Pratiquer le réseau routier de Lélouma, (préfecture située à environ une soixantaine de kilomètres de la capitale régionale Labé) est devenu un véritable casse-tête pour les usagers. Des flaques d’eau, des nids de poule, des pentes glissantes, de la boue ou encore des blocs de pierres jonchent toutes les routes de la localité. C’est le décor que présente actuellement le réseau routier à Lélouma. Se déplacer à moto ou en voiture est un véritable calvaire. Pour les petites voitures, le déplacement est presque impossible.
Le maire de la commune urbaine de Lélouma Moustapha Baldé, est conscient de la situation : » le réseau routier de la préfecture est aujourd’hui complètement dégradé. L’accessibilité des différentes zones est vraiment très pénible. Mais comme il faut se déplacer, les gens n’ont pas le choix et se débrouillent clopin-clopant. Au niveau de la commune, on avait fait un petit effort. Nous avions fait le terrassement sur l’axe Lélouma – Korbé. On avait colmaté les brèches et fermé certains trous. Malheureusement, la pluie est venue et a tout emporté. Des trous se sont ouverts partout. Actuellement pour arriver à Popodara qui se situe à près de 45 kilomètres de Lélouma-centre, c’est un véritable calcaire. Au niveau des autres axes aussi qui rallient les autres communes, ils sont impraticables. C’est quasiment impossible d’aller avec une petite voiture. C’est extrêmement grave. »
Le secrétaire général du syndicat des transporteurs de Lélouma, quant à lui, se demande à quel saint se vouer. Néanmoins, il demande aux personnes de bonne volonté de venir en aide pour refaire les parties les plus critiques.
« La situation des routes est très critique. L’accessibilité est très difficile. Beaucoup d’argent a été mis dans l’entretien de nos routes mais c’est toujours comme ça pendant la saison des pluies. On peut refaire la route mais s’il n’y pas de canalisation, dès que la pluie tombe, les trous se creusent partout sur la chaussée. Et comme vous le savez, nous n’avons pas les moyens pour faire face à de telle situations. C’est avec nos forces physiques et nos faibles moyens qu’on est en train de travailler sur les parties les plus difficiles. Nous demandons à tout un chacun de prendre l’initiative et refaire la route devant son village ou son district », a lancé Abdoulaye Kolla Diallo, automobiliste.
A la question de savoir que faut-il aujourd’hui pour une bonne circulation sur les différents axes routiers de Lélouma, le maire de la commune urbaine suggère quelques des pistes de solution.
» Moi personnellement, je pense que ce qui se devait dans tous les chefs-lieux des préfectures, c’est un service des travaux publics bien équipé. Pour que ces équipes puissent assurer l’entretien des routes. Parce-que des communes comme la nôtre, n’a pas du tout les moyens pour entretenir tout le réseau routier de la commune. Sinon on aurait fait notre mieux pour faciliter l’accessibilité », explique-t-il.
Pour rappel, Lélouma compte parmi les préfectures qui n’ont jusque-là pas eu de bitume au niveau de la commune urbaine. Huit kilomètres de goudron ont été annoncé pour Lélouma. Mais à en croire le maire, depuis la mission du ministère des Travaux Publics et de l’entreprise en charge des travaux, c’est le silence radio.
Interpellé par rapport à cet état des routes à Lélouma, le directeur préfectoral des travaux publics dit ne pas disposer de moyens pour y faire face.
» C’est une situation qui nous interpelle tous. Et comme vous le savez, le service préfectoral des travaux publics n’a pas du tout les moyens pour entretenir une route. Étant seul dans ce service à Lélouma, je suis en train de faire des sensibilisations. Le plus souvent je fais appel au syndicat des transports pour apporter leur soutien à l’entretien des parties les plus critiques mais, ce n’est pas facile. A Chaque saison des pluies, nous sommes confrontés à la même situation. Tout récemment, il y a eu la visite d’une équipe du ministère des Travaux Publics. Ils ont fait l’État des lieux. J’espère qu’ils vont apporter un appui. En tout cas, nous remontons régulièrement les informations sur la situation de nos routes », nous a confiés Soriba Soumah au bout du fil.