institutions de la République », propose l’auteur.

Ensuite, Mamadou Dian Diallo parle du régime politique à mettre en place. A ce niveau, il évoque le cas d’un régime présidentiel sans Premier ministre, évidemment en partant du constat selon lequel depuis la constitutionnalisation du poste de Premier ministre, celui-là n’a jamais eu suffisamment de marches de manœuvre pour mettre en place la politique d’orientation gouvernementale.

« Par ailleurs, il y a toujours un gouvernement parallèle à la Présidence de la République. Partant de ces deux constats, idéalement, ce qui est mieux pour ce pays, c’est d’avoir un président sans Premier ministre, parce que le plus souvent, le président de la République se retranche derrière l’immersion de son Chef de gouvernement pour se dispenser de ses obligations, alors qu’en réalité, c’est lui qui a un mandat direct avec le peuple de Guinée », a-t-il enseigné.

Néanmoins, M. Diallo indique que si on part avec un poste de Premier ministre, dans ce cas, il faudrait suivre la majorité parlementaire. « Il faudrait qu’il soit issu du groupe ou de la coalition qui est majoritaire au sein de l’Assemblée nationale. En quelque sorte, il faudrait parler d’une cohabitation. Donc, un régime bicéphale avec des pouvoirs reconnus au Premier ministre, et qui peut, dans ce cas-là, avoir une marche de manœuvre. Comme cela, il sera non seulement responsable devant le président de la République, mais aussi devant les représentants du peuple de Guinée ».

En parcourant les feuilles de l’ouvrage, le lecteur entame un second chapitre qui parle de la réforme des autres institutions, à commencer par la réforme de l’institution chargée d’organiser les élections en Guinée.

A ce niveau, Mamadou Dian Diallo évoque le cas d’une possibilité d’un organe autonome de gestion et de supervision qui aura pour rôle de veiller à la bonne organisation matérielle des élections tout en laissant la possibilité au ministère de tutelle de s’occuper du reste du déroulement du processus électoral. Toujours est-il que cela doit être fait de manière la plus transparente possible

Il évoque également le cas de la prolifération des partis politiques dans ce pays et des pistes de solutions. « On a 185 partis légalement reconnus dans ce pays. Ceux qui évoquent le bipartisme ou le multipartisme, je ne suis pas partisan de ceux-là, mais j’évoque la possibilité de changer le mode de scrutin pour certaines catégories d’élections », a-t-il présenté.

Natif de Baguinet, dans la préfecture de Fria, Mamadou Dian Diallo est passé par Rusal-Friguia avant de rejoindre une société d’Avocats à Paris en tant que juriste fiscaliste.

vous pourriez aussi aimer
commentaires
Loading...