Les acteurs sociopolitiques réunis au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) viennent de se fendre d’une déclaration dans laquelle ils appellent à des manifestions dans tout le pays à partir du 14 octobre. A la suite du Coordinateur national du FNDC Abdourahamane Sanoh, les leaders se sont relayés au pupitre pour réitérer leur opposition à tout projet de référendum sur la constitution.
Guinéenews vous propose un extrait du discours livré par Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition.
(…). Pour ce combat, il n’y a aucun doute, nous sommes avec tous les Guinées honnêtes, épris de paix, de justice et de démocratie. Nous sommes avec la communauté internationale qui s’est exprimée clairement contre le changement ou le tripatouillage de la Constitution. Nous sommes soutenus. Nous devons résister. Il s’agit de défendre les valeurs auxquelles est particulièrement attaché notre pays.
Il y a une mascarade électorale qui se prépare pour octroyer à monsieur Alpha Condé la majorité nécessaire à l’adoption de la Constitution par une Assemblée illégitime et illégale. Notre résistance à la dictature, la dictature se définissant comme la négation du droit, ne doit pas souffrir d’hésitations. Nous ne devons pas accepter d’être intimidés.
Nous nous battons pour nous-mêmes et pour les générations futures. Si ce combat demande des sacrifices, nous sommes disposés à les consentir pour (…) qu’il y ait réconciliation des Guinées qu’Alpha Condé s’est évertué à diviser. Vous le savez, la réconciliation est une priorité. Pour que celle-ci soit effective, il faut qu’il y ait la démocratie et l’Etat de droit. Il faut qu’il y ait la justice et la protection des droits humains.
Ce combat est multiforme. Nous devons le mener avec détermination, avec l’esprit de sacrifice que cela exige. Nous invitons tous les Guinéens à se mobiliser. Nous savons que nous ne sommes pas isolés dans ce combat. Mais il faut que chacun ait le courage de sortir à partir du 14 (octobre, ndlr) pour manifester son désaccord, (…) avec la confiscation de nos libertés.
Et à cet égard, ce n’est pas une question strictement politique, même la mascarade électorale est une confiscation de nos droits. C’est un refus délibéré de Monsieur de donner à la Guinée un fichier digne de ce nom. Les conclusions de l’audit sont sans appel. On n’a pas de fichier. On a un fichier pourri qui méritait d’être repris et la mission d’audit a donné des indications comme ils l’ont fait. Monsieur Kébé ne veut pas, parce qu’il obéit aveuglement aux instructions de Monsieur Alpha Condé. Le chronogramme est illégal. Il est irréaliste.
Comme c’est Monsieur Alpha Condé qui décide tout dans ce pays, voilà Monsieur Kébé qui ne fait qu’appliquer, lui-même il est conscient qu’il est impossible de le faire. Il y a des délais légaux qu’il fallait respecter, ça n’a pas été le cas. Il y a des conseils de quartier qui devaient être installés, conformément à la loi, ça n’a pas été fait. Les conseils de région, ça n’a pas été fait.
Monsieur Alpha Condé travaille en fonction de son agenda et jamais les lois de la République. Mobilisons-nous pour dire halte, les Guinéens sont là. Ils tiennent à leurs droits, à leur démocratie, au respect de la Constitution et des lois de la République. »
Propos transcrits par Mady Bangoura