Les grandes villes du monde sont toutes confrontées au problème de congestion et de traffic routier. Ceci est dû à l’addiction à l’automobile et l’augmentation des populations urbaines partout sur la planète. Les embouteillages légendaires de Los Angeles à Kinshassa et de Conakry à Bangkok en passant par Paris ou Londres, couplés avec un manque d’infrastructures routières et de discipline dans certains pays font que les autorités municipales requièrent des moyens inédits pour faire face au problème de la congestion automobile urbaine.
Depuis aujourd’hui dimanche 5 janvier, la ville de New York aux Etats-Unis, exige un péage pour rentrer sur l’île de Manhattan aux heures de pointes. Les conducteurs de la plupart des voitures qui entrent dans la zone de congestion désignée, qui s’étend au sud de la 60e rue jusqu’à Battery, devront payer un droit d’entrée. Cette zone comprend certains des quartiers et destinations touristiques les plus célèbres de la ville, notamment le quartier des théâtres, Times Square, Chelsea et SoHo. Les voitures devront payer 9 dollars (78.000 GNF) par jour pour entrer dans la zone de congestion aux heures de pointe et 2,25 $ aux autres heures. Les motocyclistes devront payer 4,50 $ aux heures de pointe et 1,05 $ en dehors des heures de pointe. Un autre prix pour les camions et autobus est entré en vigueur.
La ville de New York a vu un influx de migrants guinéens qui se chiffrent dans les milliers et dont l’une des activité les plus populaire est la livraison via les plateformes Uber, Door Dash ou comme taximètre avec Yellow Cab, Limousine ou Black Cab. Cette nouvelle taxes qui ne dit pas son nom les affectera particulièrement.
Guinéenews a enquêté auprès de ces New Yorkais Guinéens. Sans surprise, les réactions sont majoritairement négatives. Selon les chauffeurs guinéens de taxi « yellow cab » et Uber la décision est « catastrophique » pour l’industrie à New York.
Interrogé par Guinéenews, un chauffeur « Yellow Cab » guinéen de New York – qui travaille depuis plus de 25 ans – explique: «Ca va nous affecter énormément. Nous avions déjà grêvé cette décision il y a plus d’une année. Ça a commencé au temps de (l’ancien maire) Bloomberg, qui a été le premier à en parler. Il (Bloomberg) voulait les installer sur les ponts – notamment le Brooklyn Bridge – et quand les gens ont manifesté, il a reculé. Et nous (les chauffeurs) ne pourront pas ajuster nos prix car ils sont réglementés par la ville. Ce n’est pas comme en Afrique ou on peut fixer comme on veut les prix. Nous les taximètres on n’a pas eu de hausse du tarif pendant 15 ans. La dernière fut il y a environ 4 ans et vous pensez qu’ils vont hausser les prix aujourd’hui? Non! Maintenant on doit payer quotidiennement pour rentrer à Manhattan et on va nous charger. D’ailleurs ce n’est même pas bon pour le business car maintenant les livreurs vont réduire leur livraison aux magasins et autres entrerprises. Au lieu de le faire quotidiennement, ils le feront sporadiaquement et exigeront aux clients de stocker les marchandises. Sans compter les restrictions sur les boulevards et avenues de Manhattan.»
Manhattan, le centre des affaires est l’un des 5 borough (arrondissements) de la ville de New York. L’Ile de Manhattan est reliée aux autres borough – Queen’s, Bronx, Staten Island et l’état voisin de New Jersey par une série de ponts et de tunnels. Certains sont payants d’autres non.
Cette nouvelle taxe à la congestion n’est pas nouvelle. La ville – état de Singapoure a été le premier pays à introduire la tarification de la congestion sur ses routes urbaines en 1975, et elle a été « améliorée » en 1998. Depuis lors, des villes comme Londres (Grande Bretagne), Stockholm et Göteborg (Suède), Milan (Italie) et maintenant le quartier central des affaires de Manhattan à New York ont suivi la tendance.
Est ce que ce schémas est appliquable à Conakry avec ses embouteillages?
Guinéenews a interrogé Doyen Diawo Diallo, spécialiste des questions routières qui a répondu à nos questions sur la possibilité d’instaurer un péage pour rentrer à Kaloum. Sa réponse est sans équivoque: « Non! » Et d’expliquer: « Parceque maintenant même un contrôle pesage simple n’arrive pas être implémenté. Il a été tenté, mais n’arrive pas être appliqué. Il y a le pont qui a été construit à Tanéné où on veut instituer un péage, mais pour le moment on n’a pas vu un début d’application (…) On peut bien sûr envisager de faire un péage pour rentrer à Kaloum pendant les heures de pointes pour un effet « disuasif » parcequ’il y a beaucoup de citoyens qui viennent en ville pour des courses inutiles. Un péage peut les dissuader car ils seront obligés de débourser quelque chose. «