Comme annoncé dans l’un de nos précédents articles, le mouvement syndical, le patronat et le gouvernement n’ont pas réussi à trouver un consensus concernant l’augmentation des salaires des fonctionnaires guinéens à hauteur de 90%. La dernière négociation remonte au vendredi 27 octobre 2023. Depuis, les négociations sont au point mort et aucune partie ne semble prête à céder.
Face à cette impasse, le mouvement syndical dénonce la « mauvaise foi » du gouvernement dans la résolution de cette crise. En outre, il appelle à une assemblée générale le 7 novembre pour discuter de la marche à suivre. Le déclenchement d’une grève générale des travailleurs guinéens n’est pas exclu, a indiqué hier le secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG).
Cet épouvantail de grève agité par le mouvement syndical ne laisse pas indifférent la classe politique. Au Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimouno estime que cette crise va au-delà des travailleurs et qu’elle pourrait impacter les stagiaires dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
« Nous suivons avec le plus grand intérêt les négociations actuelles entre le gouvernement et le mouvement syndical. C’est extrêmement important, de notre point de vue, que ces négociations aboutissent à la satisfaction des deux parties. En ce qui nous concerne particulièrement, on parle globalement d’une négociation du mouvement syndical pour l’augmentation des salaires. Il y a cette dimension. Mais une autre dimension de ces négociations collectives concerne des dizaines de milliers de personnes qui sont actuellement au service de l’État dans le domaine de l’éducation notamment. En ce qui concerne le domaine de la santé, il y a le dossier de ceux qu’on appelle les stagiaires. Ils sont très nombreux dans le système de santé. Vous pouvez trouver un grand nombre de stagiaires dans les postes de santé et les centres de santé. Il y a des centres de santé qui sont dirigés par des stagiaires. Il y a également des postes de santé qui sont dirigés par des stagiaires. Or, le stage n’est qu’une petite étape de la formation. Donc, si ceci devient une carrière, c’est incompréhensible, » a dénoncé le président du parti BL.
Pour le Dr Faya, si les autorités de la transition ne prennent pas garde, cette situation pourrait entraîner une crise majeure dans le pays.
« Personnellement, au nom de mon parti, j’invite le gouvernement à travailler, à s’entendre avec le mouvement syndical. Sinon, cela pourrait effectivement entraîner une crise majeure dans le pays. Parce que, s’il y a aujourd’hui un mouvement de grève, cela pourrait se propager aux contractuels de l’éducation. Ce qui pourrait toucher les stagiaires de la santé. Donc, ce sont deux secteurs névralgiques qui emploient le plus grand nombre de personnes au service du peuple de Guinée. Nous recommandons donc que ces négociations puissent aboutir à la satisfaction du mouvement syndical tout en évitant de créer des troubles dans les finances publiques qui ne soient pas réparables, » a-t-il suggéré.