Depuis mon départ du Gouvernement, mes discussions avec les guinéens de l’intérieur et de l’extérieur m’ont montré qu’il existe encore une partie de nos compatriotes qui ont des doutes sur les résultats de la Transition. Aussi, suite à l’annonce de la nouvelle vidéo de l’artiste Takana Zion, je vois certains groupes sur les réseaux sociaux acharnés contre lui, donnant l’impression que le Président Mamadi Doumbouya ne mérite pas d’éloges en matière de résultats. Aujourd’hui, loin du pays, et sans aucune charge gouvernementale, j’ai l’obligation morale de témoigner, aussi objectivement que possible, sur les résultats de la Transition.
Qu’on l’aime ou pas, on est obligé de reconnaître que, sur plusieurs plans, ce que le Général Mamadi Doumbouya et ses équipes ont réalisé les deux premières années de la Transition, dépasse ce que certains ont réalisé en une décennie. Avant le 05 septembre 2021, il fallait 5 heures pour me rendre à Kindia ou à Forecariah, ou 24 heures pour aller voir mes parents à Kankan. En seulement une année, c’est trajets ont été réduits de moitié, grâce à des routes de qualité dont la réalisation a été suivie au jour le jour par le Président Mamadi Doumbouya lui-même. J’ai rencontré plusieurs fois dans la salle d’attente du Président, les entreprises qui ont construit ces routes venues rendre compte de l’évolution des projets. À Conakry, les infrastructures de Kagbelen et de Bambeto, ainsi que les routes goudronnées qui ont changé le visage de plusieurs quartiers, nous ont tous impressionné. À l’intérieur du pays, entre certaines préfectures et au sein de plusieurs préfectures qui n’avaient jamais connu le goudron, les résultats sont palpables. Les ouvrages de franchissement pour les zones rurales aussi se sont multipliés. Tout n’est pas rose, certes, mais ce que le CNRD a fait sur le plan des infrastructures routières se passe de tout commentaire.
Sur le plan de l’éducation, ayant étudié en Guinée, je n’aurais jamais cru que les pécules actuellement payés aux étudiants seraient un jour possible. Je me rappelle encore quand la Ministre Diaka envoyait ce dossier à la primature, beaucoup de collègues (y compris moi-même) croyions que c’était difficile de le concrétiser. Mais arrivé au niveau du Président, qui a parlé de que faire pour qu’un étudiant de Gamal ou de Sonfonia puisse étudier décemment, a soutenu le projet. Le résultat est là. Ensuite, ce fut le cas de l’enseignement professionnel. Le Ministre Alpha Bacar, avait quasiment une illusion, tant son projet semblait peu réaliste dans notre pays: payer des bourses aux étudiants dans les écoles professionnelles. Mais le Président était le premier fan des écoles professionnelles. Nous l’avons su par la fréquence de ses visites sur les chantiers de l’enseignement technique. Ces étudiants aussi ont des pécules. En plus de ces pécules, y compris dans l’enseignement pre-universitaire aussi, les infrastructures ont poussé dans la plupart des villes de notre pays. J’ai personnellement visité les universités de Faranah, Kankan, Dalaba, Nzerekore, Labe ou Sonfonia. J’ai aussi visité les écoles nationales de l’agriculture et de l’élevage. Le changement était positif sur le plan infrastructurel. Les progrès réalisés en deux ans sont simplement impressionnants.
Dans le secteur agricole que j’ai eu la chance de gérer, approchez les acteurs du monde rural et demandez leur ce que le CNRD leur a apporté. En deux ans, le pays a acquis le plus grand nombre de tracteurs et de moissonneuses de l’histoire de notre pays. Certaines fédérations ont reçu des soutiens directs que personne ne pouvait imaginer dans l’histoire récente de notre pays. Les grands chantiers, arrêtés depuis des années, dont l’abattoir de Kagbelen et l’aménagement des plaines de Koundian, ont été financés et relancés. La SOGUIPAH est aujourd’hui en train de construire l’un des plus grands hangars de notre pays et son unité de transformation qui permettra d’exporter toute sa production transformée (intégralement financé par l’Etat). L’accès au financement est devenu une réalité, avec des soutiens importants apportés aux fédérations, permettant ainsi d’augmenter et atteindre des productions record de pomme de terre ou d’igname. Des bateaux d’engrais sont venus, dont le plus grand bateau d’urée de l’histoire de notre pays. Des champions Agro-pastoraux ont été créés et soutenus dans chaque préfecture de la Guinée. Aussi, les grands hommes d’affaires du pays ont été attirés vers l’agriculture. Tout ceci a permis de réduire pour 2022 et 2023 les importations de riz de notre pays.
Au niveau de la gestion macroéconomique, pendant que les monnaies de la majorité des pays d’Afrique et du monde se dépréciaient vis-à-vis du dollar, le franc guinéen s’était d’abord apprécié, ensuite stabilisé. Pendant que les taux d’inflation atteignaient des niveaux très élevés, à la fois dans les pays en développement et ceux développés (suite à la crise ukrainienne notamment), la Guinée ramenait son taux d’inflation à un chiffre, tout en maintenant un taux de croissance au dessus de la moyenne.
Dans les autres secteurs, des progrès notoires ont également été enregistrés, la cité ministérielle est sortie de terre, les exportations de poisson vers l’Europe ont été autorisées après des années d’interdiction, la biométrie des fonctionnaires a été finalisée et le recrutement lancé, les visages de notre armée et de notre police ont changé, la finalisation de l’hôpital Donka, l’organisation du procès du 28 septembre, le grand projet Simandou est renégocié au profit de notre pays et relancé en suivant des normes internationales. En gros, il y a mille et une choses positives à dire par rapport à cette transition qui, en Afrique, demeure la plus respectée.
Je comprends aussi l’origine de la colère des populations, notamment le manque d’électricité qui affecte aujourd’hui les ménages et les PMEs. Comme j’étais encore Ministre quand ces problèmes ont commencé, et que, en tant qu’économiste de formation et de carrière, j’ai été associé à la commission qui a travaillé sur ce dossier, je me permets de donner un peu de contexte. L’ancien Ministre en charge de l’énergie a vraiment alerté en conseil interministériel (tenu à la primature) sur les risques d’étiage et de faiblesse de production. Il a suggéré, entre autres, l’acquisition de nouveaux groupes ou la location d’un bateau pour faire face aux difficultés qui pourraient exister jusqu’au mois d’août, si rien n’est fait. Il faut sincèrement avoir le courage de dire que, malgré son insistance, le problème n’a pas été présenté au Président dans toutes ses dimensions. Si non, le Président Mamadi Doumbouya que je connais, aurait fait tout ce qu’il faudrait pour ne pas que les guinéens vivent ce calvaire sous sa présidence. Tout en reconnaissant notre responsabilité (nous le gouvernement CNRD) dans ce manque d’électricité, je reste convaincu que ce sera résolu intégralement, et que ça ne se reproduira certainement plus. C’est pourquoi je comprends d’ailleurs pourquoi le dossier est ramené à la Présidence.
En plus de l’électricité, je sais qu’il pourrait y avoir d’autres sujets que je n’ai pas touchés ici. Mais je souhaite simplement que dans notre pays, on évite l’extrémisme. Il faut qu’on se parle en frères et sœurs, qu’on se dise ce qui marche et ce qui ne marche pas car, la négation des efforts d’autrui pourrait conduire à la radicalisation et à tout ce qui pourrait l’accompagner. Nous sommes des guinéens, des frères et des sœurs, parlons nous comme tels, et trouvons des solutions à nos problèmes. Nous avons beaucoup trop de défis à relever pour gaspiller nos énergies à nous dénigrer, nous détester. Que Dieu bénisse la Guinée et les guinéens, qu’Il protège notre pays et notre Président sur la voie d’une paix et d’une prospérité durables pour notre pays.