Tout porte à croire que la métamorphose de ces jeunes tant décriés, il n’y a pas encore longtemps, est aujourd’hui totale. A n’en pas douter, les actes et symboles d’apaisement posés par le CNRD ont été pour beaucoup dans cette conversion qui étonne plus d’un.
On savait ces jeunes prompts à se jeter dans la rue pour livrer bataille, exprimer une colère dévastatrice. Les causes réelles de ces réactions violentes n’ont jamais été, à proprement parler, clairement élucidées ou unanimement partagées.
Pour des motifs purement politiques, la divergence de points de vue sur la question est restée totale, tout le temps qu’a duré le régime précédent. Chaque camp ayant fait preuve d’une rigidité qui n’a pas permis une lecture objective du phénomène. Si fait que les troubles étaient récurrents dans la zone. Leur cadence se rythmait à l’échelle des soubresauts politiques agitant sans arrêt la cité. L’ampleur des brouilles et la réplique qui s’en suivait pour rétablir l’ordre étaient toujours très grandes. On s’en convainc aisément avec les morts d’hommes, les blessés et les nombreux dégâts et casses qui en résultaient.
Tout cela a vite fait de cataloguer la zone à qui on a collé une réputation d’endroit infréquentable. Un stigmate qu’elle a porté comme un boulet jusqu’au matin du 5 septembre.
Profitant de la situation qui prévalait, des gens bien ‘’inspirés’’ n’ont pas hésité à faire siens, sans le citer, les mots du président Georges Bush des USA, qui a parlé de ‘’l’axe du mal’’ quand il a voulu désigner l’Irak et les pays de la région minés par le terrorisme international avec Ben Laden et AlQuaida. Ils ont alors rapidement établi un parallèle entre les deux situations, incomparables à vrai dire, à tout point de vue. Mais, il fallait être imaginatif pour faire mal, du mieux possible. Ils l’ont donc paraphrasé pour baptiser du même nom, le lieu s’étendant de Hamdallaye à Kagbelen, trop remuant ou contestataire à leurs yeux.
Mais, cela n’a pas désarçonné ceux ainsi stigmatisés. Ils ont accusé le coup et ont simplement changé le qualificatif ‘’mal’’ par le nom ‘’démocratie’’. Ainsi se sont-ils fièrement désignés comme jeunes de ‘’l’axe de la démocratie’’.
Et voilà qu’aujourd’hui, toute cette polémique, ces tirades, ces répliques et invectives, ces échanges caustiques ont été totalement éteints par le CNRD qui prône dorénavant le pardon, la réconciliation, la tolérance et l’acceptation de l’autre.
A y voir de près, on se rend compte aujourd’hui, avec le recul et l’analyse objective des faits, que tout cela n’a reposé sur rien de fondamental. Il s’est agi plutôt de zizanies sur fond d’incompréhensions, de manipulations, de frustrations et de désinformation pour séparer des jeunes, porteurs d’avenir, enfants d’un même pays, confrontés aux mêmes dures réalités de la vie quotidienne.
Aujourd’hui, nous voyons les mêmes juniors autrefois blâmés, incompris, rejetés, rassemblés sur leur ancien théâtre d’opérations pour cette fois, la bonne cause. Nous sommes dimanche, au carrefour Bambéto. Ils se sont donnés rendez-vous en ces lieux pour mener une activité d’assainissement. On les voit en concertation pour se répartir les tâches. Un tricycle poubelle fait les va et vient nécessaires pour transporter les ordures collectées.
Qui l’eut cru ? Quelques mois auparavant, combien étaient prêts à parier qu’une telle scène soit imaginable en cet endroit, avec ces mêmes acteurs ? C’est tout simplement, comme un miracle. Tellement la transformation est totale !
Cela nous amène à dire que la paix n’a pas de prix. Travaillons toujours à la consolider du mieux que nous pouvons et par tous les moyens. Soutenons et encourageons les bonnes initiatives qui la cimentent dans les cœurs et les esprits.
Prions pour que nos jeunes se calment et se retrouvent. Donnons-leur le meilleur exemple par nos bons comportements de tous les jours. Eduquons-les, formons-les et préparons-les à affronter la vie, autrement que par la violence. C’est notre pays qui gagne !