Le Horoya AC joue ce 22 septembre 2018 son quart de finale retour en Ligue des Champions Africaine contre Al Ahly du Caire en Égypte. Il y a quelques années, rares sont ceux qui croyaient que le club guinéen allait rivaliser avec le top africain dans cette prestigieuse compétition africaine. Aujourd’hui, le Horaya AC est en train d’intégrer le gratin des clubs africains. Une sacrée performance qui arrive au moment où la Confédération Africaine de Football fait de la Ligue des Champions, l’une de ses compétitions phares avec une nouvelle formule et des primes revues considérablement à la hausse.
Il faut dire que dans les compétitions africaines inter-clubs, la Guinée n’avait plus fait parler d’elle depuis bien longtemps. Qu’il s’agisse de la Ligue des Champions ou de la Coupe de la Confédération, ses représentants ne faisaient plus poids, ni peur à ses adversaires sur les pelouses africaines. Le fossé s’était considérablement creusé au point de devenir béant entre les clubs guinéens et ceux des différentes régions de l’Afrique notamment ceux du nord, du centre et du sud. Le football étant devenu une affaire de gros sous et de projet.
Passionné par le football au point de verser parfois des larmes quand son club gagne, Antonio Souaré prend la tête du Horoya AC de Conakry en mars 2012 et décide d’investir pour refaire le retard des clubs guinéens dans les compétitions inter-clubs africaines. Pour y parvenir, il commence par structurer le club avant de signer les meilleurs joueurs africains de la sous-région, des joueurs qui sont mis dans les meilleures conditions possibles pour prester avec des gros salaires. Des salaires qui font péter le câble à certains. Des salaires qui sont impopulaires dans le milieu du football guinéen. Certains allant jusqu’à qualifier le président du Horoya de «fou». Sept saisons plus tard, le club de Matam est parmi les huit meilleurs africains, invaincu à domicile cette saison. C’est le début du retour sur investissement.
Il y a une semaine à Conakry, le Horoya a démontré face à Al Ahly en quart de finale aller de la Ligue des Champions qu’il a grandi et qu’il a franchi un cap. Et c’est face à cette même équipe d’Al Ahly qui est à ce jour le club africain le plus titré que le Horoya AC pourrait écrire l’une des plus belles pages de son histoire même si l’objectif ultime de sa direction reste la finale et le trophée. Mais avant tout, il faut éliminer les Égyptiens d’abord. Lors du match aller au stade du 28 septembre, le club de Matam aurait pu faire meilleur résultat avec un peu de chance et de réalisme. Par contre, le score nul et vierge pourrait être à son avantage s’il parvient à marquer ce but à l’extérieur.
À la veille de ce match crucial au stade Alsalam du Caire qu’Al Ahly retrouve pour avoir joué tous ses matches de poule à Alexandrie, le Horoya AC est face à son destin et garde toutes ses chances de qualification pour la demi-finale. Cependant, rien ne sera facile étant donné que la pression du public et de l’adversaire sera énorme, il faudra la supporter avec beaucoup d’expérience, de philosophie et de sérénité. Mentalement et physiquement, il faudra être au top. Par dessus tout, il est fondamental de jouer sans préjugés sur les arbitres, ni appréhension, ni angoisse encore moins de crainte. Tout est encore possible pendant les 90 minutes. Horoya AC, à vous la victoire !