Dans un mémo dont copie est parvenue à Guinéenews, le procureur de la République près le tribunal de Première instance de de Labé, Abdoulaye Israël Kpogomou, s’élève contre l’acte de suspension du ministre de la Justice Alphonse Charles Wright prise récemment à son encore . Pour lui, cette décision relève de » la passion et de la haine « , mais aussi de » l’acharnement et du manque de professionnalisme. »
« Le Procureur n’a jamais manqué à ses obligations professionnelles en faisant montre de négligence, au contraire, je suis l’un des Procureurs les plus proactifs, toutefois je ne peux agir en pareil cas que lorsque je suis informé. L’information est capitale pour toute prise de décision « , résume le procureur après avoir démontré que l’affaire n’a jamais été porté à sa connaissance la décision de libération de l’inculpé décédé.
Même le défunt n’aurait pas eu connaissance de cette ordonnance de non-lieu rendue en sa faveur. Pour preuve, dit le procureur Kpogomou, » si la décision avait été effectivement notifiée à l’inculpé par le canal du Régisseur, ce dernier m’aurait informé, puisque j’étais à la Maison centrale le 21 mars, jour de l’évacuation du détenu décédé. Mais curieusement, ni lui, ni le Régisseur ne m’ont parlé de cette fameuse décision. »
Pour Israël, aucun argument relatif aux manquements ne peut donc être imputé au Procureur de la République en pareil cas. Lui qui dit être dans l’un des parquetiers les plus expérimentés du pays. » Il faut préciser qu’au cours de ces 12 années, il n’a jamais fait l’objet d’une plainte, ni d’une procédure disciplinaire, ce qui prouve à suffisance son expérience et son engagement à toujours travailler conformément à la loi en respectant son serment de Magistrat, contrairement au Garde des sceaux qui à près de 7 procédures pendantes devant le Conseil de discipline du CSM contre lui seul « , tacle-t-il son ministre.
Kpogomou estime que le principal objectif du Garde des sceaux dans cette affaire est de salir l’image d’un magistrat qui lui fait peur, lequel il a côtoyé des années durant et qu’il qualifiait de meilleur procureur de la Guinée, à l’époque où les deux travaillaient ensemble à Dubréka dans les fonctions de Président pour l’un (Charles Wright) et Procureur de la République pour l’autre (Abdoulaye Israël Kpogomou).
D’ailleurs, le signale t-il, s’il y’avait eu le moindre manquement imputable au Procureur dans cette affaire, l’OGDH aurait été la première organisation à le dénoncer. » La faute professionnelle est à trouver ailleurs et le Garde des sceaux, s’il n’était pas acharné aurait même pu envoyer une mission d’inspection à Labé comme par le passé afin de mieux éclairer sa religion, mais la passion et la haine ont pris le dessus sur la raison « .