Après Les ruses de Kononi le moineau, Vonè, l’enfant terrible, Le faux marabout, Trouver de l’emploi, Les bréviaires d’amour, le jeune écrivain Bernard Pévé Béavogui vient de finir son sixième ouvrage. Il s’intitule Mariage en pays Loma, édité par les éditions Clairs de lune et compte 135 pages.
Ladite œuvre littéraire se veut un guide qui permet à ceux qui veulent connaître les conditions de déroulement et les modalités du mariage en pays Loma.
« Comme vous le savez, la société est régie par des règles surtout au niveau du mariage qui est une règle à la fois communautaire et sociale. Donc, j’écris ce livre pour aider à connaître comment se fait le mariage en pays Loma », explique l’écrivain Bernard Pévé Béavogui, animateur culturel de formation.
L’ouvrage est compartimenté en sept chapitres traitant notamment des éléments fondamentaux du mariage, des étapes du mariage depuis le « twögui » (la salutation) jusqu’au « vuli » (le mariage proprement dit), en passant par le « mazogui (les fiançailles).
En rédigeant ce livre, l’objectif premier du jeune auteur est de promouvoir la Culture guinéenne, parce qu’enfant qu’animateur culturel, il déclare avoir une obligation de promouvoir celle-ci. « Et la culture Loma est l’une des cultures qui est largement rentrée dans la conscience collective du Guinéen, parce qu’on connaît effectivement les Loma qu’on appelle à tort les Toma. C’est d’ailleurs cette autre appellation qui a fait une floraison dans la littérature écrite. Or, on dit le Lomagoï et non le Tomagoï« , clarifie Bernard Pévé Béavogui.
Parlant de l’origine du mot Toma, l’écrivain nous apprend que lorsque ce peuple était au Mali où les Bambara le désignaient par l’appellation Ton-baalou. « Ton qui veut dire loi et Baalou qui signifie les gens. Littéralement donc, cela signifie les gens qui respectent la loi, qui respectent leurs paroles et qui ont peur des autres. « Ce qui deviendra Toma. Sinon, c’est la communauté Loma », recadre-t-il.
En publiant cet ouvrage, l’autre objectif visé par M. Béavogui est d’aider à comprendre les contours du mariage Loma, dit-il. « Quand vous assistez aux mariages Loma à Conakry, il n’est pas rare de voir des vieux se contredire sur un certain nombre de principes. Alors, il faut écrire un document qui vient harmoniser le mariage en pays Loma, pour que les vieux arrêtent les contradictions et que la jeune génération sache comment se fait exactement le mariage en pays Loma, parce que le mariage Loma quand vous le faites dans les règles de l’art, il y a non seulement la bénédiction, mais aussi il y a la longévité dans le mariage qui est scellé pour le pire et pour le meilleur. Et tous les éléments qui entrent dans le mariage, leur explication démontre nettement que la femme vient dans un foyer pour y rester indéfiniment », enseigne Bernard Pévé Béavogui.
A en croire l’écrivain, il n’y a pas de restrictions en termes de mariage en pays Loma. Autant dire que le mariage mixte y est encouragé. Mais un homme issu d’un autre groupement ethnique qui souhaiterait épouser une Loma, est tenu obligé de respecter les coutumes de sa prétendante, célébrer son mariage selon les coutumes de celle-ci.
A la question de savoir si les vertus reconnues aux Toma depuis le Mali sont toujours de mise, Bernard Pévé Béavogui, sans vouloir se lancer dans l’auto-jugement, dira que dans la conscience collective du Guinéen, il est reconnu que les Toma sont honnêtes, fidèles et sincères. Et que cela proviendrait de l’éducation qu’ils ont reçue.
A titre illustratif, il a cité le premier Premier ministre de la Guinée Louis Lansana Béavogui a été le seul Premier ministre de Sékou Touré pendant 26 ans. « Il n’a jamais été emprisonné ou suspecté de malversation. Il est resté égal à lui-même. Voilà à peu près un prototype de quelqu’un de la communauté Loma qui a pu se hisser à ce niveau de responsabilité. L’honnêteté, la sincérité, l’éducation, la bravoure, l’audace, la ténacité, mais surtout l’amour du prochain sont entre autres vertus qui caractérisent la communauté Loma », a-t-il conclu.