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Libération des détenus politiques en Guinée : grâce présidentielle à géométrie variable

La célérité avec laquelle le président de la République gracie les détenus politiques, trahit l’embarras du régime de Conakry, qui entend par ce manège, se débarrasser de la patate chaude. C’est ainsi qu’en moins d’une semaine, quatre détenus, condamnés au terme de procès retentissants ont bénéficié de la grâce présidentielle.

Certes, le droit de grâce relève d’une prérogative personnelle du chef de l’État, mais l’exercice de celui-ci doit être encadré par la loi. Si la grâce annule la peine, elle laisse cependant inchangée la condamnation.

Des juristes pointent du doigt  la magnanimité du chef de l’État, qui gracie à tour de bras les condamnés politiques. Arguant que la démarche serait plutôt biaisée. C’est surtout la célérité avec laquelle le président répond aux suppliques ondoyantes des condamnés, qui poserait problème. Du « tac au tac ».

Ce mercredi Souleymane Condé et Youssouf Dioubaté, ont pu retrouver leurs proches, après plusieurs mois passés derrière le barreau. Cette libération est la résultante d’une grâce présidentielle consentie dans la soirée du mardi. Alors que les deux militants  prodémocratie  venaient juste d’adresser une demande de grâce au président. Leurs vœux ont été donc exaucés.

Ils rejoignent ainsi les rangs de leurs prédécesseurs que sont « Madick100 frontière » et Boubacar alias « la Grenade ». Ces deux impétrants avaient été élargis, on se souvient vendredi dernier. Eux aussi étaient allés à Canossa. Car c’est la voie à suivre, pour bénéficier de la clémence du chef de l’État. Oumar Sylla alias « Foniké Mengué », membre du FNDC, qui n’a pas daigné implorer le pardon présidentiel, continue, lui, de purger sa peine. De quoi susciter des réserves chez maints observateurs, pour qui cette grâce présidentielle serait à géométrie variable.

Même si par cette démarche, l’exécutif  fait coup double. En  se débarrassant non seulement  de la patate chaude que constitue ce dossier des détenus politiques, qui lui vaut des critiques très acerbes, à l’international, mais aussi en coupant les ailes aux opposants. Une opposition qui, à cette allure,  devra boire le calice jusqu’à la lie, pour s’être opposée au fameux projet de troisième mandat.

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