Si depuis au début de cette crise qui mine le système éducatif guinéen, les élèves et les parents sont restés en marge des manifestations à Lélouma, aujourd’hui ils se sont fortement mobilisés pour prendre part au sit-in programmé ce lundi par la branche préfectorale du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG).
Ces manifestants étaient nombreux à battre le pavée ce matin au niveau de la commune urbaine. Munis des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « plus de gel de salaire », » nous réclamons nos enseignants titulaires » ou encore » à bas les traîtres « , » nous voulons le retour de nos enfants à l’école » ces marcheurs scandaient des slogans tels que » vive les enseignants de Lélouma » ou encore » vive le SLECG « .
Du stade préfectoral qui a servi de point de ralliement, les manifestants ont traversé le centre-ville pour les locaux de la préfecture où ils ont tenus leurs discours.
Ansoumana Diallo est le secretaire général de la section préfectorale du slecg, précise :
» Si vous nous voyez ici aujourd’hui, ce n’est pas pour une question de vandalisme. On ne brûle rien, on ne casse rien. Nous sommes uniquement là pour réclamer nos droits. Nous demandons à ce que les négociations avec le SLECG d’Aboubacar Soumah reprennent. Nous réclamons nos salaires. Nous réclamons également le retour des enfants à l’école. Nous enseignants, sommes aussi parents d’élèves. (…) Il faut que les enfants retournent à l’école. l
» En plus, nous demandons à ce que les intimidations cessent. Les mutations arbitraires, les lettres d’avertissement, nous demandons à ce que cela cesse. Nous invitons l’autorité préfectorale, communale et la société civile à revoir cette situation pour ne pas qu’il y ai d’autres choses à Lélouma », a averti Ansoumana Diallo.
Quant aux élèves et parents fortement mobilisés et comme pour dire qu’ils en ont marre, ils n’ont pas manqué à faire passer le message depuis la coure des bureaux de la préfecture.
» Je vais juste rappeler ceci aux parents d’élèves, y compris moi. Si nous voyons de près ce qui ce passe à travers le pays, c’est très regrettable. Nous n’avons pas de moyens pour payer ailleurs la scolarisation de nos enfants. Tandis que les enfants de ceux-là qui sont au pouvoir étudient ailleurs et au frais du contribuable que nous sommes. Donc, c’est à nous parents d’élèves de venir soutenir ces enseignants pour que leurs revendications soient satisfaites afin que nos enfants puissent retourner à l’école « , sollicite un parent d’élèves.
Sur la même logique, avec un ton ferme, cette autre parente a rappelé à l’assemblée :
« Citoyens de Lélouma, nous voulons tous que nos enfants étudient. Je vous parle ici en langue du territoire. Vous savez pour quoi ? C’est parce que je n’ai pas eu de chance d’étudier. Donc, faisons en sorte que nos enfants, eux, étudient pour ne pas qu’ils se perdent comme nous. Nous en avons vraiment assez de rester avec eux à la maison. On ne va plus reculer. »
En tout cas, si rien n’est fait, ces manifestants comptent multiplier ces manifestations au niveau de la commune urbaine de Lélouma.