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Lélouma: faute de conserveries et d’unité de transformation, les planteurs crient leur désarroi

L’arboriculture qui aurait pu constituer un socle pour le développement local de Lélouma parce que  génératrice des gros revenus pour les planteurs locaux, semble être malheureusement délaissée  par les autorités nationales. Nombreux sont des planteurs à Lélouma qui pratiquent cette activité par plaisir. Car, elle ne rapporte peu sinon pas par rapport aux efforts et aux travaux qu’elle requiert. Ils sont combien d’arboriculteurs qui assistent impuissants à des pertes énormes des récoltes de leurs fruits chaque année par manque de conserveries.

Située à environ 5km de la commune urbaine de Lélouma, l’on rencontre une vaste exploitation familiale faite essentiellement d’arbres fruitiers aux branches très chargées. Il s’agit des manguiers, orangeraie, citronniers, avocatiers, bananiers plantés sur des lignes. Dans cette plantation l’on a rencontré le propriétaire et deux de ses enfants en train défricher les mauvaises herbes sous les plants.

« Il y a environ trente ans, à mon retour d’aventure, j’ai jugé nécessaire de faire cette plantation pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. J’ai plus de 800 arbres fruitiers actuellement dans cette plantation. Depuis plus d’une dizaine d’années, le constat reste le même. Hormis les citrons que j’envoie vers le Sénégal quant il y a un preneur, je ne bénéficie de rien des autres arbres fruitiers notamment avec les manguiers. Si vous voyez et comme vous pouvez le constater par vous-même, j’ai des centaines de manguiers de diverses variétés surtout avec les greffes qui sont sollicitées un peu partout dans la sous-région surtout dans le sahel. Ces manguiers donnent énormément chaque année. Nous n’avons pas ou écouler tous ces produits. Il n’y a pas de conserveries encore moins d’unité de transformation. Je perds chaque année plusieurs dizaines de tonnes de ces fruits. Du coup, ça fait beaucoup d’argent de perdus », déplore le vieux planteur, El hadj Mamadou Lamarana Kénéry.

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A la question de savoir s’il est en contact avec le service préfectoral en charge de l’agriculture, notre interlocuteur répond par l’affirmative avant d’ajouter : « ils sont venus ici l’année dernière m’apporter des produits pour lutter contre les insectes nuisibles. Mais cela n’avait absolument rien servi.»

Interpeller par rapport à cette question, Mamadou Moustapha Baldé, tête de liste UFDG au niveau de la commune urbaine lors des dernières consultations communales, ne cache pas sa frustration.

«Nous avons énormément de fruits dans les différentes plantations. Cela me fait si mal de voir tous ces fruits pourrir sur place… Parce que les planteurs  ne trouvent pas où les vendre. Il n’y a aucun moyen de les conserver. Moi personnellement, je lance un appel à l’Etat pour qu’il s’occupe de ces travailleurs parce que si ceux-là se découragent maintenant, et qu’à l’avenir on trouve les moyens pour la transformation ou la conservation de ces fruits, nous serons obligés de recommencer à zéro. Et pour éviter cela, il va falloir soutenir dès maintenant ces planteurs à entretenir leurs plantations. C’est vraiment déplorable de voir le travail, les efforts de ces planteurs anéantis. Cela me fait beaucoup de peines »,  témoigne le « future maire » de Lélouma.

Pour bon nombre d’observateurs, nombreuses sont aujourd’hui ces filières qui nécessitent d’être soutenues et promues pour un développement résilient des communautés à la base.

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