Les élections communales et communautaires mal codifiées et déconseillées ont fait fi des cris de détresse et sont allées dans le mur. Depuis février, les litiges et contentieux électoraux restent non tranchés. De reports en procrastinations, le contentieux reste dans le statu quo.
Entretemps et à côté, les syndicats du SLECG sont entrés dans leur danse à cause d’une grille salariale incompréhensible et inexplicable par les responsables administratifs. La gestion de cette crise, du début à la fin, a eu pour résultat de déchirer le syndicalisme et de provoquer le départ de trois ministres avec, en prime, les pourparlers sur la remise de la valeur indiciaire de 750 à 1030 et sur une augmentation de 8 millions sur le salaire des enseignants pour éviter l’année blanche.
La situation s’est corsée avec l’augmentation du prix des carburants. Les manifestations consacrées par la constitutionsont interdites, les manifestants empêchés et disloqués par des gaz lacrymogène, dont la nature toxique est dans toutes les spéculations. Les accusations graves ont obligé le gouvernement à apporter un démenti sur la télévision nationale.
Aux revendications, remous, grognes et malaises sociaux, se sont rajoutés un festival d’écroulements, d’effondrements et d’affaissement des ponts et routes au pays du scandale géologique.
Comme tout cela ne suffisait pas, voilà l’augmentation du prix des carburants pour un cocktail explosif. La revue annuelle du FMI risque de trouver une gestion peu enviable pour un accès aux crédits avec les bailleurs de fonds internationaux. Quant aux 20 milliards de la Chine pour les mines et les 21 milliards du club de France pour le PNDES, les bruits et tapages les effraient.
Le gouvernement assailli de toutes parts pense que les forces sociales sont composées de personnes frustrées de ne pas être au gouvernement et qui lui mettent les bâtons dans les roues pour l’empêcher d’atteindre l’émergence 2040, celles-ci ne sachant où donner de la tête dans cette galère et devant des injustices flagrantes sont déterminées à revendiquer par tous les moyens leurs droits, mais elles n’osent conjuguer les contestations pour éviter l’amalgame. La Communauté internationale observe dans l’impassibilité.
La Guinée à la croisée des chemins, est au point de non-retour. Ce 9 août 2018, les partis politiques de l’oppositionont décidé de braver les interdictions comme l’ont fait toutes les forces vives le 28 septembre 2009. En cas d’affrontement, que restera de la Guinée pour la postérité dans l’atmosphère électrique actuelle ?
Les urgences sont incommensurables, les problèmes et les cris de protestations, aussi. On vient d’entendre qu’un autre pont à Mali Yembérin est sur le point de craquer, pour supplément.
Même Dieu n’écoutera plus les lamentations des pèlerins en souffrance à Conakry. Leurs récriminations ressemblent à autre chose qu’à de la bénédiction. Quel deus ex machina pour la délivrance politique ? Quoi qu’il en soit, le destin politique de la Guinée se jouera et se déterminera ce 9 août 2018.