Les pèlerins guinéens sont confrontés à une triste réalité à La Mecque cette année. Avec déjà le décès de deux pèlerins des suites de maladies. Les deux pèlerins étaient partis effectuer le Hajj par le biais d’une agence de voyage privée de la place. Leur décès soulève des questions sur les difficultés rencontrées par les pèlerins guinéens en matière d’accès aux médicaments essentiels lors de ce voyage sacré.
La Guinée, comme de nombreux autres pays, fait face à des défis considérables en termes de disponibilité et d’accès aux médicaments essentiels. Malheureusement, ces difficultés semblent également se manifester lors du pèlerinage à La Mecque, où les pèlerins guinéens sont confrontés à des obstacles pour transporter leurs médicaments personnels à bord des avions.
Selon les règles établies par les autorités saoudiennes, les pèlerins ne sont pas autorisés à embarquer avec des médicaments, ce qui contraint de nombreux Guinéens à abandonner leurs traitements médicaux vitaux pendant toute la durée de leur séjour à La Mecque. Bien que le ministère de la Santé devrait normalement fournir les médicaments nécessaires aux pèlerins une fois arrivés sur les lieux saints de l’islam. Ce qui n’est malheureusement pas le cas cette année. Du moins pour le moment. Privant ainsi de nombreux pèlerins d’accès aux produits médicaux dont ils avaient besoin.
Face à cette situation désespérée, certains Guinéens prennent l’initiative de se rendre eux-mêmes dans des structures sanitaires saoudiennes. Espérant y recevoir les soins nécessaires. Cependant, cela n’est pas une option viable voire accessible à tous. Car, certains parmi eux ne disposent pas des ressources financières suffisantes pour s’offrir sur place des consultations sanitaires de qualité ou s’acheter les médicaments dont ils ont besoin.
Interpelé sur la question par Guinéenews, le Conseiller Principal du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Kanté n’a pas manqué d’exprimer sa surprise. Puis de déclarer ceci : « … c’était ma première fois d’en entendre parler. Ce reste évident, c’est que le gouvernement saoudien n’accepte pas que des médicaments soient introduits par des tiers. Il est possible de transporter des médicaments pour sa consommation personnelle, à condition de présenter une ordonnance médicale. Cependant, l’envoi de colis de médicaments est strictement interdit et ces derniers sont retirés à l’aéroport, à moins qu’ils ne fassent partie des médicaments préalablement approuvés par le ministère. Mais si tu envoies un carton de médicaments, ils vont le retirer à l’aéroport, sauf s’ils font partie des colis approuvés par le ministère comme étant des médicaments pris en charge. Cela constitue une règle clairement établie par les autorités [saoudiennes] ».
Le Dr Kanté a souligné que jusqu’à présent, aucun cas de décès lié à un manque de médicaments n’a été porté à sa connaissance. Néanmoins, il a promis de se renseigner davantage sur la situation pour comprendre ce qui s’est réellement passé. Il a ensuite indiqué que lors du dernier conseil de cabinet, aucune information préoccupante n’avait été remontée concernant la mission médicale présente sur place. Les pèlerins ne devraient pas être confrontés à de telles difficultés lorsqu’ils accomplissent leur pèlerinage, un acte religieux d’une grande importance pour les musulmans du monde entier. Le pèlerinage est un moment de dévotion et de spiritualité qui ne devrait pas être assombri par des problèmes de santé évitables.
Par ailleurs, d’autres sources qui se veulent formelles là-dessus, affirment à Guineenews que le stock de produits pharmaceutiques destinés aux soins des pèlerins guinéens à La Mecque, serait toujours en souffrance sur place, précisément à l’aéroport de Conakry.