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Les assises nationales : vers une reconstruction aboutie du tissu social et des fondements de la nation ?

Vivement qu’elles se tiennent enfin, ces assises ! Elles, qu’on a tant annoncé et attendu, tant espéré et voulu, sans jamais les voir arriver. Voilà que le jour, si longtemps souhaité, arrive finalement. Les nouvelles autorités annoncent leur tenue à compter du 22 mars sur l’ensemble du territoire national.

Il faut dire qu’il était grand temps qu’elles aient lieu et espérer qu’elles se déroulent bien, nonobstant les réserves qu’elles suscitent déjà chez certains acteurs cooptés pour sa mise en œuvre.

En effet, de son indépendance jusqu’à un passé récent, le parcours de notre pays a été jalonné de péripéties douloureuses et cycliques qui ont causé de grands torts à l’une ou l’autre des franges de la population. Dans ces lots de tragédies enregistrées, on dénombre des morts, des blessés, des destructions, ainsi que de multiples abus portés sur les droits fondamentaux et libertés que chaque pays est sensé concéder à ses citoyens, de quelque origine ou orientation de pensée qu’ils soient. Tout cela a continué de s’accumuler au fur et à mesure que les régimes et les systèmes de gouvernance se sont succédés à la tête du pays. 

Les grognements populaires résultant des excès répétitifs subis et des privations endurées, n’ont pas manqué de survenir de manière cyclique, comme il fallait s’y attendre en pareil cas. Et l’Etat, au lieu de chercher à en comprendre les causes, a toujours préféré s’engluer dans des considérations d’ordre politique ou autre. Il a opté pour la radicalisation et a choisi la répression plutôt que l’écoute et la concertation. A son entendement, c’était la seule réponse censée qu’il fallait, pour rétablir l’ordre et assurer la pérennité du pouvoir en place.

Une fuite en avant, en tout cas, une solution juste transitoire, épisodique qui fait qu’au final, la contradiction entre le pouvoir et les populations ne s’arrêtant pas, l’Etat qu’il incarne est indexé par toutes les victimes que sa démarche induit, comme ayant été l’outil répressif et l’élément causal de toutes les violences subies. Bien entendu qu’il existe aussi d’autres causes qu’on peut évoquer et qui expliquent le déchirement du tissu social et les nombreuses difficultés qui assaillent le pays.

Toujours est-il que l’accumulation progressive de tous ces faits que notre pays a vécu, a littéralement débordé du vase et engendré au sein des populations, de grandes frustrations et des profonds déchirements. Les conséquences qui en ont découlé sont gravissimes, il faut le souligner. Elles ont largement compromis le vivre-ensemble des populations, donc la stabilité et le développement ambitionnés pour le pays. Il faut donc de toute urgence conjurer cette situation de tous les dangers et cela, par tous les moyens.

Dans ce cadre, plus que d’une simple catalepsie, c’est de véritable stratégie qu’il s’agit, pour un dénouement heureux de la crise. Une volonté politique à même de permettre l’apaisement des cœurs et des esprits tant meurtris et qui au final, engendre une parfaite résilience et un réel dépassement. D’où l’intérêt majeur de ces assises annoncées.

Ce noble objectif a longtemps habité le cœur des citoyens épris de paix, de justice et de bien-être pour notre pays. Plus qu’une réminiscence, c’est une fixation qui a habité de tout temps leur esprit. Certains ont réclamé l’ouverture d’un dialogue, d’autres ont parlé de conférence nationale, ou sinon de justice, vérité et réconciliation. Si ces appellations ne sont pas des synonymes à proprement parler, elles disent presque toutes la même chose. Point besoin d’invectives, de rejet, de récriminations ou de stigmatisation. Il s’agit plutôt d’une invite à se parler, à s’écouter, à se concerter et partant, d’un appel à s’entendre sur l’essentiel qui unit de façon pérenne et indéfectible, tous les guinéens.

La Guinée, ce beau pays est assurément notre bien commun, la patrie dont nous nous réclamons tous et que nos parents nous ont légués en héritage. C’est bien l’immense trésor que nous avons charge de préserver à tout prix pour les générations futures. Ce qui ne sera possible que si nous restons unis, solidaires et en paix. Des acquis fondamentaux que seules la cohésion et la justice peuvent garantir. Autant donc opter pour le dialogue franc et direct entre tous : se dire tout, sans exclusive. Expurger, une fois pour toutes, tous les ressentiments cumulés, toutes les douleurs subies.

Il est certain que les cadres définis pour le réussir sont déjà balisés.  Mais, il est tout autant vrai que pour vite et bien réussir cette noble action que l’on peut qualifier d’historique et de la dernière chance, il faille sortir des tiroirs les résultats obtenus et compilés de toutes les tentatives antérieures du même ordre que les régimes successifs que nous avons connus ont initié.

On y trouvera sans doute quelques bonnes réponses à des questions ponctuelles ou spécifiques auxquelles les acteurs désignés pourraient être confrontés. Ces dernières, figurant sans doute dans cette documentation qu’on dit être riche, vont leur faire gagner du temps.

En tout cas, il est permis de croire qu’en se référant à ces premières moissons, ils vont éviter de poser une seconde fois les mêmes problèmes déjà soulevés par le passé et auxquels des solutions ont déjà été suggérées. Cela nous préserve de la redite et du surplace.

Ainsi, au final, si tout est abouti, allons nous espérer que notre pays reprenne un nouveau départ sur le chemin de sa construction harmonieuse, dans la paix et l’unité de tous ses fils, désormais, définitivement réconciliés. Et ce sera, de toutes les victoires dont nous pouvons nous enorgueillir, l’une des plus belles de toutes, sinon même la plus belle.

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