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Liberté d’expression : deux organisations internationales demandent la libération d’Amadou Diouldé

Ce jeudi 8 avril marque le 41ème jour de détention du journaliste et historien Amadou Diouldé Diallo. Inculpé pour « offense au Chef de l’État et diffamation « , Amadou Diouldé Diallo a été placé sous mandat de dépôt en violation de la loi sur la liberté de la presse qui stipule en son article 105 que  » par l’un des moyens énoncés à l’article 98, ceux qui offensent le Président de la République et, en cas de vacance,  la personne qui détient toute ou partie de ses prérogatives, sont punis d’une amende de 1 000 000 GNF à 5 000 000 GNF. »

Dans un communiqué conjoint publié ce 8 avril 2021, l’Association internationale de la presse sportive (AIPS) et l’ONG Reporters sans frontières (RSF) demandent : « la libération immédiate » du journaliste Amadou Djouldé Diallo« .

Ces deux organisations internationales « réclament simplement le respect de la loi qui a mis fin aux peines privatives de liberté pour les délits de presse en Guinée. »

Amadou Djouldé Diallo a été arrêté le 27 février dernier à Conakry. Il venait d’intervenir dans une émission journalistique diffusée sur une radio privée guinéenne au cours de laquelle il avait violemment critiqué l’action du Chef de l’Etat, Alpha Condé, récemment réélu président de la république de Guinée pour un troisième mandat. Inculpé le 1er mars pour « offense au Chef de l’Etat et diffamation », il a été placé sous mandat de dépôt. Son état de santé défaillant a nécessité son transfert de la maison centrale à l’hôpital Ignace Deen de Conakry.

L’AIPS et RSF rappellent aussi que le journaliste Ibrahima Sadio Bah avait été condamné récemment alors que le procureur avait demandé sa relaxe : « Quelques jours avant l’arrestation d’Amadou Diouldé Diallo, un autre journaliste de sport Ibrahima Sadio Bah a été condamné à six mois de prison ferme et à payer une amende de 500 000 francs guinéens (environ 40 euros) pour  ‘’diffamation, injures publiques et dénonciation calomnieuse’’ à l’encontre du président de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT), Mamadou Antonio Souaré. Il a été condamné, le 4 février, pour un article sur le site guinee7.com relatant des accusations de corruption d’un candidat malheureux contre le vainqueur de l’élection à la présidence de la FEGUIFOOT. Le procureur avait pourtant requis la relaxe du prévenu pour délit non constitué. »

Le Secrétaire général de RSF, Christophe Deloire déplorele fait que « les détentions de journalistes, alors même que la loi ne le permet pas, restent trop fréquentes en Guinée. Celles-ci revêtent également un caractère inédit par leur durée. Nous demandons la libération sans condition de ces journalistes dans le respect des textes applicables. »

Quant à Gianni Merlo, president de l’AIPS, il s’est dit choqué de l’arrestation du doyen Diouldé : “Nous sommes choqués dès lors qu’un de nos membres -c’est le cas des deux journalistes guinéens incriminés- est détenu pour des propos tenus dans l’exercice de sa profession même si, en ce qui concerne M.Diallo, ce ne fut pas dans le cadre d’un reportage de sport. Nous demandons également la libération sans conditions de nos collègues dans le respect des textes applicables”.

Ces organisations rappellent qu’Amadou Djouldé Diallo est le président de l’association guinéenne de la presse sportive et le vice-président de la section Afrique de l’AIPS qui regroupe 166 associations nationales de journalistes de sport des cinq continents.

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