La campagne pour le changement de la Constitution en vue de baliser la voie pour un éventuel troisième mandat pour le Professeur Alpha Condé est déjà en marche. Le vacarme ne vient pas de la classe politique pour le moment, mais de groupes disparates qui ont intérêt à ce que le Professeur reste et maintienne un statut quo qui les bénéficie personnellement, mais n’arrange pas la majorité des Guinéens.
Il faut que ces groupes sachent que contrairement à la campagne présidentielle, le changement constitutionnel n’est pas une affaire de « mamaya » pour soutenir tel ou tel politicien. La Constitution est considérée sacrée dans tous les pays. Elle engage l’avenir du pays, et partout dans le monde les règles pour la changer sont si strictes et si rigoureuses que seuls des cas exceptionnels qui affectent l’avenir de la Nation passent le cap. Accommoder le désir d’un Président en exercice qui veut s’éterniser au pouvoir dans un pays fragile et très divisé n’est pas une raison exceptionnelle qui mérite d’engager la Nation dans un projet périlleux de changement constitutionnel.
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Depuis son Indépendance, la Guinée a organisé cinq modifications constitutionnelles. La première en 1958 visait l’Indépendance avec le « Non » à plus de 95% du 28 Septembre 1958 ; la seconde en 1982 introduisait des clauses de protection de Droits de l’Homme en réponse aux critiques contre la répression sanglante de Sékou Touré ; la troisième en 1990 tournait la page du parti unique et introduisait la démocratie et le pluralisme politique, y compris l’alternance du pouvoir et il fut salué avec 98.7% pour le « Oui »; la quatrième en 2001 était une aberration qui avait permis à Lansana Conté de violer la Constitution de 1990 pour se donner une Présidence à vie ; la cinquième en 2010 était pour fermer la parenthèse Dadis et déblayer la voie pour la relance de la Guinée. Curieusement, c’est le grand bénéficiaire de la Constitution de 2010, Alpha Condé, qui semble cautionner l’initiative de certains groupes d’intérêts qui veulent imposer aux Guinéens l’erreur de 2001 qui avait consacré la présidence à vie de Conté, et avec lui le déclin progressif de la Guinée.
A moins de revenir à la raison, le changement constitutionnel risque d’être banalisé en Guinée et de devenir un fond de campagne à des fins politico-personnelles. Partout ailleurs, la barre est si haute que le changement constitutionnel fantaisiste est impossible. Un grand pays comme le Kenya n’a eu que deux Constitutions, le Ghana en a eu trois. Les Etats-Unis ont eu en tout 27 amendements en 238 ans et 44 Présidents. Le forcing qui consiste à tripatouiller la Constitution à des fins électoralistes cache un manque de sérieux qui est souvent puni par une malédiction.
Mais la malédiction du mandat de trop n’est pas une fatalité. Elle peut être évitée sans soumettre le pays à des convulsions aussi inutiles que dévastatrices. Un pays peut bénéficier de la longévité d’un président visionnaire en pleine mission de transformation en profondeur d’un pays, pour le bénéfice des citoyens, pas pour les délices et prébendes du pouvoir. Comme Alpha Condé l’a dit, c’est le peuple qui décide. Seulement, la définition de « Peuple » doit être inclusive. Il ne suffit pas seulement d’écouter ceux à qui la longévité du mandat profite du point de vue économique et ethno-politique. La malédiction peut être évitée s’il y a une adhésion massive à la vision et aux résultats tangibles exceptionnels du Président.
Le troisième mandat pour quel bilan ?
Le professeur Alpha Condé est certes un leader tenace, courageux et prompt à la décision. Il ne fait pas de doute qu’il veut du bien pour la Guinée et souhaite rentrer dans l’histoire du pays comme un leader transformationnel. Mais la Guinée est un pays extrêmement difficile à gérer. Le Professeur est plein de bonnes idées, mais sa forte personnalité n’a pas encouragé le genre de débat utile guinéo-guinéen qui aurait permis à la majorité d’adhérer à sa vision et de transformer celle-ci en réalité. Alpha Condé ne s’est pas donné les moyens de sa politique. En politisant à outrance l’Administration, il a privilégié l’affinité ethno-politique à la compétence et l’intégrité.
La manière la plus objective de juger la performance d’un régime en Afrique est de se référer à l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG). L’indice juge la performance d’un régime sur la base d’une centaine d’indicateurs répartis sur quatre grandes familles (sécurité et état de droit ; participation et droits de l’homme ; le développement économique durable ; développement humain). Pour l’année 2018, le rapport de la fondation Mo Ibrahim célèbre les 10 pays les mieux gérés d’Afrique qui sont par ordre de mérite l’Ile Maurice, les Iles du Cap Vert, la Namibie, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Benin, les Seychelles, le Rwanda, la Tunisie et le Sénégal.
Le rapport IIAG 2018 mesure la tendance du score sur la période 2008-2017. La tendance ente l’année 2008 qui correspond à la fin du régime de Lansana Conté et l’année 2017 qui correspond à peu près au milieu du deuxième mandat d’Alpha Condé, représente plus de trois quarts du règne d’Alpha Condé. Le rapport est donc utile pour évaluer l’héritage des deux mandats d’Alpha Condé.
Dans le rapport IIAD 2018, la Guinée d’Alpha Condé est classée 37ème en Afrique avec un indice de bonne gouvernance 45.9/100, qui est en dessous de la moyenne de 49.9/100 pour toute l’Afrique. Les efforts du régime d’Alpha Condé ont réussi à améliorer le score de la Guinée de 6.1 points par rapport à la fin du régime de Conté. Donc, les choses se sont un peu améliorées si on utilise l’année de fin de règne de Conté comme jauge. En effet, par rapport à 2008 qui a marqué d’une pierre noire (la Guinée était au bas en fin de règne de Conté), le Professeur Condé a fait progresser la sécurité et l’Etat de droit, ainsi que les droits du citoyen. Mais par rapport au temps Conté, la Guinée a régressé de 12.5 points sur la protection de discrimination basée sur l’ethnie, sur la montée du banditisme et du crime, ainsi que la fiabilité de la police et des forces de l’ordre.
Les plus faibles résultats de la gouvernance d’Alpha Condé manifestent dans deux volets importants : le développement économique durable et le développement humain. En matière de développement économique durable, le score de la Guinée n’a progressé que 0.2 point entre 2008 et 2017. Sur papier, tout est mis en œuvre pour stimuler le développement, mais c’est dans la mise en œuvre que le bât blesse. Les efforts d’Alpha Condé ne se traduisent pas en développement palpable. Or, un mandat doit être jugé sur les résultats, non sur les efforts ou les promesses. Par exemple, les scores de création d’emplois et d’accès aux infrastructures sont plus faibles qu’au temps de Conté. Cependant il y a une légère amélioration dans la desserte d’électricité, ainsi que le développement de l’information numérique. Mais l’accès à l’eau potable reste un problème, et le régime a abandonné le secteur rural. Les scores sur le progrès du développement humain sont aussi décevants, avec seulement une progression de 3.1 points par rapport au temps Conté. La contreperformance est due à la détérioration par rapport au temps Conté de l’inclusion sociale (-16.7 points), la paupérisation de la population (-15.3 points), la faiblesse des efforts envers la réduction de la pauvreté (-2.3 points), et de l’inégalité des revenus (-23.8%).
A cause des faiblesses citées ci-haut, la performance de la Guinée d’Alpha Condé classe le pays loin derrière ses voisins : avec Macky Sall, le Sénégal vient en tête parmi nos voisins et occupe la 10eme place en Afrique. Issoufou du Niger et Ouattara de la Côte d’Ivoire qui ont accédé au pouvoir durant la même année qu’Alpha Condé ont réalisé des scores remarquables. Le Niger se classe 20ème et la Côte d’Ivoire, malgré la crise profonde qui l’avait secouée entre 2008 et 2011, a pu se hisser à la 22ème place, ce qui est la meilleure amélioration de score en Afrique. C’est d’ailleurs pour célébrer cette performance exceptionnelle que Mo Ibrahim a tenu à lancer le rapport le IIAG 6 Avril passé à Abidjan en présence de Ouattara. Nos deux voisins qui sortent d’une guerre civile dévastatrice, en l’occurrence le Liberia et la Sierra Leone, sont respectivement classés 23ème et 26ème, loin devant la Guinée. Même le Mali en guerre est classé 28ème, est de loin mieux loti que la Guinée (37ème place) qui pataude dans la ligue peu glorieuse de pays qui ont connu des difficultés sérieuses de leadership, tels que le Zimbabwe, le Gabon, le Burundi, le Soudan, la RCA, la Libye et la Somalie.
Ce bilan peu élogieux ne milite pas en faveur du mythe de gouvernance exceptionnelle et transformatrice sous le régime d’Alpha Condé. Certes certains Guinéens s’en sortent mieux ou ne demandent pas plus pour le pays. Savoir que leur parent est aux commandes et que le rival politique est « out » est plus important pour eux que d’aspirer à une Guinée moderne et prospère pour tous. Avoir le courant pour quelques heures à Conakry est une grande amélioration qui les suffit alors que les pays voisins ambitionnent d’aller vers la lune. Les Hôtels de luxe où la nuitée coûte le salaire mensuel des cadres les mieux payés les impressionnent. Les promesses mirobolantes de campagne les convainquent. Pour l’autre peuple, y compris les partisans du Professeur, les difficultés du quotidien, la paupérisation accrue, l’exclusion exigent des approches différentes. Si le Professeur n’a rien en face dans l’Opposition, n’y a-t-il personne en face dans son parti pour offrir une alternative ou prendre le relai et réaliser la vision du Professeur ?
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A cause du bilan de deux mandats qui est loin d’être l’exceptionnel, la question du troisième mandat va certainement diviser le pays et soumettre son état déjà fragile (11ème pays le plus fragile du monde) à une rude épreuve. Il est nécessaire de trouver d’autres moyens. Nous livrons à la réflexion de nos lecteurs quelques options qui pourraient éviter le pire.
Option 1 : faire du Condé sans Condé
En Russie, Vladimir Poutine, même en étant un leader transformationnel pour la Russie, a trouvé la recette qui convient pour rester au pouvoir sans tripoter la Constitution pour faire sauter la limite de de mandats. Après son élection en 2000 et sa réélection en 2004, il opte pour un troisième mandat mais dans le respect scrupuleux de la Constitution. Ill propose à son Vice-Président Dmitri Medvedev de devenir le Président d’un « régime de Poutine sans Poutine ». Il devient nominalement le Vice-Président, mais tient les commandes en réalité. Il attendra 8 ans pour revenir à la charge et inverser les rôles pour que Medvedev redevienne le vice-président alors que Poutine reprend la présidence. Ce petit jeu pourrait continuer ad vitam aeternam. Kabila de la RDC a opté pour une variation de cette option. Son voisin Burundais Pierre Nkurunzira avait défié la communauté internationale pour changer la Constitution afin de lui permettre de rester en place jusqu’en 2034. En conséquence, son pays est devenu un paria international. Afin d’éviter ce sort, Kabila a opté de négocier une sortie douce avec Tshisekedi et s’est arrangé pour piper les dés et contrôler les gouvernorats et le Senat, de sorte que la gestion des affaires du pays soit du « Kabila sans Kabila ».
Option 2 : Sortie honorable par le Président
Le Professeur doit penser à une sortie honorable. L’environnement africain et international actuel ne se prête pas à un tripatouillage de la Constitution. Kabila a dû reculer, Faure fait ses calculs, Al-Béchir et Bouteflika sont tombés. Il suffit de faire un tour d’horizon des joutes électorales de 2020 en Afrique pour comprendre qu’un forcing pour se maintenir au pouvoir ne passerait pas inaperçu. Au moment où la Guinée prépare à élire son prochain Président, les pays africains suivants organisent aussi des élections pour élire leurs dirigeants ou décider d’un referendum : Burundi, la RCA, l’Egypte, l’Ethiopie, le Ghana, les Seychelles, le Soudan, la Tanzanie, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo. Parmi ces pays, seuls le Burundi et le Togo entendent manipuler la Constitution pour maintenir la Présidence à vie. La Guinée, toujours friande d’exceptionnalisme dans le mauvais exemple, ne devrait pas s’ajouter à cette liste et devrait plutôt émuler les pays phares tels que les Seychelles, le Ghana, l’Ethiopie, la Côte d’Ivoire, le Niger.
Alpha Condé serait grandi par une sortie honorable. Seuls quelques Présidents africains, notamment Konaré du Mali, Rawlings, Kuffor du Ghana, Shirleaf du Liberia, Abdou Diouf du Sénégal ont opté pour la courageuse option de la sortie honorable. Ian Khama du Botswana avait donné un exemple poignant a ses compères Africains l’année dernière en annonçant sa hâte de quitter le pouvoir de passer les commandes à un Président intérimaire (son Ancien Vice-président) avant même l’expiration de son deuxième et dernier mandat prévu pour 2019. Issoufou a déjà annoncé sa décision et Ouattara a manifesté l’intention de se retirer après le second mandat.
Option 3 : Laisser à l’Assemblée Nationale le soin de dire « Non »
Acculé par les sirènes du pouvoir et les réseaux occultes, il se peut qu’Alpha Condé ne soit pas à mesure de refuser les demandes pressantes de prolonger son mandat, malgré le risque qu’il fait courir au pays. Il peut sortir grandi en laissant à son Assemblée Nationale le soin de dire « Non » et se donner le temps de consacrer ses efforts à la préparation d’un dauphin au sein de son parti ou de ses Ministres actuels. Dans les pays anglophones, l’Assemblée Nationale ou la Cour Constitutionnelle refuse. Au Nigeria voisin, c’est le très démocratique Olusegun Obasanjo, chef d’Etat à deux reprises (1976-79 et 1999 à 2007) qui tente en 2006 de modifier la Constitution pour pouvoir se présenter à un troisième mandat. Manque de pot, le Parlement bloque la proposition. Affaire close. En Zambie, Frederick Chiluba est élu en 1991, puis réélu en 1996. En 2001, il tente de modifier les lois pour pouvoir briguer un troisième mandat mais échoue.
Option 4 : convaincre la grande majorité des Guinéens que les deux mandats ont été exceptionnels et méritent une extension pour achever une vision transformative pour le pays
Cette option n’est pas facile, mais elle est faisable. Par exemple, les Rwandais ont opté le 18 décembre 2015 – de permettre à Paul Kagame (58 ans) au pouvoir depuis juillet 1994, de rester potentiellement en place jusqu’en 2034. Ça lui réussit pour le moment. En Egypte, un projet d’amendement de la Constitution pour permettre à Sissi de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034. Ceci pourrait marcher, mais il s’expose à une fin semblable à celle de Al Bashir du Soudan. En Chine, le Président Xi Jinping qui ambitionne de faire de la Chine un contrepoids de l’Occident n’a eu aucune difficulté à persuader le Parti Communiste de modifier la Constitution et le proclame « Président à vie ». Ce qui fut fait le 11 mars 2018.
En Malaisie, Mohamed Bin Mahatir a régné 22 ans avec cinq mandats consécutifs, un record qui reste imbattu dans le pays. Sous son règne, la Malaisie a entamé un décollage rapide vers la modernisation. De 1988 à 1996, la Malaisie a connu une expansion économique de 8% et Mahatir a élaboré un plan économique – The Way Forward ou Vision 2020 – affirmant que le pays serait un pays pleinement développé d’ici 2020. Il a aidé à transformer la base économique du pays. D’exportateur de produits agricoles et miniers bruts, le pays est devenu un pôle industriel et le revenu par habitant du pays a doublé. Mahatir fut un grand bâtisseur qui a œuvré pour la transformation de la Malaisie en une technopole moderne.
Mais même le résultat économique ne peut garantir l’appui éternel à des mandats de trop. L’économie est de nature cyclique, avec des périodes de boom et de récession. La lune de miel ne dure que le temps de l’embellie économique. En Malaisie dès que l’économie est entrée en récession au début des années 1990, Mahatir était devenu un leader contesté et conspué. Il a dû se transformer en autocrate pour survivre. Il institua la loi sur la sécurité intérieure, qui lui permettait de sévir contre les critiques et adversaires. Ensuite, il a modifié la constitution afin de restreindre le pouvoir d’interprétation de la Cour suprême et a forcé un certain nombre de membres de haut rang à démissionner. Il se brouille avec le très populaire Anwar Ibrahim, son adjoint, le vire du gouvernement, et l’embastille. En 2008, son parti UMNO qui détenait la majorité parlementaire durant des décennies, perd aux élections. Mahatir annonce son intention de démissionner, mais ses partisans l’en dissuadent. C’est finalement en 2003 qu’il prendra sa retraite, tout en restant actif dans le paysage politique malaisien. En 2015, il revient à la charge pour fomenter des manifestations contre le Premier Ministre Najib Razak. Le 10 Mai 2018, il est investi nouveau Premier Ministre de Malaisie, à l’âge de 94 ans, devenant du coup le doyen des Chefs d’Etat dans le monde.
Chez le pays voisin, le Singapour, le Premier Ministre Lee Kuan Yew, père de l’Indépendance, aura huit mandats successifs. Il est élu pour la première fois en 1959 et restera au pouvoir pendant 31 ans et 178 jours. Visionnaire et grand réformateur, il va transformer la petite ile en une puissance économique mondiale. Il est réélu en 1963, en 1968, en 1972, en 1976, en 1980 et 1984, et en 1988. Les Singapouriens n’ont cure de la limitation de mandat présidentiel avec un dirigeant qui les mené d’un statut de pays du tiers monde a la stature de pays développé, le pays le mieux géré du monde, et le pays phare pour tous ceux qui aspirent au développement. Allergique au populisme, il se comporte en réformateur rigoureux. Il introduit la méritocratie dans l’Administration, abolit l’ethnocentrisme, et fait la promotion de la cohésion entre les races. Il rend le tablier volontairement en le 28 Novembre 1990 pour passer le témoin à Goh Chok Thong, acceptant de devenir un simple Ministre sans portefeuille jusqu’à la fin de son mandat en 1992. Il s’éteint le 23 Mars 2015 à l’âge de 91 ans. Son héritage est devenu la bible des spécialistes du développement économique des nations.
En somme, si Alpha Condé ambitionne effectivement d’être un Mandela, comme il le souhaite, il s’arrêterait à deux mandats. Mais s’il veut priver les Guinéens d’une alternance, il se doit de démontrer que son leadership transformateur est dans la catégorie de ce que Kagame a fait pour le Rwanda (pays phare de l’Afrique), Poutine pour la Russie (redonner la fierté nationale au pays et titiller les puissances rivales), FDR pour les Etats-Unis (vaincre la Grande Dépression et gagner la deuxième guerre mondiale), Mahatir pour la Malaisie (transformer le pays en un pôle industriel et élever le niveau de vie), et Lee Kwan Yew au Singapour (faire passer un pays de l’état de sous-développement à l’état de développement en une génération). S’il n’a pas pu faire des résultats à la hauteur de ces leaders exceptionnels, il ne démérité pas pour autant. Il a consolidé les acquis démocratiques de la Guinée et sera reconnu à cet effet. Rester un mandat de plus ne pourrait pas changer grand-chose. Le mieux c’est de sortir par la grande porte et de promouvoir la paix et la cohésion de la Guinée. Toute personne qui tente de changer la Constitution pour s’offrir une présidence à vie aura une place de choix dans la poubelle de l’Histoire.