Vieux de 52 ans, le bac qui est jusqu’à présent l’unique passage menant à la sous-préfecture de Gadha Woundou, dans la préfecture de Koubia, semble ne plus tenir.
En effet, l’un des principaux compartiments s’est dessoudé de la structure principale. En conséquence, les véhicules et autres poids lourds ne peuvent plus être transportés. Si rien n’est fait avant les fortes pluies, c’est le village entier qui risque d’être complètement isolé du reste de la Guinée, a appris votre quotidien électronique Guinéenews.
Une situation qui préoccupe Mamadou Korka Diallo, ancien maire de Gadha Woundou. « Ce bac, qui est en service depuis 1972, soit depuis plus de 50 ans, présente des signes de vétusté évidents. Un des quatre compartiments s’est détaché du système, ce qui empêche actuellement les véhicules de traverser pour rejoindre Gadha Woundou. Seules les motos parviennent à passer », déclare-t-il.
Pour l’instant, les véhicules empruntent une déviation de fortune pour atteindre le village. « Actuellement, une déviation est utilisée car le niveau d’eau dans la rivière est bas. En saison sèche, les véhicules peuvent passer par cette déviation. Cependant, si les fortes pluies arrivent avant que le bac ne soit réparé, nous serons coupés du reste de la Guinée. En ce moment, les camions viennent jusqu’au niveau du bac pour décharger les marchandises, qui sont ensuite transportées petit à petit par le reste du bac. Ensuite, ce sont les motos qui transportent les bagages jusqu’au village », ajoute Mamadou Korka Diallo.
L’État a été informé de la situation depuis des mois, mais jusqu’à présent, aucune réponse satisfaisante n’a été donnée, selon l’ancien maire de Gadha Woundou. « Dès que la panne s’est produite, nous avons informé les autorités. Personnellement, je suis allé sur place, j’ai pris des photos que j’ai envoyées au préfet, qui a à son tour informé le gouverneur puis le ministre des Travaux publics. Cependant, cela a coïncidé avec un changement de gouvernement. Lors de la dernière visite du préfet ici, lors de l’installation de la délégation spéciale, cette question a été abordée, car c’est un problème qui nous préoccupe tous. Si le bac n’est pas réparé d’ici juin ou juillet, nous serons complètement isolés de Labé », insiste-t-il.
« Par le passé, nous avons nous-mêmes, en tant que municipalité, réparé des pannes mineures. Mais cette fois-ci, la panne est très grave. Il faut sortir complètement le bac de l’eau et procéder au remplacement de la coque et du support métallique, car les tôles sont très anciennes. Seul l’État pourrait intervenir, comme il l’a fait en 2005 et 2014 », affirme l’ancien maire de Gadha Woundou.
Pourtant, des travaux préliminaires pour la construction d’un pont auraient été entamés, mais le coût semble être trop élevé pour la communauté, qui refuse pour autant de baisser les bras. « Notre principale demande concerne la construction d’un pont. Nous avons écrit maintes fois à ce sujet. À chaque campagne électorale, tous les présidents successifs nous promettent un pont à cet endroit, mais jusqu’à présent, cela n’a pas été réalisé. Notre demande est claire. Nous tendons toujours la main à toutes les autorités, car certaines bonnes volontés ont voulu s’impliquer. Nous avons même établi un devis qui s’élève à trois milliards de GNF, et seul l’État peut supporter un tel montant », conclut-il.