« Il n’y aura pas d’élections tant qu’on n’a pas fini avec les chefs de quartiers, tant qu’on n’aura pas nettoyé le fichier électoral, tant que tout n’est pas prêt. »
Lors de sa dernière déclaration au sujet des débats sur la nouvelle Constitution, le président Alpha Condé a demandé à son gouvernement de mettre toutes ressources nécessaires à la disposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) afin que les élections législatives puissent se tenir avant fin 2019. Trois mois nous séparent de 2020. Ce qui, techniquement et même politiquement, est impossible. C’est du moins l’avis du vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) chargé des affaires sociales et juridiques, le Dr Fodé Oussou Fofana en réaction à cette volonté exprimée par le chef de l’Etat.
Ce samedi14 septembre, lors de l’assemblée générale de son parti, le vice-président de l’UFDG soutient que le président Alpha Condé veut forcer la situation pour faire passer la nouvelle Constitution.
D’abord, techniquement, soutient-il, il est impossible d’organiser les élections législatives avant la fin de l’année en cours : « il veut forcer la situation. Vous avez vu ce qui se passe à la CENI. Vous avez entendu le discours du président de la CENI. On a terminé les élections communales, mais jusqu’aujourd’hui les chefs de quartiers ne sont pas installés. On est à trois mois de la fin de l’année. En 2018, on était obligés de proroger le mandat des députés sous le prétexte d’un manque d’argent. En 2019, il n’y a même pas de budget pour la CENI. Le président dit qu’il a confiance en la CENI. Le président a confiance en la CENI parallèle, ce n’est pas la CENI-là. Il a confiance en la CENI qu’il consulte. Comment vous pouvez imaginer qu’on puisse organiser des élections à moins de trois mois alors que le fichier électoral n’est pas assaini, les cartes d’électeur ne sont pas distribuées. »
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Pour Fodé Oussou, le président veut s’octroyer une majorité au parlement afin d’y faire voter la nouvelle Constitution : « même s’il y avait tout aujourd’hui, il n’y aucun moyen d’organiser les élections d’ici la fin de l’année. Là aussi pourquoi ? C’est parce qu’il a compris que la Constitution ne passe pas avec le référendum. Il veut maintenant forcer la situation, organiser les élections législatives en s’octroyant une majorité et passer par le parlement pour se trouver un troisième mandat. Mais là aussi il nous trouvera sur son chemin. Laissez Kébé (le président de la CENI, ndlr) raconter ce qu’il veut. »
Sur un plan politique, c’est le fait que les conseils de quartiers ne sont pas installés qui pourrait empêcher la tenue des législatives. Car le vice-président de l’UFDG affirme que ces élections n’auront pas lieu avant l’installation des chefs de quartiers : « il n’y aura pas d’élections tant qu’on n’a pas fini avec les chefs de quartiers, tant qu’on n’aura pas nettoyé le fichier électoral, tant que tout n’est pas prêt. »
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