Depuis quelques semaines, l’on assiste au déguerpissement des encombrants physiques le long de certaines artères de Conakry. Une opération qui n’est pas en passe de s’estomper. En ce sens que les porteurs du projet entendent le mener jusqu’au bout.
C’est du moins l’assurance donnée par le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation et son homologue de la Ville et de l’Aménagement du territoire. C’était à la faveur d’un point de presse tenu au siège du gouvernorat ce lundi 22 février 2021.
Le Général Bouréma Condé a tout d’abord axé son intervention sur la mobilisation communautaire pour soutenir l’opération de déguerpissement. « Nous nous réjouissons déjà de l’élan pris en la matière par la population de Conakry. Il n’y a pas de doute. Il faut que l’on se rassure que cette mission, comme certains esprits malveillants la taxent de feu de paille, il n’y a pas de doute, il faut que l’on se mette à l’évidence que feu de paille, il n’y en aura pas dans cette opération. Ce sera un feu de bois qui va brûler lentement. Il faut que l’on se rassure », a déclaré le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
En la matière, le gouvernement n’entend pas badiner. « (…) Non seulement nous cassons, mais nous pénalisons. Casser déjà, c’est lourd, mais se voir sous le coup d’une pénalisation, ça amène à se poser la question », a-t-il fait noter, tout en précisant que lorsque le citoyen jouit de la normalité de sa propriété domaniale, entre autres sa carte de cession et son titre foncier, il n’a pas de problème.
Poursuivant, le Général Bouréma Condé dira qu’un chef de quartier qui se déroge de cette opération, est en opposition totale avec l’ensemble des collectivités, mais aussi avec la décentralisation.
« Aujourd’hui, c’est Conakry. Mais ce travail sera à l’échelon national. Partout où le respect des normes en matière d’urbanisation n’y est pas, l’Etat doit intervenir avec la force qui sied, la méthode qui sied et l’intransigeance qui sied », a-t-il indiqué.
Au sujet de ceux qui pensent qu’il suffit de mettre à l’abri, quelque part, ses armoires et tables et revenir deux ou trois jours pour dire que c’est un feu de paille, le ministre a tenté de rassurer en ces termes :
« Nous venons de recruter des centaines de jeunes de garde communale : c’est la police de proximité. Je demande Monsieur le gouverneur, à Messieurs les maires et à Madame le maire de mettre ces jeunes brigadiers de la garde communale au travail. Bref, chaque centimètre carré de dégagé doit avoir un garde communal comme un piquet pour surveiller. Et c’est là que vont tomber les sanctions. Parce que quiconque tente de revenir où le déguerpissement a été fait s’expose à la loi dans toute sa rigueur », a prévenu le Général Condé.
Pour sa part, le ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire, après s’être exprimé sur l’occupation « anarchique » des domaines réservés de l’Etat, mais aussi d’autres domaines que sont les trottoirs et les emprises, a dit que les conséquences se passent de commentaires, notamment à travers les accidents qui ont endeuillent en longueur de journée les familles guinéennes, sans compter d’autres dégâts causés sur les citoyens dont des cas de handicap à vie.
Conakry se veut être une ville moderne. Pour Dr Ibrahima Kourouma donc, l’embellissement auquel nous aspirons passe par la non-occupation des domaines réservés et des emprises.
« Je voudrais rassurer tous ici, que cette mission, cette instruction du président de la République qui a été confiée au ministère de la Ville et au ministère de l’Administration du territoire à travers le gouvernorat et les communes, nous allons, avec les populations faire le maximum pour que cela soit. Aujourd’hui, en plus de nos machines, partout où il y a eu les croix, ce sont les populations elles-mêmes qui cassent. Ce sont les populations elles-mêmes qui sont engagées à libérer les emprises, parce qu’elles savent que l’action entreprise par le gouvernement va dans l’intérêt de la ville », s’est-il félicité. Avant de déclarer faire libérer les emprises sans considération d’ordre politique, ethnique ou confessionnel.