Contrairement aux années précédentes, les pluies tardent à tomber cette année. La préfecture de Lélouma et ses villes environnantes sont confrontée à la canicule et à la pénurie d’eau. L’année dernière, à cette période, il pleuvait et les plans de maïs avaient germé. C’est tout à fait le contraire cette année. Cette triste réalité inquiète les populations et les agriculteurs qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Faut-il rappeler que d’habitude en Moyenne-Guinée, le mois d’avril coïncide avec le début de la saison des grandes pluies. Nous sommes en fin mai et toujours pas de pluie. Les sages ont fait des sacrifices et ont imploré Dieu pour qu’il pleuve ce lundi après la prière de 17 heures.
«Comme vous le savez, les pluies ont accusé un retard cette année et comme nos parents le faisaient face à de telles situations, on va, nous aussi, faire des sacrifices, des prières et implorer le bon Dieu pour que la pluie vienne. C’est pourquoi nous sommes réunis ici », dira le deuxième imam de la Grande Mosquée de Lélouma.
Nombreuses sont les agricultures qui craignent un fiasco de cette campagne agricole comme c’était le cas dans plusieurs localités l’année dernière.
«Je pense que la sécheresse se rapproche de nous d’année en année et pour éviter un fiasco, les producteurs doivent sortir dès les premières pluies sinon je redoute le calvaire qu’ont connu certains agriculteurs l’année dernière », a expliqué Lamarana Para Diallo, président de la Chambre d’Agriculture.
Interrogées par rapport à cette situation, certaines personnes pensent que chacun à sa part de responsabilité. Et que ceci est la conséquence directe de la destruction abusive de l’environnement.
«On se plaint chaque jour des fortes chaleurs, de la rareté de la pluie. Mais personne ne se pose la question de savoir comment en sommes-nous arrivés là. Faites un tour à travers toute la Préfecture et vous verrez combien l’homme est en train de détruire l’environnement. C’est la conséquence directe de la coupe abusive de bois, des feux de brousse. Bref, de la destruction de l’environnement », déplore un paysan de la commune urbaine.
Pour cet autre citoyen également producteur, l’État doit prendre des décisions et les appliquer à travers les sections des Eaux et Forêts pour lutter de façon efficace contre la destruction de l’environnement.
« L’Etat doit prendre ses responsabilités et lutter contre cette triste réalité dans laquelle nous sommes tous perdants. Si l’environnement est menacé, c’est notre vie et celle des autres animaux qui sont menacés. Sans la pluie, pas d’élevage encore moins d’agriculture. Donc, c’est le bon moment pour rectifier le tir », conseil t-il.
Bon nombre d’observateurs pense aujourd’hui que le pire est à craindre si rien n’est fait pour restaurer le couvert végétal en organisant des activités de reboisement et agir conformément au code forestier.