« Industrie et chaîne de valeurs, vecteurs de la croissance inclusive ». C’est sous ce thème que s’est ouverte la première édition du Salon de l’Industrie de Guinée (SIG). Elle se poursuivra jusqu’à demain mardi 21 décembre 2021.
Placée sous le haut patronage du président du Comité national du rassemblement pour le développement, président de la transition, la cérémonie de lancement de l’événement a été rehaussée de la présence effective des membres du gouvernement, des représentants des missions diplomatiques et consulaires en poste à Conakry, ainsi que de celle des partenaires techniques et financiers de la Guinée.
L’objectif vise à la fois à marquer de façon irréversible le grand retour de l’industrie guinéenne, mais aussi de conforter et de développer les activités des différents exposants et des visiteurs pendant cette période de pandémie du Coronavirus.
Déclinant les contours de l’événement, le président du Comité d’organisation du SIG a dit que ce salon sera marqué par des panels de haut niveau, des ateliers de vulgarisation, des cadres de programmation pour un développement industriel inclusif et durable d’un montant de 22 millions de dollars US et du diagnostic du secteur industriel.
Aux dires de M. Alphadio Idriss Hann, les échanges autour du thème central du Salon de l’Industrie de Guinée devront conduire à une meilleure compréhension des problématiques et des enjeux liés à la performance industrielle.
« Pour ce faire, il s’agira de favoriser les gains de productivité, d’améliorer la qualité des produits pour une meilleure compétitivité du tissu industriel, afin de saisir les opportunités offertes par la Zlecaf, d’optimiser la gestion des chaînes de valeurs pour maximiser la création d’emplois manufacturiers, de sensibiliser les chefs d’entreprises sur la nécessité d’avoir des ressources humaines qualifiées, en adéquation avec la quatrième révolution industrielle », a-t-il égrené.
La tenue de ce premier Salon de l’Industrie de Guinée couplée avec la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique qui se tient cette année sous le thème : « Industrialiser l’Afrique : un engagement renouvelé vers une industrialisation inclusive et durable et une diversification économique ».
Un thème qui rappelle au Représentant-pays du l’ONUDI de Federer les actions en vue de gagner le pari. C’est pourquoi M. Ansoumane Bérété s’est réjoui de la tenue du SIG 2021 en ce sens qu’en ce salon, l’ONUDI voit un signal fort pour amorcer le passage de la Guinée à l’action concrète.
« Le développement industriel est d’une importance capitale pour une croissance économique soutenue et inclusive dans les pays africains. L’industrie peut améliorer la productivité, accroître la capacité de la main d’œuvre et générer des emplois en introduisant de nouveaux équipements et de nouvelles techniques. L’industrialisation avec des liens solides avec le reste de l’économie nationale aidera les pays africains à atteindre le taux de croissance élevé et à diversifier les économies », a évalué M. Bérété.
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L’événement est organisé par le ministère du Commerce, de l’industrie et des PME, en partenariat avec l’Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel, le secteur privé et Afri Compétences.
Dans son discours de circonstance, le ministre de l’Industrie a tout d’abord rappelé la volonté du gouvernement de la transition de conduire la Guinée sur la voie de la transformation économique et sociale pour une richesse partagée.
Poursuivant, Dr Bernard Goumou a dit que dans ce processus de transformation, le secteur industriel guinéen a un rôle primordial à assurer, en raison de sa capacité à répondre aux défis que sont : une demande intérieure en biens manufacturés insatisfaite, une transformation agricole peu transformée, le chômage des jeunes, la diversification de l’économie guinéenne et l’accroissement des recettes de l’État.
« La Guinée, à l’instar de nombreux pays africains, a initié de vastes programmes qui sont en phase de cadrage pour accélérer la transformation industrielle et la promotion du contenu local dans l’ensemble des secteurs économiques. Cette industrialisation qui doit être compétitive, inclusive et durable permettra une mise en œuvre facilitée des accords de la Zone de livre échange intercontinental (ZLECAF) », a indiqué le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME.
Présidant la cérémonie, le Premier ministre, Chef du gouvernement a insisté sur le caractère essentiel de l’industrie pour le développement économique d’un pays. Dans cette logique, Mohamed Béavogui a fait noter que le SIG se présente comme une opportunité offerte aux acteurs et aux partenaires du secteur privé sur la problématique et les enjeux liés à l’industrialisation de la Guinée.
Aussi, il a révélé que le secteur privé guinéen continue d’être confronté à d’énormes défis qui l’empêchent de jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance économique. Et pour inverser cette tendance, le Premier ministre a dit que son gouvernement accorde à l’industrie guinéenne toute sa place dans le développement inclusif et durable de la Guinée.
« Elle tirera tous les secteurs d’activités du pays, en particulier le secteur agricole dont le potentiel de réduction de la pauvreté est immense. La Guinée a pour objectif d’augmenter la valeur ajoutée du secteur manufacturier dans le produit intérieur brut qui est présentement d’environ 11%. Pour ce faire, le gouvernement engagera une synergie d’actions sur tous les pré-requis à l’industrialisation », a étalé le Premier ministre.
« Aussi, le gouvernement travaillera à l’amélioration du climat des affaires afin de favoriser une transformation structurelle de l’économie guinéenne avec l’implication effective des acteurs du secteur privé et de la Société civile. Le processus engagé sera irréversible. Pour relever ces défis, le gouvernement guinéen, sous le leadership de Son Excellence le colonel Mamadi Doumbouya, invite l’ensemble des acteurs du secteur privé à une unité d’actions à travers un patronat unifié et une chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat opérationnelle », a-t-il poursuivi.
Toute chose qui permettra au gouvernement de promouvoir le dialogue public privé comme un élément essentiel de la gouvernance, de la conception et de la mise en œuvre des politiques publiques avec toutes les parties prenantes.
Aux dires des organisateurs du SIG 2021, de nombreux résultats sont attendus au terme de ces deux jours de travaux, notamment le renforcement de la coopération sud-sud dans le domaine de l’industrie sur toute sa forme, la création d’un guichet unique, le partage des expériences entre les acteurs du secteur industriel, l’entreprenariat PME-PMI et l’obtention des financements pour les projets retenus lors du SIG.