Les usagers les plus vulnérables dans la circulation sont les piétons, suivis des deux roues (cyclistes et motocyclistes). Il faut garantir à cette frange importante d’utilisateurs du réseau routier, une parfaite mobilité en même temps qu’une sécurité optimale. L’aménagement des passages piétons sur terre ferme ou en sous-sol, la construction des pistes et bandes cyclables sont de ce lot de mesures qui leur sont dédiées, en zone urbaine. Toute politique d’urbanisation qui se veut aboutie et pérenne, doit en tenir compte. C’est dans ce cadre qu’il faut placer la construction des passerelles que l’on voit en maints endroits dans la capitale. Un signe de départ qui traduit la volonté des autorités de s’inscrire dans cette dynamique d’assurer progressivement aux citoyens, la mobilité tant espérée, en milieu urbain.
Mais, que dire de l’accueil réservé à ce premier lot d’infrastructures, par les populations bénéficiaires ? Difficile à admettre de prime abord, mais ça a été comme une indifférence. Force est de reconnaître qu’elles ne les ont pas accueillies avec l’empressement espéré. Dommage, qu’il en soit ainsi !
On s’attendait plutôt à les voir s’en réjouir, en raison même de la sécurité et du gain de temps qu’elles en tirent. En effet, la passerelle leur évite de traverser directement la route avec tous les dangers qui vont avec.
Au lieu de cela, les gens ont vu plutôt en l’infrastructure, le bâti aménagé au plan physique du terme et non son contenu réel qui leur garantit pourtant une mobilité sécurisée.
Les arguments avancés pour motiver leur refus de l’emprunter sont légion : « c’est trop haut pour moi, j’ai peur, » ; « Quand je grimpe là-haut, j’ai le vertige » ; « C’est trop loin de mon chemin, je préfère traverser par ici, tout droit » ; « Il y a trop d’escaliers à grimper, je ne peux pas » ; « Il y a des voleurs regroupés en haut, je risque d’être attaqué à mon retour du marché »
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Le projet de construction de passerelles n’est pas clos. Il est même étayé à présent, par celui d’échangeurs. En rappel, les deux dernières passerelles à être construites dans la capitale sont celles de Koloma et Dabondy. Depuis leur inauguration, aucun de ces deux ouvrages n’a encore fait son plein de piétons. Tout comme à Mafanco et à Coléah.
Pendant ce temps, la passerelle située sur l’autoroute, au carrefour de la Mosquée Fayçal, est amplement sollicitée par les motocyclistes qui en font grand usage, à longueur de journée.
L’inconvénient qui découle du non usage d’une passerelle se traduit par les ralentissements et les embouteillages fréquents qui se produisent alentour. Les automobilistes et motocyclistes sont obligés de laisser passer les piétons qui traversent la chaussée à cet endroit, alors qu’au même moment la passerelle qui leur est destinée est vide.
Cela se vérifie aisément au marché Koloma. A ce niveau, malgré que des blocs de béton ont été placés sur le terre-plein central pour barrer la route aux piétons, ces derniers s’entêtent toujours à trouver des issues par lesquelles, ils accèdent à la route. Et les embouteillages continuent de se produire, tout le temps que le marché reste ouvert. Se répercutant même, certaines fois, jusqu’aux ronds-points de Bambéto et de Cosa.
Une telle situation est un paradoxe qui n’a pas lieu d’être. A partir du moment où la passerelle assure les deux fonctions essentielles que sont : la sécurité des usagers et la fluidité de la circulation, c’est son usage qui doit être privilégié. Tout le monde doit l’utiliser, comme à Gbessia-marché.
Police routière, administration du marché, élus locaux doivent être mis à contribution pour que cela soit une réalité.