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Les piétons dans la circulation : nous en avons de « civilisés » qui n’ont pas peur des véhicule 

Chez nous, certains piétons sur la route sont d’une désinvolture ahurissante.  C’est comme s’ils ne savent pas ce qu’ils font. La prise de risques qu’ils se permettent est énorme. Leurs mauvais comportements sur la route sont quasi viscéraux. Ils ont même tendance à passer dans les pratiques sociales, tel un patrimoine culturel qu’on cherche à propager. Comme pour le confirmer, on entend dire dans la capitale : « kha wotoo yaa munaa, sofer tan yaa naa. » Autrement dit en français : « quand le véhicule n’a pas d’yeux, le chauffeur lui, il en a. » Sous-entendu, ne vous souciez guère du véhicule, le chauffeur est aux commandes. Un message dénué d’ambiguïté qui est très suggestif. Il a le mérite d’être clair et l’on comprend dès lors son caractère incitatif et contributeur à la vulgarisation du comportement dont nous faisons cas ici.

On peut y ajouter le fait que certaines personnes déclarent fièrement être de la catégorie des ‘’civilisés’’. Ce qui pour eux signifie qu’ils n’ont pas peur du véhicule. Ainsi, dès lors qu’ils vous voient presser le pas ou courir à la vue d’un quelconque engin roulant, ils vous taxent de  »kharéman », voulant dire villageois. Un terme qu’ils jugent, plutôt moqueur, sinon réducteur.

Pour eux, il n’y a pas à prendre beaucoup de précautions à éviter un véhicule. C’est comme si on vous suggère de rester impassible devant lui, d’éviter de hâter le pas ou pire, de courir. Pourtant, c’est l’une des causes des accidents qui arrivent souvent à ces ‘’civilisés’’. Loin de nous, l’idée d’en rire ou de s’en moquer. Nous les plaignons plutôt.

On les voit, pendant qu’ils sont au milieu de la chaussée, en pleine circulation, qui ‘’rentrent’’ le ventre ou les fesses, selon que les véhicules les dépassent par l’avant ou par l’arrière. A ce moment ils sont figés, comme en hypnose. Ils restent immobiles, stoïques. Ils ont l’air impassible, de celui qui domine bien la situation et n’est guère impressionné par le flot de véhicules qui passent en pétaradant et klaxonnant à tout-va.

Mais, se demande-t-on, qu’est-ce qu’iIs gagnent à jouer à ce jeu stupide et suicidaire ? Eux seuls, les soi-disant civilisés peuvent y répondre.

En attendant, nous pensons qu’il vaut mieux être un ‘’kharéman’’ et rester en vie que d’être un ‘’civilisé’’ qui va au suicide gratuit.

Il est amplement prouvé que l’homme n’a strictement rien à gagner dans un combat contre un véhicule automobile. Un engin roulant, fait d’acier, d’un poids qui dépasse largement la tonne qui heurte un homme de quelques 70 kg de chair et d’os, le résultat est facile à imaginer. Ne soyons pas naïfs à ce point.  Ayons peur du véhicule et évitons toute familiarité excessive et toute idée de confrontation avec lui. Ce n’est qu’une machine conduite par un homme qui peut en perdre le contrôle à tout instant et en tout lieu, dans la circulation.

Pour tout dire, prenons l’exemple de ceux qui l’ont fabriqué. Quand on va chez eux, on se rend compte que malgré tous les profits, toutes les commodités qu’ils en tirent, ils s’en méfient quand même. Comparaison n’est pas raison, dit-on. Mais, dans ce cas précis et pour notre bien, essayons de faire comme eux.

 

 

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