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Les merveilles de la Guinée : Ces sites touristiques à découvrir absolument, à Lélouma

On ne va jamais se lâcher de le dire. La Guinée est un scandale touristique. Elle est la synthèse des potentialités touristiques du monde. Cependant, ce secteur qui aurait dû rapporter gros à la nation et aux communautés est aujourd’hui laissé pour compte. Sous d’autres cieux, ces dons de dame nature auraient été mis en valeur et auraient servi de base au développement. Mais hélas ! Ces sites sont encore méconnus du grand public et restent inexploités.

A Lélouma, les sites touristiques sont nombreux mais très enclavés. Dans ce grand reportage, Guineenews vous plonge au cœur des merveilles de Lélouma, offertes par dame nature

Les cascades d’eau de Lelou: situées à moins de cinq kilomètres du centre-ville, ces cascades d’eau sur la rivière Lelou d’une part et celle de Goumbouron, d’autre part sont un véritable don de la nature. Ces deux cours d’eau, comme pour honorer une promesse, se sont rencontrées juste après leurs chutes des énormes falaises. Du coup, on retrouve sur l’endroit un trio de cascade d’eau espacé seulement d’une dizaine de mètres l’une de l’autre. La scène que ces cascades offrent aux visiteurs et autres amoureux de la nature est tout simplement extraordinaire. Car observer en un seul lieu, au même moment, dans un même endroit trois grandes chutes d’eau paraît insolite. Le lieu est magnifique et l’endroit est unique. C’est l’un des plus beaux cadeaux de la nature.
 » J’aime venir ici observer ce spectacle que ces cascades nous livrent. C’est très magnifique. Le paysage, l’environnement, tout ça rime ici avec beauté. Lorsque je suis ici, je ne vois même pas le temps passé. Tout ça n’est rien d’autre que l’expression de la puissance divine« , s’étonne Mamadou Benté Camara qui a son champ de riz à seulement quelques mètres des cascades d’eau.
A regarder de très près, on a l’impression que ces cours d’eau se sont donnés exactement rendez-vous ici,  juste après la grande chute à travers les imposantes falaises de plusieurs mètres de hauteur pour ensuite continuer ensemble l’aventure à travers le relief accidenté de Lélouma.

« Connaissant la source de ces cours d’eau, plus on les remonte, plus la distance qui les sépare est grande. Il y a plusieurs kilomètres qui séparent les deux sources. Mais comme je le disais tantôt, connaissant les chaînes de montagnes qui sont entre ces cours d’eau un peu plus haut, ceci n’est que l’expression de la volonté de Dieu. Si non on n’aurait jamais cru que ces deux cours d’eau allaient se rencontrer sur cet endroit « , s’exclame une fois encore notre interlocuteur.

De l’enclavement de ces chutes de Lélou

Situées à l’est du centre-ville de Lélouma à un peu plus d’une heure de marche, ces cascades d’eau sont extrêmement enclavées. Il n’y a que trois possibilités pour y avoir accès à ces merveilles. Soit emprunter un premier sentier, certainement le plus praticable mais parsemé de blocs de pierres. Il est jonché des roches glissantes et des pierres tranchantes. La descente est aussi difficile que la remontée. Il consiste à parcourir le flanc de la montagne sur des pentes raides. Ce sentier aussi offre une vue dégagée et exceptionnelle sur les contre-bas.
Le second sentier est beaucoup plus époustouflant. On le surnomme en langue du terroir  » wellirnguel » qui, littéralement traduit veut dire  » planer » ou encore  » voler « , d’où les hauteurs vertigineuses qu’on est appelé à vaincre à travers ce chemin de tous les risques. Là, on est obligé d’emprunter même une échelle pour avoir accès aux chutes d’eau.

Les troisième et le dernier sentier, quant à lui, est le condensé des deux précédents. Il est de tous les risques. Pour le vaincre, il faut être « alpiniste ». C’est un véritable cauchemar pour ceux-là qui osent l’emprunter. Il s’agit d’affronter la grande muraille sur lesquelles se jettent les cascades.  La petite piste se situe entre deux gigantesques chutes d’eau. Il est communément appelé en langue du terroir  » diooly bono » où encore « thiawrou bono ». C’est à dire le « fossé des hyènes » ou-bien le « chemin des hyènes ».
Mais une fois devant ces chutes d’eau, on oublie vite tous les dangers et les obstacles qu’on a franchis. C’est un endroit exceptionnel qu’il faut absolument découvrir.

La roche « Tounti » ou encore « Tounti malade »

Communément appelé « Tounti Maladhè » en langue du terroir et qui signifie la « roche épargnée », cette grande roche se situe à Ley-Hoolo dans la sous-préfecture de Korbé à environ trois kilomètres de la route Labé-Lélouma.
Là aussi, c’est un autre exceptionnel cadeau de la nature. Il s’agit d’une gigantesque roche aux variantes formes, selon votre angle de vue. Tantôt un parapluie tantôt un gros champignon.

De loin, elle a la forme d’un cercle, de près elle a la forme rectangulaire. C’est une grosse roche de plusieurs tonnes suspendue et soutenue par un petit pied en pierre avec des dimensions très réduites. Le tout soigneusement posé sur une élévation de roche.

« Tounti maladhè est une chose exceptionnelle. Les mots sont faibles pour la décrire. Il faut la voir de vos propres yeux pour comprendre et pouvoir admirer son exception. C’est un endroit de récréation. A l’occasion des grandes fêtes, les jeunes viennent ici se distraire. Et comme vous pouvez le constater, une fois sous la roche, on est à l’abri du soleil et de la pluie. Une soixantaine de personne peut s’y abriter contre la pluie », explique le premier vice-maitre de Korbé Boubacar Siddy Diallo.

Malgré la spécificité de ce lieu touristique, quelques curieux seulement viennent par moment visiter l’endroit. Ce site, une foi aménagée pourrait rapporter beaucoup à la localité.  « Si on s’organise et on investit sur ce secteur, c’est sûr que Lélouma sera une destination touristique sans précédent sur la région. Car les sites ne manquent pas ici. Malheureusement personne n’en parle et c’est vraiment déplorable », regrette Boubacar Siddy Diallo.

Les montagnes de wouloun et de lègue ou les anges gardiens de Lélouma

Flanquées au niveau de la commune urbaine, ces montagnes aux sommets très aplatis sont considérés comme les plus hauts de la localité. Elles donnent une vue très panoramique sur la presque totalité de la préfecture. Comme les précédents sites, elles sont enclavées. «  Que ce soit légué ou woulon, l’accès est très difficile. Il faut avoir des belles jambes pour les escalader. Néanmoins certains curieux viennent de temps en temps pour chasser un peu les idées. Mais aucune affluence. Ce sont des choses auxquelles les gens ne sont pas tellement habitués par ici« , explique un jeune amoureux de la nature ».

Vu de loin, ces montagnes s’imposent sur toutse les autres comme pour y veiller sur la localité. Elles ont toutes deux la forme d’une table et elles sont impressionnantes.
 » Les sites touristiques ne manquent pas du tout à Lélouma. J’ai répertorié une dizaine. Les plus impressionnant à mes yeux. Mais ça ne se compte pas du bout du doigt. Voyez par exemple ces montagnes de woulon et de légué, presque partout à Lélouma, on les aperçoit de par leurs hauteurs. J’ai eu la chance de les escalader mais laisser-moi vous dire qu’à leur sommet, c’est un autre monde. La vue, l’air ou encore le décor qu’on aperçoit depuis là-haut est exceptionnel« , souligne Ibrahima Diallo, ancien responsable d’une association touristique.

Les échelles de Djinkan et de Singandé

Situées sur la même chaîne de montagnes qui ceinturent la commune urbaine, ces échelles de Djinkan et de Singandé servent de passages obligé des populations de Sanama, de Tirikouré ou de Kenté dans les bas-fonds pour rallier le centre de la ville et réciproquement.
Revenant sur les échelles de Djinkan, c’est une œuvre humaine qui daterait d’un peu plus de trois siècles. Pour désenclaver ces localités,  afin d’ éviter les longs détours, un habitant a eu l’idée géniale de créer ces échelles.
«Les échelles datent d’environs 350 ans. Les habitants de la localité d’alors, pour éviter les longs détours pour rallier le bas-fond zone propice à l’élevage et à l’agriculture ont trouvé ce raccourci d’où la construction de ces échelles. Un animal aurait été égorgé en guise de sacrifice », rappelle un doyen de Sanama.

Ces sont des bambous et autres bois solidement attachés par des lianes et superposés les uns sur les autres d’environ une centaine de mètres. Ces bois sont verticalement disposés sur une grande muraille de roches.  C’est ce pont vertical qui sert de nos jours de passage aux populations de Sanama vers Djinkan et vice-versa. Composées de deux pièces séparées par une roche comme pour reprendre le souffle, la seconde pièce est aussi moins hospitalière, elle est la plus longue et la plus difficile. C’est aussi un endroit unique.
Quant aux échelles de Singandé, elles se situent aussi sur le même col de montagnes mais à une vingtaine de kilomètres des premières.

 Là aussi, les accros à l’adrénaline auront leur dose. Plus longues, plus effrayantes et plus exposantes encore que celles de Djinkan, ces échelles aussi sont l’œuvre du génie créateur d’un natif du village de Djinkan. Pour toujours éviter les longs contours pour accéder à cette localité, ce citoyen lança la construction de ces échelles de plusieurs dizaines de mettre de hauteurs et composées de trois pièces verticalement posées sur les roches. Sans mesure de sécurité aucune, la moindre erreur, le moindre faux pas ou glissade est fatal. Mais cette année, ces bambous et autres bois se sont vu être remplacés par des chevrons et reliés par des pointes.

« Je ne me rappelle pas exactement de quand datent ces échelles. Tout que je sais est qu’elles sont très anciennes. Nous prenons soin de cet héritage. Ces échelles comptent beaucoup pour nous car c’est le seul raccourci qu’on a pour vite rallier la commune urbaine. Depuis longtemps, nous voulons remplacer ce passage précaire par des chevrons et voilà cette année avec l’entente, nous sommes parvenus à le faire », se réjouit Abdoulaye Keita du district de Kenté. Bien qu’amélioré, ce passage reste toujours risqué pour les populations. Au-delà d’un site touristique, ces échelles sont un véritable calvaire pour les usagers.

Les chutes d’eau de Gallan

Elles sont à moins de trois kilomètres à l’ouest du centre-ville. Ces chutes sont d’une beauté naturelle rare avec un emplacement parfait. Ces deux chutes se dressent presque l’une face à l’autre à l’extrémité de deux mitrailles parallèles d’une hauteur considérable. Et ce qui est spectaculaire sur ce site, est qu’avant d’arriver sur ces deux plus grandes chutes, c’est la succession de part et d’autre de plusieurs autres petites cascades à la natte fine qui meuble ces corridors. Pour y arriver, il faut aller à contre-courant du lit de la petite rivière sur des roches glissantes et des pierres tranchantes.

« Ce que vous pouvez voir ici, vous ne le reverrez nulle part ailleurs. Faites seulement attention. Il y a sur le lit du cours d’eau de petit cailloux dont la nature a bien pu façonner en sa guise. Rondes, plates et autres formes. En plus, constater par vous-même les différents types de broussailles qu’on est en train de traverser avec chacune sa spécificité, sa particularité », nous enseigne Mamadou Benté Camara notre guide de circonstance.

Sur les deux côtés du lit du cours d’eau, on dénombre plus d’une dizaine d’autres cascades et vous ne serez pas étonnés de remarquer selon votre position et celle du soleil des petits cercles en forme d’arc-en-ciel sur le point ou le pied de certaines chutes d’eau.

Plus, on se rapproche des deux plus grandes chutes d’eau, les bruits deviennent plus aigus. La température chute et le vent de plus en plus tourbillonnant. Cet air frais contenant des fines gouttelettes d’eau vous caresse le visage et vous rafraichit tout le corps. C’est un endroit idéal dont rêvent les amoureux de la nature.

Ibrahima Sory Camara après près de vingt ans passé du côté de la France est impressionné : « C’est ce genre de choses qu’on voit qu’ici. C’est un endroit très exceptionnel. Au regard de certains endroits comme celui-ci et tant d’autres à Lélouma que j’ai eu la chance de visiter, je me demande sincèrement ce que l’on attend pour mettre en valeur ces trésors », s’interroge notre expatrié. Avant d’ajouter : « connaissant les potentialités que notre préfecture regorge, je me dis que les échelles de Djinkan, beaucoup plus médiatisées et beaucoup plus enviées par les visiteurs n’est qu’une infime partie du monstre touristique de Lélouma ».

La grotte de Tassa

Toujours dans la commune urbaine, la grotte de Tassa malgré son accès difficile ressemble à un grand salon très sombre. Elle se situe au pied d’une énorme montagne. Une fois à l’intérieur, tout visiteur est saisi d’abord par la forte fraîcheur. Des roches aux surfaces très planes sont naturellement disposées à l’intérieur. L’endroit est à l’abri de tous les regard.

« Le jour où je suis arrivé ici pour la première fois, j’ai été vraiment très impressionné par la découverte de l’endroit. Le calme, la propriété, la manière dont les pierres sont disposées m’a très surpris. J’ai eu un peu peur mais par après, je suis tombé amoureux du lieu. Lors de mes tournées de chasse, je fréquente régulièrement l’endroit pour me reposer et même dormir parfois », raconte Mamadou Benté Camara « Charles Bronson ».
Une fois à l’intérieur de la grotte, on a l’impression qu’il pleut dehors suite aux eaux qui se détachent de la muraille de roche pour le sol. Pour les non habitués, l’endroit est seulement impressionnant mais aussi et surtout effrayant. Ces genres d’endroits, y en aurait plein au niveau de la commune urbaine.

La roche sculptée de Djinkan

Pas tellement connue, cette roche d’une sculpture naturelle ressemble à un homme coiffé et tenant un bébé qu’il est en train de serrer contre son épaule gauche. Selon nos informations, on ne sait pas beaucoup sur cette merveille. On sait seulement que tout près de cette roche, venait méditer l’un des plus anciens de Djinkan à en croire Mamadou Benté Diallo habitant dudit village.
A ces merveilles, s’ajoutent des nombreux autres sites touristiques comme : les chutes d’eau de Taïta à Diountou, la grotte de Poyé ou encore de Kenery, les rideaux de Bawguel…

Au regard de toutes ces potentialités touristiques d’une importance capitale inexploités et abandonnées a elles même, il est temps de mettre en valeur ces énormes potentialités touristiques.

Interpellé par rapport à ces sites, le maire de la commune urbaine se dit bien imprégné de cette générosité de dame nature pour ces beaux cadeaux.
« Effectivement, Lélouma  regorge de sites touristiques énormes. Et il faut qu’on fasse la promotion de ces sites. Nous avons par exemple les échelles de Djinkan, les falaises de Djinkan, une rivière qui ne tarit pas avec des places qui peuvent vraiment attirer du beau monde. L’environnement aujourd’hui à Lélouma, si nous arrivons à le préserver, c’est une richesse énorme parce qu’on en voit pas pareil ailleurs. Il y a assez des choses à voir. Je rencontre même des animaux dans des lieux ou je ne m’attendais pas. Donc, si on prend des dispositions, avec l’Etat, on va préserver cette nature et faire la promotion du tourisme », explique Moustapha Baldé.

Sur la même lancée, et pour en savoir davantage sur ce secteur à travers son bureau régional basé à Labé, le directeur est conscient de la situation mais ne dispose d’aucun moyen pour la mise en valeur de ces trésors.
« Sachez que Labé regorge d’énormes potentialités touristiques. Quand je dis Labé, c’est le Fouta. On dit que le Fouta est le château d’eau de l’Afrique Occidentale. Donc nous disposons des chutes d’eaux, des montagnes, des vallées, des sites historiques qui sont là et qui sont inexploités. Sur le plan de l’hôtellerie, du tourisme ça ne va pas encore. Et comme les opérateurs économiques de la région ne s’adonnent pas au secteur de l’hôtellerie, il fallait s’intéresser au tourisme. Les sites touristiques sont un don de Dieu. C’est la nature. En principe, c’est l’État qui doit faire la promotion de ce secteur pour attirer les investisseurs.

Afin que ces derniers puissent vraiment s’y intéresser et y investir. Mais voilà depuis que je qui à Labé, il y a environ trois ans, nous n’avons aucun crédit de fonctionnement. Et pour faire le développement du tourisme, il faut les viabiliser. Et pour ce, il faut se déplacer. Donc ça nécessité des moyens. Je sais que ce n’est pas à l’État d’aménager ces sites touristiques mais c’est à l’État de faire la promotion. (…). Et quand je dis l’État, c’est mon ministère. Mais depuis que je suis là, je n’ai jamais vu un cadre du tourisme qui vient pour dire que  » je suis venu voir les sites touristiques. Cependant, le secteur se meurt, les sites se meurent alors que les potentialités sont énormes », déplore Fodé Ismaël Camara.

Quant aux autorités locales, elles restent de marbres par rapport à toutes ces potentialités touristiques qui auraient pu servir de base pour un développement durable des communautés.

C’est le moment aussi de souligner que tous ces sites cités un peu plus haut, à l’image de la préfecture de Lélouma sont tous enclavés et aucun aménagement possible. A cela s’ajoute le manque d’infrastructures hôtelières et l’absence des guides constituent des gros handicapes pour la mise en valeur de ces trésors.
Désormais, au Département en charge de ce secteur, de s’y pencher, de faire la promotion de ces sites pour leur mise en valeur.

Faut-il aussi rappeler qu’aucune direction en charge du secteur n’est représentée à Lélouma.

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