Le Conseil national de Transition (CNT) a adopté, le 7 février 2024, le Code pastoral, un projet de loi destiné à encadrer et moderniser le secteur de l’élevage dans le pays. La Guinée, bénéficiant d’immenses potentialités naturelles dues à la diversité de ses conditions agroécologiques, possède une riche tradition pastorale. L’élevage, selon les conseillers nationaux, demeure la deuxième activité du secteur rural après l’agriculture, jouant un rôle crucial dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays.
Sayon MARA, qui a présenté le rapport de la Commission saisie au fond, indique que le Code pastoral vise à mettre en place un cadre juridique actualisé et approprié pour le secteur de l’élevage, offrant ainsi des perspectives de développement et de bien-être pour les éleveurs, en particulier les petits agriculteurs. En garantissant un environnement protégé, la sécurité alimentaire, et éventuellement une source d’énergie locale, ce projet de loi aspire à promouvoir une gestion concertée des ressources naturelles disponibles en zones pastorales et agropastorales.
Les objectifs du Code Pastoral sont multiples et ambitieux. Selon, le CNT, il vise à accroître la productivité de l’élevage par des efforts de modernisation, à asseoir une gestion concertée des ressources naturelles, à développer les activités pastorales et l’exploitation rationnelle des parcours, ainsi qu’à fixer les règles générales régissant la pratique de l’élevage traditionnel, semi-intensif et intensif. En outre, il cherche à encadrer le pastoralisme, à garantir l’accès aux ressources pastorales, à établir les principes juridiques relatifs à l’organisation de l’exploitation des ressources naturelles à des fins d’élevage, et à régler les différends entre les éleveurs, les agriculteurs et autres professionnels utilisateurs des ressources naturelles.
Ce projet de loi vise également à garantir les droits d’usage pastoraux, à déterminer les obligations des éleveurs en matière de préservation de l’environnement et de respect des biens d’autrui, ainsi qu’à définir les droits essentiels des éleveurs en matière de mobilité des animaux et d’accès aux ressources pastorales. Enfin, il s’agit de favoriser une meilleure intégration de l’élevage à l’agriculture, contribuant ainsi à surmonter les conflits entre agriculteurs et éleveurs, à préserver l’environnement, et à promouvoir le respect mutuel entre ces acteurs clés du secteur agricole.
En adoptant ce Code pastoral, la Guinée s’engage dans une démarche importante pour le développement durable de son secteur de l’élevage. Doté d’un cadre juridique approprié, ce secteur sera mieux équipé pour faire face aux défis actuels et futurs, tout en contribuant de manière significative à la sécurité alimentaire, à la préservation de l’environnement, et au bien-être des communautés rurales.