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Linsan-Gendarmerie : une brigade territoriale qui porte chance !

Le rappel de certains faits nous conduit à affirmer que ce poste de gendarmerie a porté chance à ceux qui y ont servi. Notre espoir est qu’il en soit ainsi, pour leurs successeurs d’aujourd’hui et de demain.

Commençons par dire que la BTGN de Linsan est à ce jour, commandée par le chef d’escadron Alexis Poclo Sangaré à qui nous souhaitons, ainsi qu’à son personnel, bonne chance.

Nos arguments pour aborder ce sujet aussi singulier, ne se fondent sur aucune recherche, ni aucune étude d’ordre scientifique ou technique. C’est juste une petite page d’histoire que nous ouvrons. Elle se fonde sur la stricte restitution de faits que nous avons vécus tout au long des décennies passées, au contact étroit avec ce corps d’élite, que nous avons appris à mieux connaître et à aimer.

Les éléments de preuve pour étayer nos propos, nous semblent assez fournis, pour informer et sensibiliser, du mieux possible. Nous espérons qu’au final, il en sera tiré un avantage des plus porteurs qui soient, comme de voir les agents de l’Etat rechigner moins, à l’idée d’aller servir à l’intérieur du pays.

En effet, contrairement à ce qu’on pense ou dit, il n’est nullement prouvé que la chance d’une belle carrière sourit exclusivement aux agents postés à Conakry. Partout où l’on sert sur le territoire national, on doit se dire qu’on est encore en Guinée et qu’on sert son pays. La chance de bien réussir sa carrière peut s’offrir à nous, partout où nous servons. Il suffit qu’on le fasse bien et qu’on soit performant, correct et persévérant. Cette certitude s’applique à tous les corps de métiers.

Simple coïncidence ou pas, l’exemple des gendarmes que nous allons évoquer ici, nous semble assez illustratif pour corroborer cette affirmation.

Nous en avons retenu huit, parmi lesquels trois sont arrivés, en qualité de commandant de la BTGN (brigade territoriale de gendarmerie nationale).

Ils étaient alors sous-officiers supérieurs ou officiers subalternes. Il s’agit de Abdourahmane Kaba ; Demba Condé et Mohamed Lamine Fofana dit Fôté.

Le premier, aujourd’hui disparu, a fini sa carrière au grade de Général. Il a été Chef d’État Major de la Gendarmerie Nationale, puis Ambassadeur de notre pays en Guinée-Bissau.

Quant au second, qui était lieutenant à son arrivée à Linsan, il a fini sa carrière au grade de Colonel et a également assumé les charges de Commandant de la Gendarmerie Régionale de Kankan, avant de faire valoir ses droits à la retraite. Il vient de décéder, le 1er de ce mois, à Kankan.

Le troisième est arrivé au grade de capitaine. Auparavant, il avait été détaché pour le compte du ministère de l’administration du territoire qui en a fait, un commandant d’arrondissement (appelé plus tard sous-préfet), de longues années durant, avant de réintégrer son corps d’origine.

Il a fini sa carrière au grade de Colonel, commandant la compagnie sécurité routière de Labé.

Les cinq autres n’ont pas exercé de commandement à la BTGN. Il s’agit respectivement de : Moussa Yaradouno ; Gbamou Albert ; Alfred Akoῑ Bavogui ; Papa Tolo Camara et Kaba Mamoudou.

Ils ont plutôt évolué dans la section constat de leur unité, en tant que chef ou agents.

A noter qu’à cette époque, le service constat était déjà très actif et il fallait une grande expertise pour le tenir. Les dossiers d’accidents étaient assez nombreux et souvent, compliqués à traiter, en raison de l’éloignement du lieu de survenue, de la gravité des cas et des complications qui en découlent.

Il faut dire que Linsan était déjà réputée pour le taux élevé d’accidents graves, qui y étaient enregistrés. Ce triste record tenait, d’une part, du relief tourmenté qui caractérise la zone et d’autre part, des nombreuses infractions commises par les conducteurs qui n’adoptent pas leur vitesse au tracé sinueux et abrupt de la route. Cela s’est longtemps vérifié à Yombokhouré, où les cas mortels étaient nombreux à se produire.

Moussa Yaradouno est le premier que nous citons parmi cet effectif.

Ce brillant officier, aujourd’hui disparu, s’est pleinement investi à la tâche, pour s’élever toujours plus haut et renforcer ses capacités professionnelles. C’est ainsi qu’il a exercé, tour à tour, les fonctions de secrétaire et agent de constat au sein de la brigade.

On peut dire que ses efforts ont été payants. Il a fini sa carrière au grade de Colonel. Il a également été, pendant quatorze ans, si nos souvenirs sont exacts, le Commandant de la Compagnie Sécurité Routière de la gendarmerie nationale, rang équivalent aujourd’hui, à celui du Commandement des Groupements de Gendarmerie Routière.

Gbamou Albert : nous avons trouvé ce sous-lieutenant exerçant les fonctions de chef du service constat. Il était secondé par l’adjudant-chef Alfred Akoῑ Bavogui, dont nous parlerons plus loin. Il faut dire que la fréquence des accidents était telle, qu’elle imposait à cet officier un rythme de travail intense et stressant. Mais, il a tenu le coup et relevé le défi.

L’expérience acquise, ajoutée à la détermination à la tâche, mais aussi à la chance, lui ont valu d’être nommé quelques années plus tard, commandant de la compagnie sécurité routière de Boké, avec pour adjoint son assistant et collègue de Linsan, l’adjudant-chef Alfred, devenu entre-temps, chef d’escadron (commandant).

Aujourd’hui, le colonel Gbamou Albert est conseiller au commandement de la gendarmerie régionale de Kindia.

Alfred Akoi Bavogui : nous avons déjà parlé de lui, plus haut. De Linsan où il a fait ses armes en matière de constat, il est monté au fil des ans, au grade de commandant (chef d’escadron), avant d’être nommé successivement, commandant adjoint de la compagnie sécurité routière de Boké, commandant titulaire de celle de Kankan et adjoint au groupement gendarmerie routière de Labé, suite à la dernière réforme intervenue dans le secteur.

Entre autres atouts que nous lui connaissons, c’est sa parfaite maîtrise de l’outil informatique. Il s’en sert quelquefois, pour dresser des constats d’accident.

Papa Tolo Camara :  muté en qualité d’adjoint à la BTGN de Linsan, ce capitaine a largement contribué à l’essor du service, dans tous les domaines, notamment la PJ. Son dernier poste a été la Compagnie Territoriale de Boffa. Il est alors passé au grade de commandant. Il meurt, des suites de maladie, le 09 février 2019, à Conakry.

Mamoudou Kaba : c’est le prototype de l’officier de constat, dont il a pleinement assumé le rôle à Linsan. De là, il est promu commandant adjoint à la compagnie sécurité routière de Labé puis, chef du service constat au groupement de gendarmerie routière de Mamou, suite à la dernière réforme intervenue.

Parlons donc de Linsan

 Après ce tour d’horizon, parlons plutôt de Linsan qui abrite cette brigade territoriale de gendarmerie que nous disons être porte-bonheur.

C’est une sous-préfecture située à un peu plus de 80 km de Kindia, son chef-lieu. Depuis toujours, sa situation géographique ajoutée à la quiétude ambiante et au dynamisme de ses habitants en ont fait une bourgade paisible, mais surtout très active, dans les domaines du commerce, de l’agriculture et de l’élevage.

En outre, un autre atout la caractérise : elle est, pour des milliers de voyageurs qui vont et viennent entre Conakry et l’intérieur du pays, un point d’arrêt obligé, un relais, sinon une escale très prisée pour déguster des plats du pays, goûter du lait caillé ou s’offrir des fruits et légumes.

Bien entendu que toute cette félicité ne recèle pas que des avantages. D’abord, avec ce plein de circulation et ces nombreux voyageurs qui se concentrent en un même endroit, des deux côtés de la route. Ensuite, ce lieu s’étirant sur quelques centaines de mètres, qui s’avère nettement insuffisant à contenir tout ce capharnaüm de personnes et d’engins stationnés entre deux ponts.

Reconnaissons que cela restreint la chaussée et étouffe la circulation, au point que parfois, on a de la peine à s’en extraire quand l’étau se resserre, à certains moments du jour ou de la nuit. Entre les rails et les deux ponts, tout peut bouchonner dans les deux sens. Et c’est alors, vachement infernal, totalement insupportable !

D’où la grande joie pour tous, d’apprendre que le projet de construction de la route Conakry-Kouroussa a intégré l’ouverture d’une contournante qui libère la localité des embouteillages récurrents qui l’étouffent. Ces travaux, il faut le dire, sont déjà très avancés. Ils ont nécessité la construction d’un pont plus grand que celui, bien connu, qu’on appelle aussi Linsan et qui borde l’agglomération à la sortie, vers Mamou.

D’où vient cet attrait pour cette localité ?

On peut dire que l’attrait pour Linsan ne date pas d’aujourd’hui. Il remonte à l’époque coloniale, quand on y a créé une gare ferroviaire du même nom, célèbre autrefois, sur le Conakry-Niger et de nombreuses plantations, surtout de bananes.

Ensuite, à l’indépendance, de vastes domaines de la localité ont été exploités par l’armée, dans le cadre de la production agricole.

Dans le même chapitre, on peut citer aussi l’intervention des FAPA (fermes agro-pastorales d’arrondissement) sur le terrain. On a aussi évoqué le cas d’une entreprise qui s’était investie dans la localité pour la production florale. Une activité qui a bien prospéré à l’époque. L’entreprise ayant réussi à exporter ses fleurs, nous dit-on.

Bien plus tard, Linsan a aussi servi, un tant soit peu, de relais ou de base-vie pour la construction du barrage hydroélectrique de Garafiri.

Tout cela a fait que la localité s’est développée progressivement, au fil des années.  Avec le dynamisme de ses habitants et l’appui de ses ressortissants, la cité a continué de grandir et de s’étendre…

Jusqu’au moment où tous les indices enfin réunis ont permis d’ériger l’agglomération en sous-préfecture. À la grande satisfaction de tous.

 Elle a encore polarisé l’attention pendant la rénovation du pont du même nom sur le Konkouré, il y a quelques années. Et le même enthousiasme continue encore, avec la construction très avancée du nouvel ouvrage de franchissement dont nous avons déjà parlé.

Pour ce dernier cas, il y a lieu d’espérer qu’il désengorge et désenclave la localité, lui ouvrant ainsi toutes grandes les portes d’un développement global, profitable à tout le pays.

Et c’est là, tout le mal que nous souhaitons à cette belle localité qui abrite cette brigade porte-bonheur.

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