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Lansana Kouyaté à propos de la crise à la Cour Constitutionnelle : « La machine en marche vers le 3 ème mandat ! »

Interrogé ce matin par nos confrères de la Radio Espace, le leader du Parti de l’Espoir pour le Développement National, s’est prononcé sur les sujets brûlants tels que : le retard dans la préparation de l’organisation du soixantième anniversaire de l’indépendance qui aura lieu le 2 octobre prochain à Conakry,  la crise au sein de la Cour Constitutionnelle, le contrat attribué à la société Turque et les 21millions de dollars à la Banque Centrale de la République de Guinée.

Ainsi, con cernant l’organisation du soixantième anniversaire de l’indépendance, Lansana Kouyaté déplore l’indifférence des Guinéens vis-à-vis de cette fête nationale et l’improvisation qui se profile à l’horizon. « Ce soixantième anniversaire de l’indépendance constitue une fierté, une dignité, une grandeur pour la Guinée qui a été le premier pays de la colonie française à avoir l’indépendance. C’est un moment de joie. C’est le moment de s’arrêter et faire le bilan. D’où venons-nous ? Qu’est ce qui a été fait ? Et où allons-nous ? Mais une telle cérémonie ne s’improvise pas. Il faut la préparer, il faut prévoir. Rappelez-vous ! Pour le cinquantenaire, Je l’avais initié en disant que la Guinée étant le premier pays de la colonie française à obtenir l’indépendance, il faut célébrer cette fête avant les autres pays, pour marquer les esprits. Et je l’avais préparée, j’avais tout prévu. Mais hélas, je n’étais pas là lors de son organisation », a-t-il regretté avant de déplorer le comportement des Guinéens vis-à-vis de cette fête de l’indépendance. « C’est une cérémonie qui doit sceller l’unité nationale. Elle ne doit pas être faite dans la division. Certains Guinéens sont jusqu’ici indifférents lorsqu’on parle de l’indépendance… Ils croient qu’une fois l’erreur est commise par un régime, par un gouvernement, on ne doit plus oublier, on ne peut plus pardonner. Ce n’est pas normal dans un pays. Plusieurs nations ont connu des moments sombres, des atrocités plus que la Guinée ! La France, lors de la prise de Bastille, il y a eu un carnage ! Mais les Français sont unis aujourd’hui !…Pourquoi pas les Guinéens ? »

Que pense Lansana Kouyaté de la crise qui secoue actuellement la Cour Constitutionnelle ?

A cette question, l’ancien Premier ministre du gouvernement de large Consensus, soutient que tout ceci est arrivé par manque de vigilance des Guinéens. Pour lui, cette crise a implanté ses racines depuis dans la salle du Palais des Nations le 14 décembre 2015, lors de l’investiture du Président de la République. « …C’est le manque de vigilance. Ça fait longtemps cette crise couvait. Depuis le fameux discours du président de la Cour Constitutionnelle lors de l’investiture du Président de la République au Palais des Nations, ce message de trop, ce message fort perçu comme celui de guerre a été le déclencheur de ce que connait la Cour aujourd’hui. Et pourtant, c’était un avertissement, un conseil… Déjà la loi est violée en introduisant au sein de cette Cour des éléments qui n’avaient pas 49ans, l’âge requis. C’étaient des signaux ! Or en pareille circonstance tout petit signal doit être pris au sérieux »

Pour Lansana Kouyaté, cette crise que traverse actuellement la Cour Constitutionnelle, est une manœuvre pour déstabiliser le président Kèlèfa Sall afin d’ouvrir le boulevard à la machine transporteuse du troisième mandat.

Qui tire donc les ficelles ?   

« Qui d’autre peut le faire ? La machine en marche vers le prétendu 3è mandat! Je l’avais déjà dit. Tout était préparé pour déstabiliser la Cour Constitutionnelle. Il faut enlever dans cette cour, celui qui gène. Si ce n’est pas le Président Alpha qui tire les ficelles pourquoi n’arrête-t-il pas cette scène qui n’honore pas le pays ? Laissez-moi vous faire une confiance. Du 7 au 12 septembre dernier, le vice président de la Cour Constitutionnelle était en séjour ici à Paris. Pour rencontrer qui ? Je ne sais pas. Vous savez ici en France, il y a des mercenaires diplomates experts en montage pour le tripatouille des constitutions des pays africains. Ce sont eux qui apportent leur appui à tous ceux qui veulent se maintenir longtemps au pouvoir. Et tenez-vous bien ! Dès que le vice-président de la Cour a quitté ici, ils ont pris la décision de démettre le président de la Cour…Et le président Kèlèfa Sall a été destitué là-bas au pays ! »

A propos de la cessation du port autonome de Conakry, le président du PEDN a déploré ce contrat qu’il juge gré à gré avant de soulever des interrogations. «…Pourquoi ce contrat ? Comment en est-on arrivé là ? Un contrat sans avis d’appel d’offres ? Sans consulter l’Assemblée Nationale ni passer par le conseil des ministres ? Un port ne donne pas de gré à gré. Mais vous savez, le Président de la République est Alpha et l’Oméga… Pas de contre-pouvoir pour le freiner. Il fait ce qu’il veut… J’ai toujours dénoncé cette pratique. J’ai tout essayé… »

Que pense –t-il des 21millions de dollars dont on parle à la BCRG ?

« J’ai entendu parler comme tout le monde. Je n’ai pas de preuve…Je ne sais pas… »

Quant aux résultats des élections communales, Lansana Kouyaté a loué les efforts du ministre de l’Administration du Territoire, seulement il regrette que ces efforts soient fournis tardivement et les résultats des communales mettent à nu les vieilles plaies : le régionalisme, l’ethnocentrisme et la division. « …Voyez ce qui se passe à Kindia ! L’unité nationale a pris un coup. Pourquoi d’ailleurs avoir pris tout ce temps pour des résultats d’une élection communale ? Et pire, on procède par l’arrangement. Une élection dont les résultats se font par arrangement dans une république ? PEDN n’est pas concerné parce qu’après le premier tour présidentielle de 2010, toutes les élections ont été falsifiées. Ce n’étaient plus des élections crédibles…»

C’est un Lansana Kouyaté très déçu qui a intervenu ce matin dans l’émission Grande Gueule de la Radio Espace.

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