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Le ministre Mahamoudou Nagnalen Barry : « Le ministère de l’Agriculture a été une vache laitière pour des cadres»

A la question de savoir jusqu’où ira le CNRD, le ministre de l’Agriculture se dit confiant de la détermination du Chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya et de son équipe : « la volonté du CNRD est infaillible pour la refondation de la Guinée. Cela va prendre assez de temps mais je suis convaincu qu’on a pris dans la bonne direction », dira-t-il avant de continuer. « Dans presque tous les secteurs vous sentez un changement, avec les travaux publics les routes, entre les villes on sent qu’il y’a une nette amélioration.  Au niveau de la Fonction Public, le nettoyage continue bien.  Au niveau de l’enseignement, il y a de bonnes choses qui se passent aussi. Même si tout le monde n’est pas content des résultats, c’est le bilan de ce qui est devenu notre système éducatif et peut-être dans un an on va aussi juger ce que le CNRD a apporté au système éducatif. Dns le domaine de la santé, il y’a des travaux structurels qui sont en cour pour faire de Donka un hôpital de référence, le ministre veut que ça soit un hôpital rénové non seulement en terme d’infrastructure, mais aussi en terme de système. Cela va prendre le temps que ça prendra mais c’est en cours. Dans le domaine de la justice, C’est très claire. Il y a eu une indépendance qui est là ».

Dans le cadre du concept refondation de l’Etat, qui est d’ailleurs le cheval de bataille du CNRD, le ministre de l’Agriculture soutien que : « dans le mot refondation, il y a fondation donc les bases. Ce que le président dit avec le CNRD c’est de créer les bases d’une nouvelles Guinée et dans la période de la transition il est bien possible de donner un nouveau départ à La Guinée»

Et pourtant ce n’est pas ce que pense le FNDC qui se dit mécontent de la gestion actuelle !

« Je pense les choses se passent bien. Le FNDC en tant que mouvement de la société civile est dans son rôle ! Je suis convaincu des actes posés jusqu’ici par ce gouvernement. La direction que nous sommes en train de prendre est la bonne. Nous avons toujours besoin d’une société constructive de la société civile ou des partis politiques. Nous sommes convaincus, qu’il faut le dialogue avec les Guinéen. . Voilà pourquoi les concertations continuent qui ont débuté ».

A savoir si les autorités ne craignent pas les menaces de manifestations, Mahamoudou N. Barry, nous apprend que le gouvernement « travaille dans une grande sérénité » et il pense que les Guinéens vont se comprendre.

Qu’en est-il de la rénovation du bâtiment abritant le ministère de l’Agriculture faite par le régime déchu?

Le ministre doute très fort que cela soit fait dans les règles de l’art. « A part le bureau du ministre, le reste du bâtiment, ce n’est pas le confort. C’est même un peu honteux. Je ne sais pas si on a mis beaucoup d’argent dans la rénovation. Mais dès que tu parles, on te dit que la CRIEF est devenue politique ; elle cible les hommes politiques. J’ai tellement fait l’état des lieux au ministère ! Sur l’argent qui est parti en l’air. A un moment j’ai dit si je n’arrête pas je vais devenir un auditeur ou un inspecteur. Parce qu’on aime le président Alpha Condé ou pas,  il a mis beaucoup d’argent dans le secteur agricole, il en a mis énormément. Mais l’argent n’est pas allé là où il devrait aller », dénonce l’actuel chef du département de l’Agriculture.

Peut-on situer les responsabilités sur cette rénovation ratée ?

A cette question, le ministre Gnale Barry soutient que tous les cas douteux ou suspects dans la gestion des fonds alloués à la rénovation sont orientés vers qui de droit. « Sincèrement, quand on arrive à des choses douteuses, on les transfère aux autorités compétentes pour les regarder notamment l’Inspection générale des finances, l’inspection générale de l’Etat. Même hier (mardi, Ndrl) il y avait un dossier sur la table que je vais transférer aux autorités. Nous sommes en train de recruter des auditeurs internes pour regarder en détails ce qui s’est passé», précisera-t-il avant d’ironiser : « On m’a parlé de 13 milliards GNF. Ce qui fait rire en Guinée, on te dit 13 milliards pour rénover un bâtiment  dont on peut construire trois avec le même montant. C’était mieux de casser tout le bâtiment  et construire un autre. Quand c’est l’argent de l’Etat, on dépense n’importe comment »

En ce qui concerne le supposé détournement au génie rural, l’ancien fonctionnaire de la Banque Mondiale précise : « Il faut des spécialistes pour dire s’il y a eu détournement ou s’il y a eu juste incompréhension. Ce qui est sûr, le directeur du génie rural a autorisé des payements dont je ne suis pas au courant pendant que j’ai donné des instructions de ne pas sortir le courrier du ministère sans que je ne sois au courant. Après quand j’ai vu que des courriers sont sortis, je m’y suis intéressé et c’était contre mes instructions; j’ai vu qu’avec ces courriers, il y a eu des décaissements. Donc, ce qu’il faut préciser, ce n’est pas le budget du ministère de l’agriculture. Les pistes rurales que le ministère fait sont souvent financées par le FER. C’est le budget du ministère des Travaux Publics sauf que c’est nous qui leur demandons de payer. Donc, celui qui est Dg du FER ne sait pas que moi j’ai interdit à mes cadres d’envoyer les courriers. S’il reçoit un courrier, il doit payer parce qu’il n’est pas fautif. Maintenant est-ce que mon cadre a fait cela pour des raisons d’enrichissement personnel, je ne sais pas. Il faut que je regarde la régularité de cela. Donc, il est passé au Conseil de discipline pour avoir violé une instruction de son ministre »

Au sujet la une vague de grippe aviaire, le ministre de l’Elevage regrette que cette malade vienne s’agite aux difficultés que rencontre le département Pour lui, C’est un désastre pour la filière avicole . « C’est une vague qui nous affecte énormément. Moi, elle me bloque même dans mes politiques dans le secteur agricole  qui est le deuxième secteur le plus important pour nous au ministère après la production rizicole. Toutes les politiques qu’on a mises sur place sont un peu suspendues pour maîtriser d’abord la grippe. C’est vrai plusieurs dizaines de fermes sont affectées par la grippe, et deux cents mille têtes abattues. C’est beaucoup pour notre secteur. Depuis qu’on a eu des suspicions de la crise, nous avons mis en place des commissions puisque c’était déjà réelle, ce qui nous a permis, grâce à Dieu, de ne pas sortir de la zone initiale de la crise parce qu’elle a commencé à Coyah et à Forécariah. Grâce à Dieu, on contient la crise dans cette zone-là. Ce qui nous préoccupe, ce qu’elle parte à Dubréka, à Kindia. Cela nous inquiète beaucoup. Donc, des équipes sont mises en place. on a eu un problème de main-d’œuvre physique et le ministère de l’Enseignement technique nous a amené des étudiants. Et avant-hier, j’ai parlé avec le ministre délégué à la Défense pour nous envoyer le génie militaire. On a besoin de main d’œuvre physique pour ramasser les pliants qui sont laissés par les animaux infectés, creuser des trous, les mettre dedans, brûler les poules infectées. On a un petit problème de main d’œuvre  que nous sommes en train de régler. L’Etat a mis des moyens à notre disposition pour réagir à ça. Nous avons grand espoir qu’on va contenir cette crise dans cette zone pour éviter la propagation… La production du riz et celle avicole sont des secteurs stratégiques de notre département parce que notre pays dépense environ 400 millions de dollars par pour faire venir des produits de ces deux secteurs. Nous voulons réduire cela. Donc, cela était une priorité en termes d’affectation de ressources », conclut le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage ce matin sur les antennes de nos confrères de fim FM

Interview décryptée par Louis Célestin et Mamadama Sylla

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