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Les vérités de Charles Wright à Aly Touré : « il faut un traitement équitable des dossiers… »

Le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright a présidé ce mardi 17 janvier l’installation des nouveaux magistrats nommés à la Cour de répression des infractions économiques et financières. A cette occasion, le Garde des sceaux n’a pas mâché ses mots en s’adressant au procureur spécial Aly Touré à qui il fait pourtant confiance.

« Monsieur le procureur spécial, combien de fois, j’ai été saisi pour me dire de vous suspendre. M. Aly Touré, quand vous faillirez au regard de la loi, je ne vous tolérerai pas. Mais tant que vous continuez, vous avez tout mon soutien. Monsieur le procureur spécial, la CRIEF n’est pas faite pour une catégorie sociale. Il faut un traitement équitable des dossiers de toutes les personnes qui comparaissent par devant cette juridiction. C’est cela la bonne administration de la justice.

Mais ici, on voit certains dossiers qui montent aux escaliers et d’autres passent par l’ascenseur. C’est du deux poids, deux mesures. Un comptable poursuivi, l’ordonnateur principal est où ? Où se trouve la cohérence. Des dossiers introduits le même jour, d’autres sortent. Où sont passés les autres dossiers ? », a exprimé le ministre de la Justice à l’endroit du procureur spécial.

Et de poursuivre : « Monsieur Aly, ne faites pas la différence entre ce que le régime d’Alpha Condé a fait et ce que le CNRD est en train de faire. Qui qu’il soit aujourd’hui en fonction, il faut que le peuple sache que vous travaillez dans la neutralité. Qu’on ne donne pas le sentiment que c’est seulement les gens du régime d’Alpha Condé qui doivent être poursuivis. Non ! Je parle de tous les délinquants financiers, qui qu’ils soient. Même nous les magistrats, j’ai dit qui qu’ils soient. C’est pourquoi je vais vous instruire dans les jours à venir, tous les DAAF des départements ministériels auxquels les mesures conservatoires ont été prises de demander de déposer […] On ne peut pas corriger l’opinion en faisant ombrage à la loi parce que c’est nous. Cela ramènerait à trahir ce que le peuple attend de nous. Beaucoup étaient poursuivis pour les infractions économiques et financières. Comment ils sont sortis de ce pays pour se retrouver aujourd’hui à l’étranger ? Ça devient très compliqué pour aboutir ».

Ainsi, pour éviter de telles velléités à l’avenir, Charles Wright invite le procureur spécial a respecter scrupuleusement les textes de loi et à traiter équitablement, sans complaisance, les dossiers.

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