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Lélouma : la culture du manioc à Linsan Saran, une source de revenus et un moyen de survie pour de nombreux citoyens 

Affronter la saison sèche dans cette zone très aride est un énorme défi et un véritable calvaire pour les citoyens des districts relevant de cette sous-préfecture de Linsan Saran, située à environ 130 kilomètres du centre-ville de Lélouma. Les activités génératrices de revenus sont rares en saison sèche. Les chances de voir les jardins potagers réussir sont faibles pour ne pas dire nulles . Et ce, à cause du manque d’eau auquel le milieu est confronté. Du coup, la culture et la vente du manioc est le recours par lequel les citoyens notamment les femmes participent au combat pour la survie de la famille, a constaté sur place Guinéenews.
Mamadou Diouldé Keïta dit wango est le président de district de Kagné Gandé. Il revient ici sur cette alternative qui permet à des citoyens de tenir et de pouvoir s’en sortir de la saison sèche.
 
 » Pendant cette période de saison sèche, nous traversons d’énormes difficultés liées au manque d’eau. Les activités génératrices de revenus sont presque quasi-inexistantes. Nos femmes ne peuvent pas faire du jardinage. Celles qui y tentent ne parviennent pas à faire de récolte. (…). Sur le lit du cours d’eau déjà à sec, on y creuse des trous à la recherche de quelques gouttes d’eau. Mais peu de temps après, ça s’assèche  avant que les jardins ne soient matures. Du coup, on ne fait plus de jardins car c’est perdu d’avance« , déplore -t-il.
Et de poursuivre :  » c’est pourquoi nos femmes se focalisent principalement sur la culture du manioc. Les maniocs plantés au début de la saison des pluies sont actuellement récoltés, épluchés, asséchés et une quantité est emballée dans des sacs et destinés à la vente et une autre reste pour un usage à la famille. C’est comme ça qu’on gère la saison en attendant celle des grandes pluies pour la reprise des travaux champêtres« , a martelé notre interlocuteur.
Sur la même lancée, Djeïnabou Koulibaly renchérit en ces termes :  » c’est l’option qu’on a pendant cette période. Et comme vous pouvez le constater, nous gagnons difficilement même de l’eau à boire. (…). Donc notre marge de manœuvre est très faible. Tout le monde se focalise sur le manioc actuellement. Parce que il n’y a pas d’autres choses à faire. Et comme vous pouvez le remarquer, toutes nos tapades sont déjà envahies par nos troupeaux qui ne trouvent plus à brouter et à boire ailleurs. Donc, on effectue actuellement la récolte. Et pour joindre les deux bouts, une partie est destinée à la vente et l’autre pour la consommation de la famille. Par saison, il y a certaines femmes qui remplissent plusieurs dizaines de sacs de manioc sec. C’est un moyen qui nous permet vraiment de faire face aux réalités du milieu », explique cette mère de famille de Thiéwéré dans le district de Kagné Gandé.
Dans la même optique, à un peu plus de dix kilomètres de là, dans le secteur de Nialama,  » c‘est l’activité principale de nos femmes ici. Et ce, compte tenu de plusieurs facteurs. La culture du manioc est très propice chez nous ici. Il y a des femmes qui peuvent avoir plus de cent sacs de maniocs secs par récolte. Parfois il y a des camions qui viennent pour acheter. C’est un moyen efficace pour nous ici pour lutter contre la pauvreté« , se réjouit le chef du secteur.
Fatoumata Koulibaly, habitante de la localité quant à elle ajoute : ça nous permet d’avoir quelques moyens pour les besoins de la famille. Ça nous évite non seulement la faim mais aussi cette culture nous aide à avoir l’argent pour l’achat d’autres nécessaires pour la famille « , se félicite-t-elle.
Faut -il rappeler que la poudre du manioc reste une denrée alimentaire très sollicitée et très consommée surtout pendant la période du ramadan déjà  proche.
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